Le groupe se dirigea vers le cœur de la ville, suivant un itinéraire que Lia et Louis avaient soigneusement étudié. Le ciel d'un gris pâle était ponctué de nuages bas, créant une atmosphère lourde, comme si la terre elle-même portait le poids du désespoir.
Ils avancèrent en silence, leurs pas précautionneux sur le béton craquelé. Des bâtiments en ruine se dressaient autour d'eux comme des spectres du passé. Chaque fenêtre brisée, chaque mur effondré racontait l'histoire de la chute de l'humanité. De temps à autre, des bruits lointains – des grognements, des cris, ou des bruits de métal qui s'entrechoquent – rappelaient que la ville était toujours habitée par des dangers mortels.
Lia ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil nerveux à Louis et Jacob. Bien qu'elle ait appris à leur faire confiance, elle savait que dans ce monde, la loyauté pouvait être fragile, emportée par la peur et la faim. Cependant, pour le moment, ils avaient un objectif commun : atteindre le sanctuaire, un lieu supposé sûr où un groupe de survivants s'était organisé. L'espoir de ce refuge leur permettait de continuer à avancer, malgré le doute qui planait.
Soudain, Louis s'arrêta net, levant la main pour signaler au groupe de faire silence. Ils venaient de pénétrer dans une rue large, où des carcasses de voitures jonchaient le sol. De l'autre côté de la rue, une grande porte métallique menait à ce qui semblait être un ancien entrepôt de livraison. Louis se tourna vers Lia, ses yeux plissés sous l'effort de la concentration.
« Il y a quelque chose de bizarre ici, » murmura-t-il.
Lia fronça les sourcils. « Tu crois qu'il y a des Brûlés ? »
Louis hocha la tête. « Pas sûr. Mais il vaut mieux éviter cette rue ouverte. » Il pointa un chemin alternatif, une petite ruelle sombre à leur droite.
« Bonne idée, » dit Jacob d'une voix étouffée, scrutant la rue avec nervosité.
Ils contournèrent prudemment la rue principale et pénétrèrent dans la ruelle, leurs pas résonnant faiblement dans le silence oppressant. Lia ne pouvait s'empêcher de ressentir une tension croissante. Chaque son semblait amplifié par l'étroitesse des lieux, et l'air, chargé de poussière, rendait la respiration difficile.
Au bout de quelques minutes, ils débouchèrent sur une petite place entourée de bâtiments décrépis. Le sol était jonché de détritus, et les murs étaient couverts de graffitis, témoins d'une époque révolue. En face d'eux, une ancienne pharmacie avait ses portes grandes ouvertes, son enseigne à moitié tombée, battue par le vent.
« On pourrait y jeter un œil, » proposa Jacob. « Il pourrait y avoir des fournitures médicales. »
Louis acquiesça. « D'accord. Mais soyons rapides. »
Lia ouvrit la marche, pénétrant dans la pharmacie en premier. À l'intérieur, tout était sens dessus dessous. Des étagères renversées, des boîtes de médicaments éparpillées, des vitrines brisées. Il ne restait presque rien d'utile. Lia fouilla parmi les débris, espérant trouver quelque chose de précieux.
« Ici, » murmura Louis, qui venait de découvrir une petite boîte en métal sous un comptoir. Il l'ouvrit pour révéler quelques pansements et des compresses stériles.
« Mieux que rien, » dit Jacob en rangeant les fournitures dans son sac à dos.
Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la pharmacie, un bruit résonna à l'extérieur. Lia se figea. C'était un bruit de pas, lents mais lourds. Ils étaient proches.
« Il y a quelqu'un dehors, » chuchota-t-elle.
Louis s'approcha de la fenêtre brisée et jeta un coup d'œil. « Merde... c'est un groupe de Brûlés. »
Lia sentit son cœur s'accélérer. Ils étaient coincés. Sortir maintenant serait suicidaire. « On doit trouver une issue de secours, » murmura-t-elle, sa voix tremblante.
« Par ici ! » s'écria Jacob à voix basse, pointant une petite porte à l'arrière de la pharmacie.
Ils se précipitèrent vers la porte, l'ouvrant avec précaution. Elle menait à une ruelle encore plus étroite, qui semblait les éloigner de la place principale. Ils sortirent en silence, leurs cœurs battant à tout rompre.
Soudain, un cri strident fendit l'air derrière eux. Un Brûlé les avait repérés.
« Courez ! » hurla Louis, prenant la tête du groupe.
Ils s'élancèrent dans la ruelle, poursuivis par les cris stridents des Brûlés qui se rapprochaient. Lia sentait ses jambes brûler sous l'effort, mais l'adrénaline la poussait à avancer. Ils devaient s'échapper.
Ils tournèrent brusquement dans une autre rue, se retrouvant face à une série de barricades faites de meubles et de débris. Sans perdre une seconde, ils escaladèrent la barricade, se glissant de l'autre côté, où un immeuble à moitié effondré leur offrait un abri temporaire.
Essoufflés, ils s'adossèrent au mur, tentant de reprendre leur souffle. Les Brûlés semblaient avoir perdu leur trace.
« C'était... moins une, » souffla Jacob, le visage pâle.
Lia hocha la tête, son cœur encore tambourinant dans sa poitrine. « Il faut... continuer... on n'est pas encore en sécurité. »
Louis, le regard toujours vigilant, se redressa. « D'accord. Le sanctuaire est encore loin. Mais on peut y arriver si on reste concentrés. »
Lia, Louis et Jacob reprirent leur route, encore plus déterminés à atteindre ce sanctuaire. Mais Lia le savait, chaque jour dans ce monde était une lutte. Chaque moment était une épreuve de volonté et de survie. Elle ne pouvait qu'espérer que le sanctuaire serait véritablement un refuge, et non une autre illusion dans ce monde brisé.
Leur périple continuait, et avec lui, l'espoir, fragile mais tenace, d'un avenir où ils pourraient enfin baisser leur garde.
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Les Flammes du Crépuscule
Ciencia FicciónDans un monde dévasté par un virus, la population a été transformée en « Brûlés », des créatures agressives à l'apparence humaine. Lia, 16 ans, a perdu sa famille et erre seule dans les ruines d'une métropole, cherchant à survivre. Un jour, elle cap...