1. Bien arrivé

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EURYDICE

J'en ai marre. J'en ai ma claque même. À peine arrivée dans cet Etat que ça me prend déjà la tête. J'aurai clairement dû rester à New York au lieu de venir dans un trou paumé entouré de neige. Mais bon, en tant que demoiselle d'honneur, je n'ai pas eu trop le choix.

Je sors de l'aéroport de Seattle en claquant des dents, une sorte de vapeur s'échappant de ma bouche. Je frotte mes mains entre elles pour essayer de me procurer un peu de chaleur, mais rien y fait. Je repositionne mon bonnet blanc assorti d'un pompon et serre mon écharpe en laine contre moi. Bordel. Je déteste le froid et je vais devoir me le coltiner pendant pas loin d'un mois.

Je rejoins un taxi sans tarder, mais à peine arrivée à sa hauteur qu'on me rentre dedans. Je réussis à me rattraper in extremis avec l'aide de mes valises.

_ Nan, mais vous pouvez pas faire attention, non ? haussé-je la voix, énervée.

_ Oh, je suis vraiment désolé, excusez-moi. Je ne vous avais pas vue !

Un homme, de taille plutôt correcte, est emmitouflé dans son écharpe qui lui remonte jusque sous le nez. Un bonnet noir de la marque new-yorkaise "rag and bone" cache ses cheveux. Il paraît frigorifié bien qu'il porte un gros manteau bibendum noir et long. Ses grands yeux bleus me détaillent et je semble y lire une désarmante sincérité. Ils sont aussi transparents que l'eau limpide des Fjords de Norvège. Je vois bien qu'il est désolé.

_ Je ne vous ai pas fait mal ? reprend-t-il dans un accent très anglais.

Je secoue la tête rapidement, remets écharpe et bonnet et rejoins les taxis sans lui adresser le moindre regard. Plus vite je rejoins le chaud du véhicule, mieux ça ira. Je n'ai pas le temps de faire la causette, je ne suis que de passage.

J'entends des pas se rapprocher et une main saisir le vêtement chaud que je porte, à savoir un caban long et noir.

_ Vous êtes sûre que ça va ? me demande le même inconnu d'un regard inquiet. Je n'ai pas envie que vous passiez les fêtes à l'hôpital, je m'en voudrais terriblement.

_ Vous inquiétez pas pour moi, on se connait pas, on se reverra jamais. Si vous le voulez bien, j'aimerais retrouver le chaud, je déteste le froid.

Puis, je le laisse sur le bord du trottoir alors que je m'engouffre dans le véhicule bien chaud. Ce dernier démarre une fois que je lui ai indiqué la direction et j'en profite pour me débarrasser de mes accessoires d'hiver. Je souffle un coup et me surprends à regarder par la fenêtre. L'homme qui ne voulait que m'aider suit mon taxi du regard d'un air triste et entre dans un autre taxi.

J'ai été vache quand même...

C'est bientôt Noël Eurydice et tu te permets d'agir comme une grosse connasse, Scott t'a vraiment atteinte... me réprimande ma conscience.

Je secoue ma tête pour m'enlever ces pensées de la tête. Le passé reste dans le passé. Un point c'est tout.

Des chansons de Noël passent dans l'habitacle fermé et je grogne. Je demande au chauffeur de changer. Je vais finir par vriller avec ces musiques trop clichées pendant près de deux heures de route.

Ai-je déjà dit que je détestais Noël ?

LANDO

Je pose le pied sur le tarmac et je souris comme un enfant. J'ajuste mon bonnet et mon écharpe et pars tout heureux vers le tunnel qui nous amène au sein de l'aéroport international de Seattle-Tacoma.

Une fois dans le grand bâtiment aux grandes baies vitrées, je m'avance en regardant partout autour de moi. C'est la première fois que je viens ici, il faut dire. C'est donc tout nouveau, et je me laisse volontiers transporter par l'ambiance chaleureuse et mouvementée du lieu.

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Le Chalet de Noël & Nous (Lando Norris)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant