Un Amour Trouplé

Chapitre IX - Aarold

Cela faisait désormais un peu plus d'une semaine que nous nous parlions sérieusement et hier nous avions officialisé notre relation de la meilleure des façons, nous nous étions embrassés dans la piscine de mon lotissement. J'avais lu dans les cartes que cet endroit aurait son importance le moment venu, c'était donc ça le lieu magique et mouillé dans lequel j'allais renaître. J'étais ainsi à la manière d'un phénix revenu à la vie, vie que je consacrais dès à présent à la célébration de l'amour sous n'importe quelle forme. J'étais sûr, ne serait-ce que par la texture de ses lèvres que j'allais passer le reste de ma vie à ses cotés. Demain je le verrai, après ce long week-end passé à contempler ses photos, j'allais éprouver une nouvelle fois la merveilleuse sensation que sa présence me procurait. Je m'endormis ainsi en imaginant ce que nous ferions demain au lycée. Nous ne prenions malheureusement pas le bus scolaire ensemble étant donné que nous habitions à l'opposé l'un de l'autre, le trajet me permettait néanmoins de réfléchir et de planifier mes actions afin de ne pas faire d'erreur stupide. Je le vis au milieu de la cour, il avait l'air un peu perdu mais ça lui allait bien, il avait l'air d'un miracle vivant. Je rêvais de poser un baiser langoureux sur ses lèvres tendres telles des pétales de rose, mais je ne le pouvais pas, pour de multiples raisons, la première j'étais trop timide, la deuxième il n'avait pas encore prévenu ses amis et c'était donc bien délicat de faire une telle action en publique, la troisième je ne voulais pas que la situation devienne incontrôlable pour moi. Je m'approcha donc de lui délicatement et le surpris en lui touchant l'épaule droite. Il se retourna en souriant et je vis dans ses yeux des dizaines d'étoiles chatoyantes, il avait le visage si chaleureux, j'avais envie de me blottir dessus comme un petit renardeau. Je vis également à mon plus grand regret que il était en pleine conversation avec Inata, une de ses amies dont je me méfiais beaucoup, peut-être par jalousie mais ma raison était plus forte que tout, je devais donc continuer de me montrer sympathique avec elle pour une possible ouverture pour découvrir ses défauts. Je la salua donc avec un sourire plus faux que l'idée que je me faisais de l'amour. Audin me pris par la main et m'attira vers la pipi-room, il alla dans l'angle le plus reculé de la pièce. Désormais il chuchotait, je dû me pencher pour entendre ce qu'il disait, j'étais alors aussi proche de son corps que dans la piscine, il me dis qu'il avait besoin de moi. Je compris ce qu'il voulait alors qu'il continuait de chuchoter, je lui dis qu'il pouvait donc y aller, il se mit face à l'urinoir et baissa son pantalon, je me positionna à coté en l'imitant, la seule différence était que ses bretelles ne lui permettaient pas de baisser son pantalon à la hauteur adéquate et il tombait donc au sol, le mien tenant parfaitement je n'avais pas ce soucis. Je devais agir pour que son corps ne soit pas à la merci de regards indiscrets, je plaça donc ma main à quelques centimètres de son postérieur, je le sentais du bout de mes doigts, je devais me contenir pour ne pas dépasser mes limites. Nous nous sommes ensuite lavé les mains sous le meme robinet, sentir ses doigts sur les miens me donnait l'impression que j'étais sous sa protection. A notre sortie Inata était sur son téléphone, elle avait une expression maussade sur le visage, elle leva les yeux et souffla, elle lui dit qu'il était l'heure d'aller en cours, j'étais intérieurement dévasté, mon cœur avait encore besoin de lui, j'éprouvais de la haine intense envers cette vulgaire "camarade de classe" qui avait plutôt l'air d'une amie intime selon moi. Je hocha la tête malgré tout, nous devions en effet aller en classe pour nous assurer un futur confortable. Je lui chuchota que je l'attendrai et lui souhaita un bon cours. En cours de français je fut dérangé par des miaulements, étrange pour un lycée, je m'aperçus alors qu'il s'agissait simplement de Max, un garçon qui était généralement discret, mais qui avait une fâcheuse tendance à se lécher la peau. Lors de la récréation du matin, j'étais déjà sur une table, et faisais des lectures de cartes à moi-même. Je m'aperçus que j'étais observé quand il s'installa en face de moi pour regarder ce que je faisais, je lui expliqua mes lubies ésotériques et il me dit qu'il serait intéressé pour que je lui lise son avenir. C'est donc ce que je fis, lors du premier tirage, les cartes montraient qu'il aurait un avenir très prometteur en terme de relations et de travail. Je lui avais demandé de mélanger les cartes de tarot en l'accompagnant de mes mains autour des siennes, comme elles étaient douces ! Quant au deuxième tirage, lui, traitait d'une présence féminine à proscrire ou du moins qui allait lui poser problème dans peu de temps. Je regarda sa montre en prenant soin d'envelopper son bras musclé de mes mains délicates, je sentais sa chaleur corporelle et mon âme vibrait avec elle. Nous avions le temps pour un dernier tirage, celui là était composé de la carte de l'amour, de celle de la présence masculine, celle de l'inconnu et de la carte de la mort. Je le regardais avec un mélange de tristesse et d'excitation. Je lui dévoila alors le sens de ces cartes en essayant d'interpréter le plus justement possible. Il semblait troublé et n'était pas sur de la positivité de la nouvelle, je le rassura en posant ma main sur son épaule, le toucher me rappelait que je ne désirais que sa présence, il sourit alors en disant qu'il me faisait confiance. Il me prit la main en m'emmenant aux toilettes, comme tout à l'heure sauf que je sentais qu'il voulait quelque chose de différent. Il m'attrapa par les hanches et me poussa contre le mur, désormais mon cœur battait plus vite qu'il n'avait jamais battu, l'adrénaline s'accumulait dans mon sang. Il se rapprocha lentement de moi avec un léger sourire sur le visage, ses yeux marrons étaient remplis de tendresse. Nos visages se touchaient pratiquement et je sentais sa respiration sur mon torse. Il posa ses lèvres sur les miennes avec douceur, le goût procuré était exquis, il se recula puis m'embrassa à nouveau, sa main était posée sur ma poitrine et ce simple contact me faisait rougir des pieds aux yeux. Notre baiser devenait de plus en plus langoureux et la tension se faisait davantage ressentir. Il déplaça sa main lentement vers le bas de mon t-shirt, je craignais le pire mais il ne fit que de la glisser sous mon vêtement, sa main était chaude et forte, je failli tomber dans les pommes. Quand à moi je mis mes mains dans les poches arrière de son short, je sentais ses fesses ce qui me fit trembler de tout mon être. Lorsque nous entendions la sonnerie, nous repartirent à notre table pour y trouver nos affaires, Inata y était également, elle fit un câlin à Audin, qui dura une éternité, sa présence me mettait dans une colère noire, je ne voulais pas qu'une autre personne touche mon bien aimé. Au moment de la pause méridienne, elle était avec nous pour déjeuner, ce fut la goutte de trop lorsqu'elle lui fit un bisou sur la joue pour le remercier de l'avoir laissée passer, je glissa à Audin que j'avais besoin de lui parler. Après avoir fini de manger, je lui exposa ma vision des derniers événements, et que je ne voulais plus la voir autour de lui. Dans un premier temps il ne comprit pas, puis il hocha la tête et me sourit pour me rassurer. Il me dit de le regarder dans les yeux, il était très proche de moi mais moins que tout à l'heure, il m'assura qu'Inata n'avais absolument pas ce genre de relation avec lui et qu'ils étaient simplement amis depuis longtemps. Il me dit qu'il n'existait que pour moi, ce qui me fit sourire bêtement. Je dit que je lui vouais alors une confiance aveugle mais je gardais à l'oeil son amie pour ne pas qu'elle réussisse à le charmer, je ne me pardonnerai jamais de perdre un tel homme. Une fois rentré chez moi je me mis à cogiter, je m'étais énervé contre lui pour des raisons faibles quant à l'amour que je lui vouai, qui était si fort. Je lui envoyais donc un message pour tirer cela au clair, je dois avouer que je voulais le voir aussi (comme d'habitude), je pensais qu'aller faire un picnic était une bonne idée, un peu romantique mais pas trop et surtout en ce moment de chaleur intense cela me paraissait idéal.