ρη Sang pour sang

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Chapitre 4

Rhomie

Ces docks sont pourris. Franchement ça pue et c'est crade. Pas tant que ça me dérange en temps normal mais là je viens de faire 4h de route et je suis pas d'humeur. J'y crois pas une seconde en plus aux chances de trouver un indice. Tu parles comme 20 ans après je vais retrouver une quelconque trace de deux passagers sur un paquebot de fret. Mieux vaut quand même que je revienne avec des infos. Hors de question que Loukass ait un prétexte pour me punir. Cette simple idée me fait froid dans le dos et je sens les poils de mes bras se dresser. Je secoue la tête pour chasser cette idées et toutes celles que cela fait naître.

Je passe entre les containers et m'arrête le long des quais à la guitoune interne. C'est là que le chef d'équipe répartit ses gars pour les chargements et déchargements des paquebots.

J'entre dans le sas et je vois deux types assis à leurs bureaux derrière une paroi en verre. Je soigne rarement mes entrées, le plus naturel et souvent le moins suspect.

Ils lèvent les yeux vers moi. Le plus vieux semble ordonner au plus jeune d'aller voir ce que je veux d'un coup de menton avant de se replonger dans sa paperasse.

- On est perdu ma pt'tite dame ?

Dit-il en souriant tout en me matant clairement de la tête aux pieds.

OK tout ce que j'aime... en plus il a clairement le bide qui sort entre son t-shirt et son pantalon, tout ce que j'aime, la grande classe à Dallas.

- Pas vraiment. Je cherche des informations. Répondis-je sobrement.

Lui par contre ne perd pas son sourire vicieux. Il semble, mais alors tellement, content de me voir. J'en jubile d'avance. Dommage qu'il soit si moche, il aurait pu m'être utile.

- Un registre plus précisément, continué-je. Je cherche deux passagers, un adulte et un nourrisson qui auraient embarqué pour une traversé entre septembre et décembre 2020.

Ok là je l'ai perdu ça se voit à sa tête. J'ai dit des chiffres, et son cerveau a grillé, allo ?? Déjà on dirait qu'il tente de compter, sans utiliser ses doigts, de quand date la traversé dont je parle. Un vrai champion du monde.

- Heu... alors là je pense qu'on n'a plus rien... Je vais demander. Dit-il en détalant rapidement vers le collègue qui visiblement est captivé par sa lecture puisqu'il ne relève pas les yeux de ses papiers.

Le rapport concernant ma venue doit être surprenant puisque le vieux lève ses sourcils froncés vers moi qui reste stoïque. Puis se lève pour me rejoindre.

On est loin d'alerte à Malibu ici, on dirait qu'ils se sont donnés le mot pour s'habiller avec les vêtements de leurs gosses.

- Des registres hein ?... lance-t-il comme s'il était du FBI... et bien nous ne conservons aucune trace de plus de 10 ans, selon le cadre légal qui s'applique.

Je le sens pas ce type. Il triture ses doigts et ça j'aime pas. Il est pas serein. Le jeune continue de me mater affichant un sourire niais. Je sens que ça me monte. Et dans ces cas-là je me laisse aller.

- Et même si nous en avions une trace, sans mandat je ne pourrais rien vous fournir. Il réajuste ses lunettes et me toise d'un air supérieur. Alors désolé mais vous allez devoir quitter les quais, mon jeune ami va vous raccompagner.

Son sourire se fait entendu et je vois rouge. Il ne me faut que 5 secondes pour saisir le couteau caché dans ma manche et le lancer dans l'œil du jeune vicelard. Le sang gicle et le vieux n'a rien compris, il cherche à comprendre d'où vient le sang, surpris. Ça me fait sourire, je l'agrippe alors par le col et approche sa grosse tête de con de la mienne. Le corps inerte de son collègue tombe au sol dans un bruit sourd.