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20 ans plus tard

Etanaël

2020

7...

8...

9...

Je fais ma dixième traction et fixant les montagnes enneigées dans la semi obsurité. Je sais déjà que je n'ai plus que dix minutes avant que Xiao ne passe la porte. Le soleil ne va pas tarder à pointer et ce fou est clairement réglé comme une horloge. Je m'essuie le visage et entame de rouler mon futon. J'aime cette heure. Quand tout est encore calme.

Je sens les effluves d'encens qui commencent à se disperser dans tout le monastère. Ma vie suit un rythme continue et cyclique, sans surprise. Les moines doivent déjà méditer depuis 3h maintenant, Xiao aussi, si ça pouvait seulement le calmer ça me ferait des vacances.

- Ma princesse est réveillée ? lance mon ami en ouvrant sauvagement la porte tout en mangeant un jacquier.

Comment peut-il manger autant tout en restant aussi sec ?

- Toujours. Dis-je sobrement tout en entamant ma série de pompes.

Il est en avance. D'habitude j'ai le temps de terminer mon entrainement avant qu'il n'arrive.

- Notre nígū te demande ! Lance-t-il avec un sourire sous-entendu.

Je lui rends son sourire tout en enfilant un large pantalon noir et un t-shirt. J'enfile par dessus une tunique en laine. Il neige dehors et j'accompagne toujours les moines dans leur marche matinale. Ce rituel m'apaise avant d'entamer l'entraînement martial et me sert de fin d'échauffement.

- C'est bien pour ça que je suis venu plus tôt! continue-t-il. Notre nígū t'attend. Répète-t-il avec cérémonie tout en s'inclinant respectueusement en mentionnant ma mère.

Nígū est le nom que lui donne les moines du monastère. C'est la seule femme moine du lieu et elle demeure dans l'aile des femmes de l'autre côté de la place. Elle a été ordonnée quand j'étais encore enfant. Jusqu'à mes quatorze ans j'ai vécu avec elle dans l'aile des femmes puis j'ai intégré l'aile Est.

- Elle a dit ce qu'elle me voulait ? demandé-je intrigué tout en attachant mes cheveux et rangeant mes affaires.

Ma mère m'appelle rarement à elle, la plupart du temps c'est elle qui vient me voir.

J'aime que tout soit en ordre, et aussi que tout soit sobre, sans fioritures.

- Rien. Elle doit vouloir soit te marier soit te voir t'engager dans les ordres, rit Xiao en s'allongeant sur le sol.

Je déteste ce genre de discussion. Je ne suis pas moine. Chang m'a élevé ici et je fais partie des leurs. Dès l'âge de 5 ans j'ai fait preuve de capacités physiques et sensorielles particulières. J'ai débuté les arts martiaux et le père de Xiao, Qiang, grand maître du monastère m'a pris sous son aile comme un fils. Je fais tâche dans le décor c'est sûr. Je dépasse tout le monde de deux têtes, ma peau est claire et mes muscles sont bien plus développés que ceux de mes camarades de dojo. Disons qu'au pays des chevaliers du zodiaque je fais figure de ken le survivant. Je regard Xiao, toujours allongé par terre qui me regarde.

- Me lance pas cet œil noir mon chou, s'amuse Xiao. Faudra m'expliquer comment tu peux avoir ce type de regard avec les yeux gris que tu as !

- J'y vais. Par où marchez-vous ce matin ? Je vous rattraperai dès que j'aurai terminé. Questionné-je mon ami sans m'attarder sur sa réflexion.

- Tours de guets, temples du levant et carrière aux vents d'après ce que j'ai compris. Mime Xiao en faisant des tours avec sa main.

En même temps comment faire autre chose qu'un geste circulaire vu que le monastère est jonché en haut d'une montagne. Loin de toute civilisation.

ρη Sang pour sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant