Cherub: En Equilibre

Chapitre 1

Léo ouvrit la porte en baillant, et une fois à l'intérieur, il laissa tomber son sac à dos au sol, accrocha sa veste au porte manteau, et se rendit dans la cuisine. Il ouvrit le garde manger, il était presque vide. Il dénicha cependant un pot de Nutella entamé et du pain. Il se confectionna avec, une énorme tartine au chocolat et mordit dedans. Il poussa un soupir de plaisir. Il termina rapidement sa tartine puis se dirigea vers la pièce voisine, le salon.

La pièce était dans un bazar considérable. Des vêtements juchait au sol, une pile de carton de pizza traînait sur la petite table du salon, l'écran de la télévision était recouvert d'une fine couche de poussière, les volets étaient fermés et une odeur étrange flottait dans la pièce.

Léo s'affala sur le canapé et attrapa la télécommande qui se trouvait sur l'accoudoir gauche du divan. Il passa en revue toute les chaînes qui passaient à cette heure-là mais aucune ne l'intéressait, il en mit donc une au hasard et ne toucha plus à la télécommande.

Léo avait passé une journée épuisante, les professeurs les avaient surchargés d'évaluations et de devoirs. De plus Léo s'était battu et avait écopé d'un œil au beurre noir et d'une retenue par la même occasion.

Léo s'en fichait de sa retenue, il n'en était pas à sa première, mais il avait peur de décevoir sa mère qui comptait sur lui, surtout en cette période difficile.

Le père de Léo et de sa sœur était parti laissant ses enfants et sa femme seuls, et la mère de Léo était tombée dans une sévère dépression, elle s'était mise a boire et a se droguer, elle passait ses journées au lit et ses nuits dans des bars. Toute la maison était dans un état de désordre démesuré.

Léo essayait d'aider sa mère un maximum, mais du haut de ses douze ans il ne pouvait pas faire grand chose a part observer en espérant que ça s'arrange.

Une quinzaine de minutes plus tard il entendit le grincement de la porte qui s'ouvrait. Jen la sœur de Léo âgée de dix ans venait de finir ses cours.

Une fois ses affaires déposées Jen rejoint son frère devant la télévision et attrapa la télécommande, elle mit un épisode d'une série intitulée: Attention les flics.

Léo protesta:

-Hé ! Qui ta permis ?!

-Oh, désolée mon chou, c'est sur que ton émission sur la production du pain était des plus intéressante ! Fit Jen d'un ton sarcastique.

Léo poussa un grognement mais ne trouvant rien à redire se concentra à nouveau sur la télévision.

Quelques instants plus tard la sonnette retentit, Léo jeta un coup d'œil a sa sœur mais voyant qu'elle n'avait pas l'intention de se lever, Léo alla ouvrir. Il se retrouva face a un homme qui portait l'uniforme de police. Léo le dévisagea inquiet et attendit que l'homme parle.

Celui-ci prit la parole:

-Bonjour, je suis l'agent Harrisson, vous êtes bien Léo Kerner ? Fit l'homme d'une voix grave en le détaillant.

Léo acquiesça, une boule d'angoisse lui nouait le ventre.

Jen, intriguée, par la voix de l'homme qui lui parvenait depuis le salon quitta le divan sur lequel elle était assise pour rejoindre son frère.

En la voyant arriver l'agent Harrisson la salua brièvement d'un geste de la tête et dit:

-Et voici votre sœur, Jennifer Kerner je suppose ? Je suis l'agent Harrisson fit-il en leur montrant son badge qui prouvait que l'homme devant eux, n'était pas un dangereux criminel mais un simple agent.

-Vous supposez bien, répondit Jen. Son ton était ferme mais on lisait toute l'inquiétude qu'elle éprouvait sur son visage, comme Léo elle avait peur que cela ait un rapport avec sa mère.

-Bien, ce que j'ai a vous dire concerne votre mère... Commença l'agent Harrisson.

Léo et Jen s'échangèrent angoissé, mêlé de peur et de curiosité et puis reportèrent leur attention sur l'agent Harrisson qui paraissait fort gêné devant ces deux adolescents qui le regardaient avec anxiété.

L'agent Harrisson s'était vu confier beaucoup de missions au court de sa carrière, mais face à cette mission pourtant simple, il se sentait complètement démuni.

L'agent inspira profondément mais avant qu'il n'ait put commencer à parler Léo lui proposa:

-Vous voulez peut-être entrer ? Ce serait probablement mieux que vous nous expliquiez tout à l'intérieur ?

-Merci petit.

Lorsqu'ils furent dans le salon, l'agent Harrisson fronça les sourcils à la vue du désordre mais ne dit rien par politesse mais Léo remarqua la désapprobation de l'agent et parut gêné.

-Vous voulez boire quelque chose ? Un café ? Une tisane ? demanda Jen.

-Je veux bien une tisane. Répondit l'agent.

Pendant que Jen disparaissait dans la cuisine, Léo donna une chaise à l'agent en prit une pour lui et en installa une troisième pour sa sœur.

Un silence s'installa dans la pièce qui ne fut rompu que quand Jen arriva dans la pièce un grand mug à la main qu'elle tendit à l'agent.

- Merci. L'agent attendit que Jen s'installe pour commencer son dialogue. Il s'était bien évidemment entraîné, mais seulement là il n'était pas face à son miroir mais deux être vivants. Il prit une profonde inspiration et commença. Alors, hier soir une bagarre a éclaté, votre mère, Céline Kerner s'est violemment disputée avec Éric Smith une de ses connaissances. Ils étaient saouls et Éric Smith avait sur lui un petit poignard dissimulé, il lui a porté un coup, votre mère a été gravement blessée, elle a directement été conduite à l'hôpital. Et... la blessure est sérieuse, elle ne survivra sans doute pas, il ne reste que très peu de chances. Dit l'agent. Je suis désolé. Pensa-t'il nécessaire de rajouter.

Jen se mit à trembler, et les larmes ne tardèrent pas à couler, Léo lui essayait de garder bonne figure mais il était anéanti par la tristesse.

Bientôt cette tristesse fut remplacée par de la culpabilité, et si il avait été présent ? Si il avait put empêcher ça ? Et si il avait fait plus d'effort pour aider leur mère ? Puis ce fut au tour de la colère, mais pas de la colère contre lui, non, mais contre sa mère. Comment avait-elle put les laisser ? Alors qu'ils avaient eux aussi besoin d'une mère en cette période compliquée. Elle est faible. Pensa-t'il avec rage.

Léo, l'esprit confus, se leva en faisant tomber sa chaise et shoota avec violence dans une pile de cartons de pizza. Les boites s'éparpillèrent au sol, sous le regard compréhensif de l'agent, lui, avait perdu son frère à l'age de onze ans, il s'était retrouver dans un état pire même que celui de Léo. Et il avait fallu de longs mois pour que tout s'arrange enfin.

Le téléphone de l'agent se mit à vibrer, il le sortit de sa poche et décrocha:

Agent Harrisson ?

-Oui ?

Nous avons une mauvaise nouvelle... La mère des deux petits n'a pas survécu.