13-L'uppercut 🔀🛋🔚

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Quand sa conscience se ralluma, sidjil était dans une rue obscure de Paris.  Maxime était au dessus de lui, il semblait secouer le corps du brun, des larmes menaçant de s'échapper au coin des yeux.

"Sid- sid t'es là ?" Les iris brunes du plus grand semblaient s'ouvrir difficilement. "Ok, restes avec moi ok ?" Répéta-t-il "je vais te ramener chez moi on est à deux rues." Sidjil sentait son corps être soulevé, il tentait au mieux de coordiner ses mouvements, sans grande réussite.

Alors Maxime tanguait, tenant le brun par la hanche tout en l'insultant intérieurement.

Comment pouvait il se mettre dans des états pareils et être toujours en vie aujourd'hui ? Cette question frola l'âme du plus petit, glaçant son sang par la même occasion.

Après de longues minutes de marche plus ou moins stable, ils étaient arrivés devant le petit appart du châtain.

"Attends moi là, j'ouvre et on y va." Chuchota le plus petit, soucieux de réveiller les voisins en cette heure tardive.

Une fois que le cliquetis de la porte perça le silence pesant qui s'était installé, Maxime reprit sous son bras le plus grand, supportant son ami jusqu'au canapé bleu.

Il l'y déposa avec précaution, lui murmurant un maigre "Je reviens", avant de se diriger d'un pas rapide vers ce qui devait être la salle de bain.

Sidjil reprenait peu à peu ses esprit, saisit par des douleurs lancinantes dans l'entièreté de son corps. Maxime n'avait pas mis plus longtemps que le brun pour saisir l'origine des bleus qui ornaient tout son corps : il avait été rué de coups.

Le pire dans tout ça ? Aucun d'eux ne savait le pourquoi du comment. Sidjil avait pour dernier souvenirs la vu du bâtiment insalubre, et Maxime lui n'avait que la vision de sidjil a terre, laissé pour mort à 2 rues de chez lui.

Sans qu'il ne le réalise, les mains du plus petit tremblaient. Mais dans l'urgence il se forçait à ne rien laisser transparaître. "D'abord s'assurer que le con sur mon canap' reste en vie, après je gérerai le reste." Se répétait-il encore et encore comme une obsession pour contrôler ses peurs paniques.

Une fois arrivé avec de quoi soigner le plus grand, Maxime se mit à la tâche. Il s'attela d'abord au nez puis à la lèvre de sidjil, le tout en se mordant l'intérieur de la joue dans une maigre tentative de contenir son anxiété nourrie par les grognements de douleurs du plus grand.

"J'suis désolé." Fût tout ce que le brun trouva à murmurer voyant l'état lamentable dans lequel il s'était mis. Les remords l'accablaient, Maxime n'avait pas à être son infirmière, il ne voulait pas se servir de lui comme tel.

"Ta gueule." Lâcha le plus petit, son anxiété laissant peu à peu la place à la colère. "Juste, ta gueule." Murmura-t-il en évitant son regard dans une vaine tentative de se contenir.

"T'es pas obligé de faire ça, max" Chuchota le brun, prenant doucement la main de maxime pour l'écarter de la plaie qu'il soignait sur sa joue.

"Moi je suis pas obligé? Mais putain Sidjil, t'étais à demi mort y'a 30 minutes ! Bien sûr que je suis obligé!" Explosa le plus petit.

"Je voulais pas te faire de mal." Murmura le brun, le regard évitant tant il avait honte de lui même.

"Bordel, mais tu comprends pas que c'est en te détruisant que tu m'en fais ?"

Un silence lourd de vérité prit place. C'était comme si les derniers mots du châtain résonnaient sur les murs tant que dans la boîte crânienne de sidjil.

Il avait merdé.

"J'ai fait n'importe quoi, putain j'suis trop con." Murmura-t-il.

Maxime s'adoucit à la vu du brun prenant sa tête dans ses mains sous l'effet de la réalisation.

"Tu peux pas te détruire comme ça sid." Commença-t-il. "Et moi je veux pas être là pour le voir, je le supporterai pas." Assena finalement le châtain, se refusant la culpabilité.

"Mais qu'est ce que je peux faire d'autre?" Demanda sincèrement le plus grand.

"Te laisser pleurer, déjà. " Répondit simplement le châtain, qui percevait tout le mal-être que sidjil avait dû refouler.

C'est d'abord une perle isolée qui traversa la paroie du regard de sidjil, avant de se perdre dans les tréfonds du tapi vert de mauvais goût au sol. Puis une deuxième, moins discrète. Et enfin, quand Maxime enlaca de tout son être le plus grand, un flot sans fin s'écoula de ses iris brunes.

Un flot à sanglot, une rivière sans prière, juste un flux sans fin de larmes. Par ce que la douleur, ça n'a jamais eu de date de péremption. Et pourtant, dans les bras de Maxime, sidjil aurait juré qu'il était assez en sécurité pour la ressentir.

Pour la première fois, il n'était rien. Rien d'autre que lui et ses plaies ouvertes, ses raisonnements à la con et ses larmes insatiables.

Rien.

Et paradoxalement, ça faisait  du bien.

Alors quand le châtain releva son visage dans un regard lourd de sentiments, sidjil comprit toute la peine et la peur que son max avait pu ressentir. Le châtain l'avait vu partir, et il ne savait pas s'il reviendrait un jour ou non.

Alors dans un sursaut d'espoir, sidjil céda.

Faire vibrer les lettres n'avait jamais été son fort. Alors il lui transmit dans un baisé tendre à quel point il pouvait avoir tort, à quel point il était là, en vie, et avec lui.

Par ce que c'était sûrement ça, guérir.
Prendre l'uppercut en pleine face, laisser le sol remettre le tout en place, se laisser embrasser par un amant en sale état, puis croire au fait que tout se réglera.

Alors sidjil comprit enfin que le courage ce n'était pas seulement de ne pas craindre la mort. C'était aussi de ne pas avoir peur de vivre.

{FIN}

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 08 ⏰

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L'uppercut {Djilsime}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant