𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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- Lexie -

Flashback cinq ans plus tôt

Nice, France.

Je pleurais toutes les larmes de mon corps en étant enfermée dans cette armoire pliée en boule. Je voulais que tout cela se termine, mais mon géniteur n'avait pas l'intention d'en arrêter là. J'entendais les hurlements de désespoir de ma mère qui me fendait. Ceux-ci s'accompagner de fracas révélant le chaos en ces lieux. Je ne parvenais à faire aucune supposition, mise à part prier pour que ma mère en sorte indemne.

Mais comparé à ce qui se produisait habituellement, je me décidai à sortir de ce cocon qui me protégeait de lui et j'allai rejoindre ce désordre dans le salon.

Toutefois, si j'avais su ce qui allait se produire je n'aurais jamais fait ce choix. Une fois arrivée dans celui-ci je n'eus à peine le temps de voir le désordre qui s'y était créé qu'une série de coups s'abattit sur moi. Mes pleures ne firent que s'accentuer dû à la douleur que je ressentais à l'abdomen. Il m'assénait de violent coup de pied. Je lançai un regard sur ma mère et je vis la terreur dans son regard, ses yeux ne firent qu'un tour. Elle se mit à hurler sur mon père.

- ÉRIC ARRÊTE TOI, TU ES EN TRAIN DE BATTRE TA PUTAIN DE FILLE ! Jura-t-elle avec un regard assassin.

Il cessa les coups quelques instants ce qui me laissa l'occasion de l'observer. Il paraissait si différent, il n'était pas lui-même, je refusais d'y croire. Son regard était glacé. Mais il ne me laissa pas plus de temps pour l'examiner qu'il se remit à me battre de plus belle.

Ma mère faisait tout pour l'arrêter, mais malheureusement, la force d'une femme ne se mesurera jamais à celle d'un homme. Elle se prenait juste plusieurs coups perdus, je la suppliais de tout mon être pour qu'elle me sauve mais j'avais l'impression que tout était en vain. Je ne ressentais plus la douleur de ses coups, je n'avais plus rien à perdre.

Puis, je me mis à imaginer le pire. Mon corps errant sans vie dans ce salon, ma mère en pleure devant celui-ci avec mon père, qui persistait à me battre malgré le fait que je sois déjà une âme errante. Cela me déchirait rien que de l'imaginer. Je me décidai donc à me protéger pour ma survie, je fis du mieux que je pouvais pour me défendre mais mon géniteur réalisa une action inattendue. Ce qui m'arracha un cri de stupeur. Tout ceci se passait si rapidement que j'en étais au point d'espérer que ce soit un rêve, enfin plutôt un cauchemar. Mais non il était bel et bien en train de m'étrangler. Je me mis à hurler avec le peu d'air que je détenais dans mes poumons, et mes larmes de détresse s'intensifièrent.

- Papa arrête je t'en supplie... Toussotais-je à intervalle irrégulière en regardant ses yeux verts dont j'avais hérité.

Je ne m'en rendis pas compte mais je commençai à partir, plongée dans ce noir éternel. Le plus sombre et terrifiant qui existait en ne sachant pas si je pourrais en sortir un jour...


Je me réveillai, allongée dans un lieu qui m'était totalement inconnu. Mes yeux étaient rivés vers le plafond et ses lumières aveuglantes. Je distinguais un son de fond régulier qui me rappelait l'un des lieux que j'aimais et détestais le plus au monde... l'hôpital. Ce bruit venait en fait d'un cardioscope qui surveillait les battements de mon cœur. Je me souvins alors de ce qui m'avait mené ici, mon père... Mais rien que le fait de me souvenir de lui me donna une migraine horrible.

J'observais la pièce et vis une photo sur une table en face de mon lit sur laquelle on y reconnaissait ma mère, un petit garçon que je ne reconnus pas, cet homme et moi. Il ne méritait même pas sa place sur cette photo, était-il vraiment mon père ? Là était la vraie question. Je levai ma tête et regardai une horloge qui affichait 11 h du matin. De mes souvenirs la dispute avait éclaté vers 21 h mais qui m'avait ramené à l'hôpital ? Je n'en avais aucun souvenir.

- J'ai donc dormi 14 h ! J'en reviens pas je suis vraiment une marmotte ! M'exclamais-je à voix haute presque en un cri.

Je n'eus pas plus de temps pour m'acharner sur mon sort qu'une infirmière entra en trombe dans ma chambre. J'avais l'impression de ne plus avoir vu une personne en vie depuis des lustres. L'infirmière vérifia plusieurs éléments et prit la parole avec un grand sourire apaisant.

- Mademoiselle Alston c'est bien cela ? Je suis une des infirmières qui a veillé sur vous pendant votre coma artificiel. Je suis ravie de voir que vous avez repris conscience après tout ce temps.

Mon sang ne fit qu'un tour. Et je me mis à me poser une tonne de questions.

- Madame ? Dis-je d'un ton interrogatif.

- Bovet ! Je suis madame Bovet, mais appelez-moi Amélie. Je suis ravie d'enfin pouvoir faire votre connaissance ! Me dit-elle en me tendant sa main que je serrai par respect.

- Très bien Amélie. Combien de temps suis-je restée dans le coma ?

- 2 mois mon ange. Dit une voix venant de la porte d'entrée.

- Oh ! Madame Alston, l'hôpital vous a déjà appelé.

- Oui, j'ai immédiatement quitté le travail pour venir rendre visite à ma fille après tout ce temps... Dit-elle alors que ses yeux s'embuaient de larmes.

Elle s'approcha de mon lit et me serra dans ses bras. J'étais tellement heureuse de la revoir après tout ce temps que je me mis à pleurer dans ses bras. Nous pleurons comme deux âmes qui s'étaient séparés puis retrouvés pour rester côte à côte, ensemble, pour l'éternité. Nous nous séparons, et remarquons qu'Amélie en avait profité pour s'éclipser pendant ce moment émotionnel. Nous nous mîmes à rire aux éclats.

- Maman je suis désolée d'avoir dormi aussi longtemps. Dis-je accompagné de quelques pleures.

- Mon ange ce n'est pas ta faute si tu as fini dans cet état, c'est moi qui n'aie pas su te protéger de lui. Affirme-t-elle en mettant sa main sur ma joue.

Me rappeler de cet homme me fit un pincement au cœur, avait-il culpabilisé de m'avoir battue. Ou s'en foutait-il et vivait sa vie comme si je n'étais qu'une cendre parmi tant d'autres.

- Maman, comment ai-je fini à l'hôpital ? De mes souvenirs père était encore dans un état de rage.

- Ton père a cessé de... de... de t'étrangler. Dit-elle avec les larmes aux yeux. Puis j'ai pu venir voir ton état, j'ai vu que tu avais perdu connaissance je t'ai donc porté et amené à l'hôpital. Arrivée ici ils t'ont pris en charge et m'ont dit que ton cœur avait cessé de battre quelques secondes. Ils n'avaient pas d'autres choix que te plonger dans un coma artificiel pour éviter que ton état ne s'aggrave encore. Chaque instant où j'en avais l'occasion je venais te rendre visite pour être à tes côtés, j'ai attendu ce jour si longtemps. D'ici la fin de ton année scolaire nous allons repartir dans mon pays natal, ma mère veut que je reprenne l'entreprise familiale. Nous allons pouvoir fuir ton père ainsi.

- Oh je vois... et oui je pense que c'est le mieux à faire... Dis-je tristement à l'idée de quitter le pays où j'ai grandi.

- D'ailleurs tes professeurs ont demandé à une fille de ta classe de noter tous tes cours pour que tu puisses passer ton examen dans deux mois. Elle passera à la maison pour te ramener les cours la semaine prochaine après ton cours de rééducation. Il me semble que c'est Mai mais je ne suis pas sûre. Si c'est elle je suis contente je vais enfin la revoir après si longtemps.

Mon cœur se mit à battre à toute allure à l'entente de ce prénom. J'étais à la fois heureuse et triste de la voir après tout ce temps, je lui devrais beaucoup d'explication avant que je ne parte pour toujours...

Is That You ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant