𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒

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- Lexie -

Stanford, Californie.

Je lui avais posé cette question comme si je ne savais déjà pas que c'était bien elle, Mai... Sa présence dans ma vie m'avait tellement manqué, mais que faisait-elle ici à Stanford en Californie. Je ne l'avais jamais croisé, venait-elle d'arriver ? Est-ce qu'elle avait l'intention de suivre des cours ici ? Était-elle étudiante en médecine ? Tant de questions fulminaient dangereusement dans ma tête que je n'eus pas le temps de remarquer qu'elle avait retiré ses mains des miennes. Je la regardais avec une lueur d'espoir, mais je vis son regard s'endurcir et ses larmes coulaient de rage, lui qui était rempli de tendresse auparavant. Je compris très vite ce qui allait se reproduire, et je n'étais pas prête à revivre cette scène. Je l'avais déjà suffisamment rejouée dans mon esprit pour la revivre encore une fois.

Je déposai prudemment ma main droite sur ses mains, puis je plaçai délicatement ma main gauche sur sa joue pour essayer de la calmer en faisant attention à ne pas être trop brusque. Son regard avait l'air de s'être adouci, nous parlions qu'avec ceux-ci et cela nous suffisaient. On savait que si l'une de nous prenait la parole l'autre fuirait la vérité car nous préférions un magnifique mensonge à une vérité horrible... Mais je lui devais des explications et des excuses qu'elle n'avait pas pris la peine d'écouter cinq ans plus tôt. Alors je me mis à parler.

- Mai... je suis désolée pour tout ce qui s'est produit lorsque nous étions plus jeune. J'ai faits que de fauter et...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle prit la parole et dit quelque chose de plutôt inattendu.

- Lexie prend moi dans tes bras. Dit-elle d'une voix enfantine.

Elle avait l'air ivre et ne semblait pas trop penser aux répercussions demain matin à son réveil quand elle se souviendrait de tout ce qui s'était passé. Elle ne me laissa même pas le temps de décliner son invitation qu'elle me sauta dans mes bras en pleurant. Ce qui me fit flancher sur le banc elle était au-dessus de moi et ne cessait de me reprocher toutes mes erreurs en me frappant légèrement. Bien qu'elle ne me tapât pas aussi fort qu'elle le pensait.

- Pourquoi tu m'as fais ça, pourquoi tu t'es jouée de moi, pourquoi tu m'as abandonné, pourquoi tu as fait la même erreur que ma mère. Pourquoi ? Soufflait-elle en me frappant et pleurant.

Entendre ses plaintes me brisait. Mais l'écouter dire que j'avais fait la même erreur qu'Andréa n'était qu'un mensonge, puisque sa mère n'aurait en aucun cas fait le choix de l'abandonner si on lui avait donné la chance de s'en sortir. Elle s'était simplement éteinte trois jours plus tard des suites de ses blessures.

- Trésor, Andréa n'a jamais commis d'erreur. Elle a toujours été une mère parfaite de ce que ton père me disait. La vie ne lui a tout simplement pas souri. Par contre, moi j'ai fauté et je le sais frappe moi autant que tu veux. Je mérite ces coups, tu mérites mieux que moi. Mais je suis tellement égoïste que j'aimerais te serrer dans mes bras une dernière fois...

Je la tirai donc vers moi, et elle se mit à m'étreindre en retour. Nous nous étreignions comme deux personnes qui ne s'étaient jamais séparées et j'en étais heureuse. Je me mis alors à caresser doucement sa tête et l'étreignis un peu plus fort. La savoir aussi proche de moi me frappa en plein cœur. Elle m'avait terriblement manqué, mais je ressentais déjà cette peur qu'elle vienne de nouveau disparaître. Je ne voulais plus souffrir de son absence.

Je sentis que son poids s'alourdissait, elle venait de s'endormir au-dessus de moi comme un enfant. Elle me laissait un visuel sur ses joues moelleuses que je rêvais de pincer à chaque fois que je la voyais quelques années avant. J'observais ses traits qui s'était embelli au fil du temps. Je savais que je n'étais jamais passée à autre chose car elle ne m'avait pas laissé le choix de pouvoir tourner la page. Elle ne m'avait pas donné l'occasion de lui révéler mes sentiments avant son départ et je comprenais parfaitement ses raisons. Je n'avais pas encore tenté ma chance, ainsi je ne pouvais pas m'avouer vaincu. Elle était le combat que je pourrais mener jusqu'à la fin de mes jours, car je l'aimais trop pour abandonner.

Is That You ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant