13.1 Lâcher prise

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Samantha

Le bruit de la pluie résonne sur le toit de la tente lorsque les gouttes s'abattent sur le plastique. La toile bouge sous les rafales de vent. Je me serre un peu plus contre mon duvet. 6h du matin. Je n'ai pas besoin de mettre un pied dehors pour savoir que le beau temps n'est pas au rendez-vous, alors j'en profite pour grappiller encore quelques heures de sommeil.

Malheureusement, deux heures plus tard, le constat se révèle identique à un détail près. La température intérieure a chuté et je frissonne tant l'humidité s'imprègne dans les tissus. Je me rapproche de Noa, recherchant sa chaleur corporelle. Il m'accueille de ses bras ouverts et nous restons ainsi plusieurs minutes durant.

— Je n'ai pas envie de mettre un pied dehors.

Les muscles de Noa se secouent, traduisant son hilarité. Il dépose un baiser sur mon front avant de se saisir de son téléphone.

« Moi non plus »

— Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui du coup ? On ne va pas rester ici toute la journée non plus.

« Le temps va peut-être se dégager. Mais sinon j'ai bien une idée qui pourrait te plaire. »

— Ah oui ?

« Oui »

— Et tu comptes me dire ce que c'est ?

« Non »

— Euh... OK. Donc la conversation s'arrête là ?

« Commençons par refaire le plein de nourriture, nous n'avons plus grand chose à nous mettre sous la dent. »

— Ouais, je n'ai quasiment plus de gâteaux.

« C'est risqué cette affaire» se moque-t-il alors que je le pousse d'un coup d'épaule.

— On peut attendre encore un peu ?

« Ça m'aurait étonné ! Oui, on peut. »

— Sinon vas-y, je te laisse la primeur de mettre le pied dehors. Tu prépares tout et je te rejoins au chaud quand tu as fini.

Pour toute réponse, il ferme les yeux. Pas très téméraire le jeune homme.

Neuf heures.

Je tourne en rond dans ma tête, à défaut de pouvoir réellement le faire dans cette tente. Rester enfermée ici devient de moins en moins une option. Si l'idée était attrayante au départ, l'angoisse commence à s'infiltrer en moi. Je gigote et m'assoie. L'inconfort que je ressens grandit de minutes en minutes. J'ouvre l'une des fenêtres. L'air glacial s'engouffre instantanément, remettant au passage mes idées en place. Je colle mon nez sur la moustiquaire et inspire profondément.

Je me tortille pour m'habiller sous le regard de mon compagnon de voyage.

« Donc toi, tu décides d'ouvrir et de faire entrer l'air froid et ensuite de te changer ? Tu ne crois pas que tu fais les choses dans le mauvais ordre ? »

Il a raison.

— J'avais besoin de respirer.

« C'est vrai qu'il n'y a pas d'air ici » me taquine-t-il en montrant l'espace autour de nous.

— Allez, arrête avec tes âneries et change-toi !

« Madame a décidé que la grasse matinée était finie ? »

— J'ai surtout décidé qu'il était temps de découvrir le monde, je ne resterai pas enfermée ici toute la journée.

« Mince, moi qui croyait que mon idée te plairait... finalement je doute »

Iceland dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant