Résilience

Chapitre 4 : Une soirée de Septembre

Septembre, New Haven

Nyx

Apparemment, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

Actuellement devant mon miroir, je tente désespérément de fixer mes boucles d'oreilles, mais mes doigts semblent avoir décidé de jouer contre moi. J'attrape le fermoir, le positionne, puis il glisse et retombe, encore.

Je pousse un soupir, exaspérée par ma maladresse. Mais je dois dire que les deux shots que j'ai pris il y a cinq minutes n'aident en rien.

- Aller, c'est qu'une boucle d'oreille, pas un partiel de psycho je marmonne, l'air concentré.

Un dernier essai, et cette fois le fermoir tient enfin. Je me redresse, un sourire satisfait aux lèvres.

Comme on dit, la nuit porte conseil. Et ce matin, j'ai décidé que je devais au moins essayer. Quel genre de psychologue je ferais si je ne fais pas de travaille sur moi ? Alors j'ai envoyé un message à ma nouvelle voisine et nous avons convenu qu'elle passait me prendre ce soir pour aller à la fête de son frère.

Je lisse ma robe noire, me regardant dans le miroir. Une boule au ventre, un sentiment familier, ne me quitte pas.

- Tout va bien se passer, je me répète en un murmure.

J'espère seulement que la soirée ne sera pas remplie des anciens élèves prétentieux de Crescent Hill et que ma nouvelle voisine, Angela, est aussi digne de confiance qu'elle le paraît.

Je prends une grande inspiration et attrape mon téléphone et mes clés, les glissant dans mon sac. J'enfile ensuite mes talons aiguilles et un manteau de la même couleur que ma robe. Cherchant Lilith, je la trouve étalée de tout son long sur le canapé du salon. Je dépose un baiser sur son pelage et vais pour faire demi-tour, mais je m'arrête, les yeux fixés sur ma cuisine.

- Oh et puis merde, un troisième shot ne me fera pas de mal. Jamais deux sans trois comme ils disent.

Angela m'attend devant mon portail dans une sublime robe noir pailletée, à col bénitier. Elle est incroyable. Je vais commencer à me poser des questions sur mon orientation sexuelle.

- Waw, tu es divine, me lance-t-elle avec un sourire complice.

- Merci, toi aussi. Tu es resplendissante.

Sa robe lui arrive à mis cuisse, recouverte par un manteau noir et comme chaussure, elle porte aussi des escarpins.

Je regarde autour de nous, m'attendant à voir une voiture garée non loin, mais rien. Elle remarque mon regard et précise :

- Nous y allons à pied. Mon frère habite à juste deux rues de nous.

Avant que je puisse répondre, elle glisse son bras sous le mien avec naturel et nous commençons à marcher.

- On est sacrément canon ce soir, dit-elle avec entrain.

Nous passons tout le trajet à bavarder et à rire bras dessus dessous.

J'en apprends plus sur elle et sa vie. Il se trouve qu'elle a vingt ans et qu'elle est en étude de commerce, souhaitant ouvrir un club plus tard. Elle est pétillante, amusante et son humour rend la marche agréable, au point que je me surprends à vouloir me détendre. 

Mais je viens à peine de la rencontrer. On ne connaît jamais vraiment les gens.

Très rapidement, nous arrivons devant une belle et grande maison, d'où provient de la musique. Des groupes de personnes s'engouffrent tour à tour à l'intérieur, riant et discutant avec l'enthousiasme typique d'une soirée qui bat son plein. Angela n'a pas menti, c'est vraiment tout près de chez moi.