Camélia

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Toujours dans mes pensées je décide qu'il est peut-être temps de sortir de mon lit avant que Madame Lupin décide de rentrer dans ma chambre et de me tirer par les cheveux jusqu'à la table du petit-déjeuner.

Vu que c'est mon premier jour dans l'université je décide de bien m'apprêter, je vais mettre mon pantalon cargo bleu avec un polo Ralph Lauren et mon blazer noir, comme d'habitude je me lisse les cheveux et je les laisse détacher.
Je me maquille très légèrement et choche mais Campus.
C'est toujours mon petit rituel je ne laisse plus mes cheveux au naturel je les préfère lisse depuis déjà 8 ans...

Je sors de ma chambre en essayant de pas réveiller les petits qui dorment dans les chambres à côté et part préparer mon petit déjeuner, ce qui se résume à deux madeleines.
Je dis bonjour aux éducateurs et les aides à préparer le déjeuner pour les prochains enfants qui vont descendre c'est-à-dire ceux qui partent pour le collège.
C'est devenu une habitude je suis la plus grande enfant de l'orphelinat j'ai fait toute les conneries inimaginables entre ces quatre murs cette grande maison qui abrite plusieurs enfants m'a vu dans tous mes états. Elle m'a vu passer de la peur à de la déprime de la colère, beaucoup de colère elle m'a vu aussi défoncer complètement bourré mais elle m'a aussi vu rire et malgré tout ça j'ai quand même passé de bons moments, je serai éternellement reconnaissante à Madame Lupin.

Je n'imaginais pas la chance que j'avais d'avoir réussi à survivre et de m'être reconstruite, c'est grâce à cet endroit que je suis devenu Camilia Carpenter, la vrai, la fille qui n'a pas lâché malgré tout ce qu'elle a vécu. Alors je les aides, je les aides même souvent, je fais la vaisselle le ménage, des fois je vais réveiller les petits, je les aides à s'endormir, à leurs raconter des histoires à rire avec eux. Quand ils font un cauchemar c'est moi qui décide de me lever pour les aider à se rendormir car moi j'étais bien contente que quelqu'un m'aide dans ces moments-là.

Merde je n'es pas vu l'heure passer, je me dépêche de remonter dans ma chambre pour me brosser les dents je prends mon sac et cours à l'arrêt de bus, j'envoie un rapide message à Lucie Tiphaine et Clara pour leur dire que j'arrive dans 20 minutes elle me répondent à la seconde comme quoi elles sont pressées de me voir et de passer plus de temps avec moi.
Je vous mentirai si je vous dirai que je ne stresse pas, je connais beaucoup de monde à l'université mais ça n'empêche que j'ai peur de replonger, je sais que là-bas il y a plusieurs dealers comme un peu partout, ils font leur petit business de drogue, il y a aussi beaucoup de soirées où les étudiants rentrent complètement bourré, encore les soirées ne me font pas peur j'ai l'habitude, je sors très souvent mais ce qui est de la drogue j'ai réussi à arrêter d'en prendre pour me concentrer sur mes études, mais c'est vrai que parfois, surtout le soir quand je n'ai rien à faire il m'arrive d'y repenser, à ces moments de ma vie ou quand j'en prenais j'oubliais tout.

Encore et toujours dans mes pensées ce fut le bus cette fois-ci qui me réveilla, je monte pour me placer dans le fond et mets mes écouteurs dans les oreilles en écoutant ma playlist et je souris en entendant la première chanson qui passe "La lettre" de Renan Luce.
Cette chanson est pour moi un échappatoire c'était la musique préférée de mon oncle je m'en rappelle comme si c'était hier. C'est vrai que je ne vous ai pas parlé de mon oncle le frère de mon géniteur, cette personne était comme un père pour moi il a voulu me récupérer et récupérer les gars mais quand mon géniteur l'a appris il a coupé les ponts avec lui et il n'apas essayéde ce battre, la seule personne qui me comprenait a disparu de ma vie quand j'avais 6 ans.
Lui aussi ma laissée tomber.

Vous devez vous dire mais quelle vie de merde j'ai, et je suis sûr que vous devez être perdu aussi avec tous les noms mais ne vous inquiétez pas vous êtes pas seul moi aussi je suis perdu. Donc bref revenons à cette chanson, mon oncle l'écouter en boucle quand j'allais passer les week-ends chez lui, avec les gars on s'amusait à danser à crier les paroles de cette musique on se mettait debout sur les tables et sur les chaises et on chantait, on chantait comme si notre vie en dépendait c'est eux mes meilleurs souvenirs c'était juste incroyable mais toute bonne chose ont une fin, alors j'ai décidé de recréer de bons souvenirs sur cette musique, à chaque fois que je passé une bonne journée et que je devais retourner à l'orphelinat, dans le bus je remettais cette musique je la remettais en boucle comme ça cette musique n'est pas sali par toutes ces années de souffrance.

Le papillon noir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant