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TAEHYUNG'S POV

Je suis à deux doigts de la crise de nerf. Je regarde partout autour de moi pour voir où est ce fichu couillon qui me sert de petit-ami, mais aucune trace de sa figure. Je vais le massacrer. La file des passagers est en train d'avancer et toujours aucune apparition de Jeongguk.

― Jeune homme, vous ne venez pas ?

Je tourne la tête vers l'individu qui vient de m'adresser la parole. C'est un petit monsieur, un septuagénaire à n'en pas douter vu son apparence vestimentaire ; il porte un béret sur le crâne, une chemise à motif fleuri couvre le haut de son corps et rentrée dans un pantalon qui paraît plus grand que lui de mocassins usés. une chemise bien repassée et une paire de binocles posée sur le nez. Sa peau brune laissait penser à une vie dans les champs. Sur le moment, il me fait penser à mon grand-père que je n'ai pas eu le temps d'aller voir avant qu'il nous quitte.

― Si, monsieur, réponds-je en m'inclinant respectueusement. J'attends quelqu'un.

― Est-ce que c'est le garçon qui est en train de courir vers nous ?

À sa question, je pivote vivement sur mes talons et constate avec joie qu'il s'agit de Jeongguk. Il arrive enfin devant moi, essoufflé. L'envie de l'ignorer me démange, mais le soulagement de le voir là prend le dessus, si bien que toute la colère que j'ai pu ressentir envers lui fond comme neige au soleil.

― Avant que tu ne te décides de planifier mon meurtre, écoutes d'abord ce que j'ai à te dire.

― T'as trois minutes top chrono.

Jeongguk déglutit bruyamment, comme s'il voulait étancher sa soif avec le peu de salive présente dans sa bouche. Puis, il me prend la main et nous amène près des baies vitrées où l'on pouvait observer les avions sur le tarmac.

― Jeongguk, tu viens de perdre une minute de ta vie. Abrège !

Mais il balaie mes paroles d'un revers de la main et me fait face, le sourire aux lèvres.

― Mon ange, avant qu'on n'embarque pour Hawaï, je voulais t'offrir ça.

Il sort de sa poche un petit sac en argent et me le tend, Fébrile, je le prends et l'ouvre avec précaution. J'attrape la petite boîte à l'intérieur et jette un coup d'œil vers Jeongguk. Celui-ci ne se départit pas de son fameux sourire, attendant avec impatience ma réaction. Je défais alors le nœud qui enveloppe la boîte. Mais quand mes yeux tombent sur la paire de boucles d'oreilles brillant de mille feux, mon cœur rate un battement. Cet imbécile s'est ruiné pour moi ?

― Jeongguk... Je ne peux pas accepter... C'est beaucoup trop...

― À défaut de ne pas pouvoir t'offrir de bague pour le moment, vois ces boucles d'oreilles comme une promesse de mariage.

Je manque de m'évanouir quand je l'entends prononcer le mot en M.

― Tu... tu veux te marier avec moi ? demandé-je, les joues en feu.

― Oui, hyung. Si un jour on nous le permet, j'aimerais devenir ton mari.

― Jeongguk...

― Tu n'en as pas envie ?

Je soupire pour éviter de faire couler les larmes qui s'agglutinent dans mes yeux. Bien sûr que je veux devenir son mari. Il n'y a pas meilleur rêve que je veuille concrétiser. Mais, nous vivons dans un pays qui est loin d'accepter notre union et qui reste encore fermé d'esprit sur la communauté LGBT.

― J'en ai très envie, mon amour. Je serai l'homme le plus heureux ce jour-là. Mais...

― Mais...?

Je m'approche de lui, réduisant la distance insupportable entre nous et place l'une de ses mèches rebelles derrière son oreille.

― Rien, mon amour. J'ai hâte de pouvoir t'épouser.

Je lui caresse la pommette à défaut de ne pas pouvoir l'embrasser.

― Les derniers passagers à destination de Hawaï du vol 13613 sont priés de se rendre aux portes d'embarquement.

À l'entente de ces mots, je laisse retomber mon bras près de mon corps et m'empresse de mettre les boucles à mes oreilles. Je range le sac dans le fond de mon bagage à main, puis attrape le poignet de Jeongguk pour nous diriger vers les deux hôtesses qui ont certainement dû assister à toute la scène.

Une fois à l'intérieur de l'avion, assis à nos places, Jeongguk entrelace nos doigts et m'offre le plus beau des sourires.

― Je t'aime, Taehyung.

― Je t'aime, Jeongguk.

Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve. Si nous allons nous marier comme on le souhaite en ce moment ou si le destin prévoit autre chose pour nous. Cependant, je suis sûr que, de toute ma chienne de vie, jamais je n'aimerais quelqu'un d'autre de la manière dont j'aime Jeon Jeongguk.

[•••🎀•••]

ils vont me manquer mes zouaves 😭

stacy's brother - tkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant