Chapitre 5 : Baby Sitter

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Caterina - Miami

— Tu savais que la Russie avait vendu l'Alaska pour sept millions de dollars aux États-Unis ? On n'est pas nés à la bonne époque, je te le dis, -me lance Matteo.

— J'aurais vendu l'Alaska également à leur place.

— Et tu savais que...

— Je sais surtout combien se vendent les organes d'un homme mort, Matteo.

Nous rigolons. J'adore ce type, mais Dieu sait qu'il parle à en donner la migraine. Ou je suis simplement aigrie. Je ne sais pas.

Nous sommes assis dans la véranda avec Ric et Daniela, étudiant les prochains jours avec précaution. Après l'assaut du port il y a cinq jours, nous n'avons eu aucun coup de téléphone de La Rocca. Ce qui me semble assez surprenant. Bien que nous n'ayons pas laissé de traces, il doit être au courant que je suis à Miami désormais, mais rien. Personne n'a essayé de me tuer.
Ric se tourne vers moi.

— Ordre des priorités pour faire tomber le vieux : saisir la Marina ainsi que son QG, tuer Paolo, son bras droit, mais aussi ses deux clébards d'associés. Ils ont des noms de code.

J'acquiesce et reprends :

— Je me charge de Paolo, trouve-moi les deux autres. La Marina en premier.

— C'est comme si c'était fait, mademoiselle Esposito.

Je lève les yeux au ciel.

— Paolo sera forcément au rassemblement annuel dans deux semaines, - poursuis-je.

— Ce truc est la chose la plus stupide qu'on ait pu créer, comme si les réseaux étaient des bureaucrates, — renchérit Matteo.

— Serions-nous d'accord, uccellino ? - lui dis-je.

* uccelino : petit oiseau en italien.

Matteo court vers l'extérieur, je lève un sourcil.

— Pas de neige en vue. Tu es malade, Regina ?

— Je ne crois pas que tu m'aies encore donné la migraine aujourd'hui.

Nous rigolons. Je leur fais signe que je me retire, et quitte la pièce sur cet échange. La villa dans laquelle nous résidons ici est l'une des plus hautes de Miami. Je jette un œil sur la vue qui s'étend derrière les baies vitrées : l'ensemble du sud de la ville, ainsi qu'une partie de l'est.
Regagnant mes appartements privés, je regarde les lettres provenant de mon père. Aucune ouverte. Sergio, Sergio, tu connais vraiment mal ta fille, en particulier s'il s'agit de devoir lire tes inepties, père.

Je me change rapidement, avant de prendre la direction du Bulk. Ces derniers jours m'ont permis de réfléchir au cas Dean. Et Caterina Esposito n'aime pas ne pas savoir ce qui lui échappe. Bien que je sois en train de me brûler les ailes. En piratant les caméras de surveillance, j'ai passé mes nuits à noter ses venues habituelles, accompagné de ses deux camarades, dont celui qui se fera arracher les yeux.

Rien d'étrange dans leur comportement, là est encore une fois, tout le problème.

*

La façade de la salle me fait face, un sentiment d'incertitude me traverse l'esprit.

— Putain, ta gueule, Cat, et rentre.

J'ouvre la porte, et à peine un pas à l'intérieur, que Nick est tout sourire.

— Ah ! Ma cliente préférée ! — s'écrie-t-il.

— Une cliente qui ne vient pas souvent, Nick...

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⏰ Dernière mise à jour : 17 hours ago ⏰

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