Caterina – États-UnisLe sang, versé un peu plus chaque jour. Ce sang, qui rythme mon quotidien depuis maintenant six ans. Ce frisson familier qui m'envahit à chaque goutte, m'apaise d'une façon que je ne peux expliquer. Certains trouvent refuge dans la prière, d'autres dans la boisson. Moi, c'est le sang. Celui que je fais couler.
Ricardo est posté devant moi, silencieux et imposant comme à son habitude, attendant mes ordres. Il ne pose jamais de questions, ne cherche jamais à comprendre mes motivations. Il sait que je n'ai besoin de personne pour décider.
Tuer ou épargner ? Question rhétorique. L'épargne, c'est pour les banques, pas pour moi.
Je me lève lentement, inspectant la table où sont posés mes jouets favoris, soigneusement alignés comme un arsenal funeste. Couteau ? Hache ? Dague empoisonnée ? Chaque arme a sa propre mélodie, une symphonie de douleur unique que je maîtrise à la perfection. Mais ce soir, je referme l'étui contenant les flingues. Trop rapide. Ce serait une fin trop facile pour celui qui est ligoté devant moi. José.
Essayant tant bien que mal de garder un semblant de dignité, mais je peux voir au-delà de son masque. Il a peur. Ses poings serrés, sa respiration saccadée, et cette veine qui palpite sur son front, prête à exploser. Ce connard pense encore qu'il peut me berner avec son stoïcisme de façade. Quelle erreur.
— Alors, José, tu pensais pouvoir t'en sortir impunément ? – lui demandai-je, ma voix douce contrastant avec la froideur de la situation.
Ses yeux se plissent, remplis de défi. Il crache, littéralement, et ses mots me parviennent avec une amertume mal dissimulée :
— J'ai perdu, fille Esposito. Achève-moi.
Une longue expiration quitte mes lèvres. Deux mauvaises réponses en une seule phrase. Il m'a appelée « fille Esposito ». Comme s'il ne connaissait pas mon nom. Comme s'il osait me réduire à une simple femme dans un monde d'hommes.
Sans un mot, je m'avance vers lui, lentement, laissant planer la menace dans l'air. Je m'empare d'un petit couteau aux reflets argentés, presque innocent en apparence, et d'un mouvement précis, je tranche son oreille droite. Net, sans bavure. La pièce est soudain envahie par ses hurlements, une musique que j'ai apprise à apprécier.
Je m'accroupis devant lui, observant le sang qui s'échappe de son crâne en petites vagues.
— Premièrement, tu n'as pas répondu à ma question. Et deuxièmement, mon nom est Caterina Esposito. Je te conseille de ne plus l'oublier. Alors, dis-moi, José... qui est ton patron ?
Il me fixe, son visage tordu de douleur, mais malgré la situation, un rictus se forme sur ses lèvres ensanglantées. Il croit encore pouvoir résister. Pauvre idiot. Je n'ai jamais eu la patience pour ce genre de jeux. Ça me fatigue.
— Ric, peux-tu enlever la chemise de cette ordure, s'il te plaît ? dis-je sans même lever les yeux vers mon homme de main.
— Bien sûr, Caterina.
D'un mouvement précis, Ricardo tire un couteau de sa ceinture et découpe la chemise de José, exposant son torse tremblant et couvert de sueur.
— Tu ne touches pas les hommes, Caterina ? - renchérit José, avec une arrogance à peine voilée malgré la douleur.
Je souris, glissant un doigt sur la lame de ma dague.
— Que ceux avec qui je baise, José.
Le rouge de son visage me divertit. Qu'il se fasse des illusions, cela ne change rien à ce qui va suivre. Je m'approche, appréciant sa vulnérabilité, son corps qui frissonne sous la morsure du métal froid. Le moment où ils réalisent qu'ils n'ont plus aucun contrôle, c'est là que je prends le plus de plaisir.
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Esposito
RomantizmSi l'on en croit les histoires sombres, l'homme est toujours le méchant, celui qui emmène la fille innocente dans son monde des plus dangereux. Dans mon cas, c'est moi qui ai entraîné dans ma chute ces hommes qui n'auraient jamais dû tomber. Attenti...