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Harper

Je ne peux pas rester là les bras croisés et me contenter de réfléchir. Mon regard se pose sur les membres de l'équipe que j'ai intégrée il y a maintenant une heure. Tout le monde s'affairait : Lazar et Park qui comparent des informations, Sims qui bidule de nouvelles armes et enfin Adler qui est devant le tableau. Bon Je dois faire quelque chose aussi. Je décide donc de mon propre chef de regarder ce fichu tableau pour retracer nos pas sur Da Nang et trouver des indices sur Perseus. Je prend la parole sans plus tarder :

- OK. On retourne au Vietnam. La première fois qu'on a entendu parler de Perseus. C'était fin janvier 68 je crois. On avait combiné les forces de la CIA et du SOG au sein du troisième régiment des marines près de Da Nang. Le SOG était là pour flairer les soviétiques. On racontait que des agents russes opéraient dans la région.

- Park qui nous suivait poursuit. Perseus n'avait pas de présence établie au Vietnam.

- Ça a changé à Da Nang. Perseus a appris l'existence de l'opération "Fracture Jaw", qui avait malheureusement dérapé. On est donc parti du camp Haskins. Dit Adler

- Haskins était vraiment un trou à rat. Je m'en souviens parfaitement. On avait perdu la quasi totalité de nos hommes.

- Bien, on a besoin de ces souvenirs. Aucun détail n'est insignifiant : les noms, les visages, etc... On cherche tout ce qui pourrait nous conduire à Perseus. ajoute Park

- Comme une aiguille dans une botte de foins. Sims nous rejoins après avoir terminé de biduler avec ses jouets.

- Peut-être, mais l'aiguille est bien quelque part. On avait une mission

Flashback : 26 Janvier 1968, Opération "Fracture Jaw"

J'étais au camp Haskins, au Vietnam, paisiblement assoupie sur mon matelas quand Adler me réveilla.

- Harper, faut se réveiller ! C'est le moment.

il me donna un léger coup de pied avant de se tourner. Muni d'un fusil de chasse et de ses légendaires lunettes de soleil, il se dirigea hors de la tente. Si je ne le connaissais pas, j'aurais dit qu'il était né avec . J'aimerais bien savoir sa réaction si je les lui piquais, mais d'après Woods et Mason, il vaut mieux éviter. Mais moi, curieuse comme je suis, je voudrais vivre ça en live. Je prend mon arme et avance rapidement, dans la même direction que lui .

- Bienvenue pour une nouvelle journée au camp Haskins, notre petit oasis au milieu de cette putain de tempête de merde. Tu ne crains rien ici. Nous continuons d'avancer, puis il se tourne vers un de nos équipiers. Hé Butcher ! et ton bras ?

- La douleur est horrible, mais au moins je peux le bouger ! Répond ce dernier

Adler n'avait pas tort. Il y avait de la bonne mélodie des Beatles pour rendre cet endroit moins triste, les membres de régiments s'affairaient à leurs tâches : d'autres s'occupaient de la mécanique, bidulaient les armes et certains s'entrainaient, bref c'était l'ambiance d'une journée normale dans une base, difficile à croire au vu de l'ampleur de ce qui se passe. Nous nous sommes dirigés vers une sorte de piste d'atterrissage des hélicoptères et je retrouve le jeune Sims dans l'un de ces engins. Il était en train de lire un magazine que Adler lui arrache des mains dans l'immédiat.

- Tu finiras aveugle à force de lire ces trucs.

- Ah bon ? et pourquoi ? Je demandais, curieuse

- Il vaut mieux que tu ne le regardes pas.

- Ah oui ? en une fraction de seconde je lui arrache le magazine des mains et je regrette aussitôt de l'avoir fait. C'était un magazine érotique. Je roule le magazine et je lui frappe la tête avec. Non mais t'es malade ? Pourquoi est-ce que tu lis cette merde. Adler étouffait de rire derrière moi. Et cela vaut aussi pour vous si je vous trouve avec ces trucs, j'oublierais que vous êtes mon supérieur, je vous le promet. Je suis la seule femme de cette unité et quand je vous dis que je ne tolérerai pas ce genre de choses, je suis sérieuse.

Je plantai mon regard dans celui d'Adler, mais il ne perdit pas son sourire moqueur. Sims, de son côté, tentait de récupérer son bien, mais il se ravisa en voyant la détermination dans mon regard. Adler, amusé, croisa les bras et répondit calmement :

- Bien sûr, Harper. Tu as raison. On devrait rester professionnel... autant que possible.

Cette réplique, bien qu'apparemment innocente, semblait être un défi implicite. J'ai roulé des yeux, repoussant la frustration qui montait en moi. Je savais qu'Adler testait constamment les limites de chacun, et je n'avais aucune intention de me laisser faire. Tenant toujours fermement le magazine roulé dans ma main, et lançant par-dessus son épaule j'ai ajouté :

- Je vais brûler ça dès qu'on rentrera. Et crois moi, Sims, si je te revois avec un autre exemplaire, je le détruirai avant même que tu puisses l'ouvrir.

Sims haussa les épaules, à moitié penaud, à moitié amusé :

- D'accord, d'accord. Tu fais ce que tu veux, Harper. Mais franchement, ça détend entre deux briefings stressants.

Adler éclata d'un rire bref mais sincère :

- Sims a un point, Harper. Peut-être qu'un peu de légèreté ne ferait pas de mal, surtout avec ce qu'on a à gérer.

- Il existe d'autres méthodes pour ça. Non mais vous pensez que moi je fais comment ? Je vous rappelle que ces briefings me foutent la gerbe mais je trouve d'autres moyens de décompresser.

Voyant les choses en train de prendre une tournure, Sims se lance :

- je suis désolé. C'était idiot. J'ai pas réfléchi, et je voulais pas te mettre mal à l'aise ou te manquer de respect.

Sims avait l'air réellement gêné, ce qui était rare chez lui. Avant qu'elle ne puisse répondre, Adler intervint, croisant les bras, son ton direct mais sincère

- Il a raison. Je me suis laissé emporter, et c'était déplacé. Tu as raison de poser des limites. Ce genre de comportement n'a pas sa place ici, et je m'assurerai que ça ne se reproduise pas.

Je les ai regardé tour à tour, surprise par leur sérieux. Sims semblait particulièrement penaud, évitant de croiser mon regard, tandis qu'Adler avait perdu son sourire moqueur.

- D'accord. Merci pour vos excuses. Mais écoutez moi bien, vous deux. Je ne suis pas là pour jouer les gardiennes de morale, mais je ne tolérerai jamais quoi que ce soit qui pourrait nuire à notre unité. On est une équipe, et on doit se respecter, compris ?

Sims hocha vigoureusement la tête, tandis qu'Adler répondit d'un simple : "Compris." Je relâchai un peu la tension dans mes épaules et soupirai.

Sims sourit, un peu soulagé

- Promis. Pas de magazines pour moi ... enfin, sauf si c'est des rapports de mission.

- Bon, et maintenant, on doit bosser. Parce que si on veut vraiment arrêter Perseus, on aura besoin d'être un peu plus concentrés que ça.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 19 ⏰

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