Chapitre 28: Un souffle d'espoir

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———BELLA———

La nuit semblait s'étirer indéfiniment, englobant le monde dans une obscurité paisible. Depuis la fenêtre, je pouvais voir les lueurs lointaines des lampadaires qui scintillaient comme des étoiles terrestres, parsemant la ville de lumière. Tout semblait étrangement calme, mais en moi, c'était un chaos silencieux.

Assise sur le rebord de la fenêtre, les jambes repliées sous moi, je laissais mon esprit vagabonder. Mason dormait sur le canapé derrière moi, ses traits détendus par le sommeil. C'était rare de le voir ainsi, si serein, sans les ombres du stress et des doutes qui pesaient sur lui. Mais je savais que, même dans son sommeil, il devait encore porter ce poids invisible.

Un frisson me parcourut, bien que la pièce soit suffisamment chaude. Ce n'était pas le froid qui me faisait trembler, mais une peur sourde et profonde. Une peur que je ne pouvais nommer, mais qui s'agrippait à mon cœur comme une liane.

Cela faisait des semaines que Mason et moi essayions de recoller les morceaux, mais parfois, je ne pouvais m'empêcher de me demander si nous n'étions pas en train de bâtir quelque chose sur des ruines instables. Nous avions traversé tellement d'épreuves, et même si nous avions survécu, les cicatrices restaient là, invisibles mais bien réelles.

Je soupirai, posant mon front contre la vitre fraîche. Les souvenirs me revenaient en vagues, tour à tour doux et douloureux. Les moments où Mason m'avait regardée comme si j'étais tout ce qui comptait, et ceux où il m'avait semblé si distant, si inaccessible. La mémoire de nos disputes, de nos silences lourds, de ces nuits où nous avions dormi dos à dos... Tout cela était encore si vif, si présent.

Pourtant, il y avait aussi l'autre côté. Les instants où il m'avait tenue dans ses bras, où il avait murmuré des promesses qui m'avaient semblé indestructibles. Les éclats de rire, les conversations tard dans la nuit, les regards remplis de tendresse... Ces moments-là étaient tout aussi réels, tout aussi vivants dans ma mémoire.

Derrière moi, un mouvement discret brisa le silence. Je me retournai légèrement pour voir Mason qui se redressait, les yeux encore embués de sommeil.

— Bella ? murmura-t-il, sa voix rauque trahissant son réveil récent.

— Je suis là, répondis-je doucement.

Il se leva et s'approcha de moi, sa silhouette grande et rassurante dans la pénombre. Il s'arrêta juste derrière moi, posant une main sur mon épaule.

— Tu ne dors pas ? demanda-t-il, une inquiétude subtile dans sa voix.

Je secouai doucement la tête.

— Non. Je réfléchissais.

Il s'assit à côté de moi sur le rebord de la fenêtre, et pour un moment, nous restâmes silencieux, regardant tous les deux les lumières de la ville.

— À quoi tu pensais ? finit-il par demander.

Je pris une profonde inspiration, cherchant mes mots.

— À nous. À tout ce qu'on a traversé. Je me demande parfois si... si on arrivera vraiment à reconstruire quelque chose.

Il resta silencieux un instant, mais je pouvais sentir son regard sur moi.

— Moi aussi, j'y pense, admit-il finalement. Mais je crois que c'est justement parce qu'on a traversé tout ça qu'on est capables de le faire. On n'a pas abandonné, Bella. Même dans les pires moments, on est restés là.

Ses mots résonnèrent en moi, apportant une chaleur douce mais timide. Il avait raison. Malgré tout, nous étions toujours là, ensemble.

— C'est vrai, murmurai-je. Mais j'ai peur, Mason. Peur qu'un jour, on se perde à nouveau.

FAKE LOVER (en court d'écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant