Chapitre 5

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Après avoir brûler les habits de nos anciennes factions, Amar nous conduit dans ce qui sera notre dortoir pendant plusieurs mois. Je fronce le nez de dégoût. Ce n'est  pas un dortoir. Déjà, les filles et les garçons dorment ensemble. Ensuite, la salle de bain ressemble à celle d'un bunker de survivants d'une guerre, tellement elle est rustique. Il n'y a même pas de rideau pour la douche.
Nous prîmes chacun un lit. Le mien se trouvait entre celui de James et d'une native prénommée Nina.
Les vêtements Audacieux me serrent un peu, mais je suis déjà beaucoup plus libre de mes mouvements que dans mon costume d'Erudit. Notre entraînement va enfin pouvoir commencer.
Les jours suivants, nous les passâmes dans la salle d'entraînement, à apprendre de multiples parades pour nous défendre et à attaquer.
Les jointures de mes mains sont à vif à force de cogner dans ses énormes sacs de sable.
Amar passe entre les rangs. Il nous observe, détectant le moindre mouvement de travers. Il s'arrête derrière moi, les yeux rivés sur mes  épaules, puis sur mes mains et enfin sur ma taille. Je continue de taper aussi fort que je peux dans le sac, répétant les mouvements longuement appris la veille.
Amar hoche la tête et passe au suivant. Rien à dire, mes mouvements sont parfaits.
Je le suis des yeux. Il s'est arrêté chez le Pète-sec. Je remarque que ce dernier c'est légèrement remplumé. Mais il reste nettement moins musclé que moi. Aucun soucis.
Soudain Amar nous appelle. Il déclare :
- Bien, aujourd'hui, nous allons enfin pouvoir passer à de vrais combats au corps à corps. Mia et Quatre, sur le ring.
Je ricane intérieurement. James se rapproche et me donne un coup de coude, en riant également.
- C'est pas équitable. La fille a beaucoup plus de chance de s'en sortir.
Je souris. Effectivement, même avec ses grands yeux apeurés, elle fait nettement plus peur que ce misérable Altruiste. Sur le ring, les deux adversaires se tournent autour, ne savant pas comment s'y prendre. Ils ont tout les deux l'air effrayé, perdu.
Je lance :
- C'est une parade nuptiale que tu essayes de faire, Quatre ?
Les autres pouffent. Amar me fusille du regard mais ne dit rien.
Quatre se jette brutalement sur Mia, l'assénant de petits coup de poings qui la font à peine vaciller.
Je leur tourne le dos et décide de continuer de m'entraîner, plutôt que de perdre mon temps à regarder ce spectacle désolant.
Le groupe des natifs passe devant moi. Andrea quitte les rangs et s'approche de moi, suivi d'un grand baraqué au cheveux clairs. Je la salue d'un petit hochement de tête.
- Salut Eric. Et bien dit donc, ça bosse dur ici. Amar ne vous fait pas chômé.
Je continue de frapper comme un sourd dans le sac qui ce trouve devant moi. Andrea poursuit:
- Ça te dirait  d'aller en ville ce soir, pour nous faire, je sais pas..hum, des tattoos par exemple ?
Je me tourne enfin, la regardant dans les yeux.
Je ne suis pas sûr que ma mère appréciera ça mais c'est ma vie désormais, je fais ce que je veux. Et puis, il faut marqué le coup.
J'accepte.
- C'est d'accord. Tu y es déjà aller ?
-Non pas encore mais mon frère, *elle désigne le gars qui se trouve derrière elle *, lui oui.
Il me sourit et me dit :
- Je m'appelle Marc, j'ai juste une année de plus que ma sœur. Ravi de te rencontrer enfin. Tu as fait grande impression lors du passage dans ton paysage de peur.
Il tire doucement sur le coin de sa manche et la remonte, dévoilant ainsi un énorme tatouage qui lui recouvre quasiment tout l'avant-bras.
Je n'arrive pas vraiment à discerner exactement ce que cela représente mais ça à de l'allure.
-Wow. C'est vachement grand, commente ai-je.
La voix d'Amar interrompt notre petite conversation.
-Marc, t'as pas autre chose à faire que d'embêter mes novices ? lui lance t-il sur un ton joviale, en rigolant.
Andrea me fait un petit signe d'au revoir du bout des doigts et retourne avec son groupe. De mon côté, je rejoins le ring.
La jeune fille gît à présent à terre, le nez en sang, des hématomes plein les bras. Quatre est au bord, presque sur le point de pleurer, et la regarde, comme s'il ne pouvait plus détacher ses yeux de sa victime.
Mia se relève doucement, aidé de ce dernier qui lui tend la main.
-Bien, Mia tu as bien parer les attaques. Dommage que tu n'ailles pas plus de force.  Et Quatre tu aurais pu être beaucoup plus agressif. Suivant.
Il jette un coup d'œil sur sa liste.
-Eric et Sam.
Sam monte sur le ring, me lançant des regards menaçants, faisant mine de me sauter dessus. Il est pitoyable. J'ai bien envie d'éclater de rire mais je me retiens.
Sans une hésitation, je lui saute à la gorge, lui donnant un coup de coude dans la mâchoire pendant que, avec mon autre poing, je lui flanque un coup dans le ventre. Mon adversaire prêt l'équilibre et, essaye de se raccrocher à moi mais je l'envoie valser d'un violent coup d'épaule dans le thorax. Il s'affale par terre.
-Stop. C'est bien Eric. Quant à toi Sam, sois bien plus offensif.
Je descend du ring, amusé par les regards médusés que les autres me lancent.
James me donne une petite tape dans le dos.
Le reste de l'après-midi se déroule sans incident. Je bats à plat de couture Mia et James. Celui ci sans tire juste avec un œil au beurre noir. L'ancienne fraternelle ne s'en sort pas aussi bien.
Nous quittons la salle pour rejoindre nos dortoirs. Là-bas, une fois étendu sur mon lit pour faire une petite sieste, je demande à James s'il veut nous accompagner ce soir, au studio de tatouages.
- Ça marche. J'ai toujours eu envie de me tatouer la tête de ma mère sur le torse.
Et nous partons dans un éclat de rire tonitruant.
Le soir venu, nous attendons Andrea et son frère devant les rails du train. Ils arrivent quelques minutes avant l'arrivé de notre véhicule.
- Désolé, s'excuse Andrea, mon frère a été retenu par Max. Une histoire de leader.
Marc fusille Andrea du regard mais hoche la tête.
Sans un mot, nous grimpons à l'intérieur du train. Nous avons l'habitude maintenant.
Une fois bien installé, je demande :
- Vous avez déjà une idée de ce que vous voulez vous faire tatoué ?
Andrea sourit. Elle est vraiment craquante quant elle montre ses adorables petites dents blanches.
- Je pensais à une tête de tigre sur la nuque.
- Et moi à un tatoo ethnique sur le bras, dit James en nous montrons l'emplacement exacte. Et toi ?
Je réfléchis.
- Hum...quelque chose sur le cou..
Andrea pousse un petit cri de surprise.
- Sur le cou ?! Mais c'est super douloureux.
Un sourire rempli d'orgueil se dessine sur mes lèvres.
- Je sais.

Divergente, raconté par EricOù les histoires vivent. Découvrez maintenant