La nuit enveloppait le Bloc dans une obscurité paisible, seulement troublée par le scintillement des étoiles. Tout le monde dormait, ou du moins essayait. Thomas, lui, fixait le ciel, allongé sur son dos, incapable de trouver le sommeil. Il entendait les bruits nocturnes du Labyrinthe au loin, ces échos inquiétants qui lui rappelaient qu'ils n'étaient jamais vraiment en sécurité.
Un bruissement léger attira son attention. Des pas discrets dans l'herbe sèche. Puis, sans un mot, Newt s'assit à côté de lui, jambes repliées, bras croisés sur ses genoux.
-Toujours réveillé, Tommy ? murmura Newt, la voix à peine plus forte qu'un souffle.
Thomas tourna légèrement la tête vers lui. La lueur des étoiles dessinait les contours du visage de Newt, adoucissant ses traits d'ordinaire marqués par la fatigue et l'inquiétude.
-Ouais, répondit-il dans un soupir. Impossible de dormir.
Newt hocha lentement la tête, comme s'il comprenait parfaitement. Il fixait l'horizon, le regard perdu dans l'infini noir du ciel.
-Je suppose que t'as trop de pensées dans la tête.
-C'est ça.
Un silence s'installa, mais il n'était pas lourd. Plutôt ce genre de silence qui existe entre deux personnes qui n'ont pas besoin de parler pour se comprendre.
Puis, après un moment, Newt reprit, plus doucement :
-Tu sais, avant d'arriver ici, j'avais un rêve. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais... j'avais cette image dans ma tête : un champ immense, l'herbe qui danse sous le vent. Une liberté absolue.
Il laissa échapper un petit rire, sans joie.
-Et regarde où on est. Coincés dans cette foutue boîte.
Thomas ne répondit pas tout de suite. Il savait que Newt essayait de faire comme si ça n'avait pas d'importance, mais il percevait la tension dans sa voix.
-On va s'en sortir, dit Thomas, plus pour se convaincre lui-même que pour rassurer Newt.
Newt tourna lentement la tête vers lui, un sourire discret au coin des lèvres.
-T'es vraiment un optimiste, toi.
Thomas haussa un sourcil.
-T'as pas envie d'y croire, toi aussi ?
Newt le fixa un instant, puis détourna le regard vers les étoiles.
-J'ai envie, ouais... Mais vouloir y croire et y croire vraiment, c'est pas la même chose.
Le silence revint, plus lourd cette fois. Thomas sentit une pression étrange dans sa poitrine. Il n'aimait pas voir Newt comme ça, avec cette lueur résignée dans les yeux. Alors il dit la première chose qui lui vint à l'esprit :
-Quand on sortira d'ici, je te trouverai ton champ.
Newt sursauta presque, surpris. Il le regarda avec un mélange d'incrédulité et d'amusement.
-Tu me trouveras un champ, hein ?
-Ouais. Un immense, avec de l'herbe à perte de vue. Et du vent.
Newt le fixa un moment, puis un vrai sourire, sincère cette fois, étira ses lèvres. Il secoua la tête, un éclat différent dans les yeux.
-T'es un sacré cas, Tommy.
-Je sais.
Newt laissa échapper un petit rire et secoua la tête, toujours amusé.
-Un champ, hein ? T'es sûr que tu veux pas me promettre un château pendant que t'y es ?
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