Mais une fin tragique

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Mon père. De toutes les personnes présentent sur Terre, il a fallut que ce soit lui qui rentre dans ma chambre, à ce moment précis. Je suis mort, fini, enterré. Je suis figé, et je ne suis pas la seul. Dj ne bouge plus, ses mains sont encore sur mes hanches et il est toujours en moi. Quant à mon père...vous n'aimeriez pas que quelqu'un vous regarde comme cela un jour, on dirai un dragon doublé d'un sadique, vous voyez le mélange ?

«Sasha, tu dégages d'ici. Grégory, dans le salon dans cinq minutes.»

Vous vous souvenez la voix de Voldemort quand il est en colère ? Mon père a la même, mais en pire. On s'habille en vitesse, sans nous regarder, sans nous parler et nous descendons ensemble les escaliers. Je sens la main de Dj serrer la mienne, comme s'il me disait «bon courage». Tu m'étonnes, je vais en avoir besoin sur ce coup-là. Mon père est dans le couloir, près de la porte d'entrée. Dj sort de la maison à vive allure, et, quand la porte s'est refermée sur lui, un silence pesant s'est installé. Je savais que mon père me fixait, même si mon propre regard était dirigé vers le sol, qui avait tout à coup l'air très intéressant. Quoi qu'il dise, je ne m'excuserai pas de mon comportement, je n'ai rien fais de mal. Et puis, il va m'engueuler, et me faire la tête pendant une semaine, et après ce sera de l'histoire ancienne, non ?

«J'attends.

-Tu attends quoi ?

-Je ne sais pas. Des excuses, pour commencer, puis, peut-être que tu me supplies de te pardonner et de ne pas te corriger pour ce que tu as fais.

-Je n'ai rien à me reprocher, papa.

-Rien à te reprocher ? Tu te fous ma gueule ? Tu te fais sauter par ça et tu oses me dire que tu n'as rien à te reprocher ?»

Ça commence à chauffer, des deux côtés. Qu'il n'aime pas Dj, passe encore, mais qu'il utilise le mot «ça» pour le qualifier, ça passe moins.

«Pourrais-je savoir pourquoi vous copuliez tous les deux ? S'il t'as forcé, dis-le moi, tu n'aura aucun problème.»

Je suis sans mots. «S'il m'as forcé» ? On se connaît depuis le berceau, et il pense vraiment qu'il m'as violé ?

«Je le savais. Il faut se méfier de ces gens là. Ils te font croire que vous êtes amis et quand tu as confiance en eux, ils te font des avances. Malheur à toi si tu refuses, ils te violent. On va aller porter plainte, ne t'en fais pas. Les gays, on devrait les exterminés ceux-là. Au lieu de supprimer les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, Hitler aura mieux fait de se concentrer uniquement sur eux, même s'il en a fait assassiner, apparemment, ce n'était pas suffisant...

-Ferme la bordel ! Tu t'entends quand tu parles ? On dirai que tu es la réincarnation d'Hitler, sauf que toi tu as la haine des homosexuels. Putain mais t'es malade ? Et Dj ne m'as pas forcé, j'étais consentant, et j'ai pris mon pied, que ça te plaise ou non»

La gifle que je me suis reçu, je ne l'ai pas vu arriver. C'est la première fois qu'il me frappe. Je suis choqué.

«Consentant ? Tu es en train de me dire que tu t'es fais sauter volontairement, et que tu y as participé ?

-Oui. Je l'aime, c'est interdit ?»

Cette fois-ci, c'est pas une gifle que je me suis pris mais une droite. Il y va un peu fort là, j'ai le nez en sang.

«Calme toi, s'il te plaît.

-Tu veux que je me calme ? C'est une blague ? Tu m'annonce que tu es un putain de gay, et tu veux que je calme ? Je te préviens Grégory, dans la famille il n'y a aucun gays, tu ne le sera le premier.

-Putain, je ne maîtrise pas mes sentiments, tu ne pas le comprendre ?

-Non, je ne comprends pas qu'un homme puisse en aimer un autre un point c'est tout. Hors de question que tu me fasses honte à cause de tes «sentiments». Je t'interdis de le fréquenter de nouveau. Mon fils ne deviendra pas un pute à mec.»

Ses derniers mots raisonnent dans ma tête. «Un pute à mec», c'est comme ça qu'il me voit ? Je le hais, de tout mon cœur.

«Je m'en fous, je l'aime, je resterai avec lui, que tu sois d'accord ou non. Ton putain d'avis, tu peux te le foutres où je pense.»

Peut-être que je n'aurai pas dire ça. Ce n'est pas une gifle ou une droite que je suis en train de recevoir, mais tout un enchaînement de coups digne d'un boxeur. Il commence à être âgé mais il a encore de la force. Je m'effondre sur le sol. Je sens quelque chose de liquide et de chaud couler sur mon visage, du sang ? Je dois être défiguré. Je commence à sombrer dans le néant quand j'entends un cri, sûrement celui de ma mère, ou de ma sœur, je ne sais pas, je ne vois plus rien. Quelqu'un me déplace et je me retrouve sur le dos. Mon visage et mon ventre me font atrocement souffrir. Tout est calme, mon père n'est plus là. Je crois que c'est Freddy et maman qui s'occupent de moi. L'une regarde mon torse, l'autre éponge mon visage. La douleur est trop imposante. Je referme les yeux avant de sombrer pour de bon.

Pour le pire et le meilleur [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant