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Chapitre 11

Je sortais doucement de ma léthargie. Il faisait noir, je distinguais à peine mes mains. À tâtons, j'essayais de découvrir l'endroit où j'étais enfermée. En portant une main à l'arrière de mon crâne, la douleur se raviva. Je ne pouvais pas le voir mais je sentais un de liquide chaud qui ne pouvait être autre que du sang. En rampant au sol, je sentais de grosses dalles de pierres humide et froide, je continuais à avancer jusqu'à ce que ma tête heurte un mur.

* Inconnue

Il en avait apporté une autre. Elle ne cessait de bouger et de gémir, mais sa présence me rassurait, j'espérais qu'elle resterait plus longtemps que la précédente. Oh! Elle s'est cognée!

* Gaïa

- Hé.. un murmure fit écho dans la pièce.
- Il y a quelqu'un? Murmurais-je à mon tour.
- Je m'appelle Alastair, je suis prisonnière aussi.

Je n'étais pas seule, cette pensée me réchauffait les entrailles.

- Mais qui t'a amenée ici? D'où tu viens?
- De la capitale, je suis la fille cadette du roi Anselme. Il y a déjà longtemps, je ne sais pas exactement puisqu'ici on perd toutes notions, je me baladais aux alentours du château, je me rappelle avoir voulu m'assoupir près des écuries, ensuite je me suis réveillée ici. Sans explications, deux filles sont passées par ici depuis, dont toi.

C'est atroce ce qu'elle vient de me dire, je suis en nage car la température est invivable et mon ventre crie famine.

- Je peux te rejoindre? Demandais-je.
- Viens, retournes toi et avances tout droit, ma voix te guidera. Je m'exécutais et finis par sentir une main contre la mienne.

Mon ventre gargouillait de plus belle.

- Tu dois avoir faim, attends.

Je l'entendais farfouiller autour d'elle, mes yeux s'étaient enfin habitués à l'obscurité. Elle pris à nouveau ma main pour y déposer un petit bout de ce qui semblait être du pain.

- Merci mais toi alors? Elle soupira.
- Ah, ne t'en fais pas, j'ai appris à être affamée! Et j'aurais vendu mon âme au diable pour que quelqu'un me tende la main quand j'étais seule le ventre vide. Allez manges!

Je croquais alors à pleines dents le morceau rassis. Ayant presque terminé je lui tendis le bout restant, qu'elle croqua avec ardeur. Cette pauvre enfant devait vivre l'enfer, et bientôt j'aurais le même traitement.

- Alastair? Qui était la jeune femme avant moi?
- Elle parlait peu, mais elle s'appelait Catelyn. Elle disait venir d'un pays au Sud du Royaume et être victime d'un complot. Un jour, un homme corpulent est venu la chercher. Elle n'est jamais revenue.
- Tu as vu qui m'a amenée ici?
- Ce même homme, qui ne sait que grogner, il apporte aussi la nourriture matin et soir.
- Tu n'aurais pas vu un jeune homme aux cheveux noirs?
- Non, pas que je me souvienne.

Qu'est-ce que Xerses pouvait bien mijoter? Pourquoi était-je ici avec une princesse? Qu'avions nous bien pu faire pour nous retrouver ici? Je m'endormais péniblement afin d'oublier pour quelques temps ma situation.

A en croire l'espacement des repas, cela devait faire cinq jours que j'étais captive. Je sentais déjà que je m'amaigrissais. Alastair semblait de plus en plus faible et trouver un moyen de sortir d'ici devenait urgent.
Justement, la bête qui nous servait de geôlier apportait le repas. J'avais eu beaucoup de temps pour pouvoir l'observer. Un faible halo de lumière passait à travers le cachot, sa tête était pleine de cicatrices et son regard plus proche de l'animal que de l'homme. Ce soir, nous avions seulement droit à une sorte de bouillie ainsi qu'un bol d'eau, j'avais terriblement faim mais je donnais tout à Alastair. En m'approchant a une distance raisonnable de l'individu pour saisir le plateau en bois, j'avais cru le voir sourire. Un sourire béat, Dieu seul sait pourquoi, il ne m'avait l'air que d'un benêt et non d'un monstre. Et si j'arrivais a l'apprivoiser, peut être pourrait-il nous aider!