~ segment 25 ~

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——— Canada, Région Sud-Est-Est, État du Québec.

*20 heures 34*

~ EAST ~

Je composai le numéro de ma mère que j’avais pris soin de retenir mais à mon grand désarroi, il n’était pas attribué. Avais-je fait une erreur dans la composition ? Je n’en savais rien. Je n’avais plus toute ma tête. Je recommençais encore et encore ; il fallait que ça marche. Malheureusement la chance n’était pas de mon côté. Il me revint cependant à l’esprit le fait d’être en colocation en Ontario en plus d’avoir un téléphone. Mon portable était éteint d’après la voix et comme je n’avais gardé en tête le numéro de personne, même pas celui du propriétaire de mon appartement, encore moins celui d’un collègue de travail ou d’un camarade de classe, je blâmai mon caractère solitaire et introverti.

J’avais une respiration saccadée, la gorge nouée et le froid me faisait frémir. Dehors, le vent soufflait d’une telle force qu’elle faisait vibrer la petite fenêtre qui se trouvait de l’autre côté de la pièce. Cela me rappelait amèrement ma vie à Détroit dans cette maison. Plus j’y repensais, je me disais que j’y vivais mieux. Les conditions de vie en général étaient pénibles mais au moins, il y avait du bois de chauffage.

J’avais vraiment cru que tout allait s’arranger en arrivant au Canada. Je croyais dur comme fer que ce téléphone me permettrait de m’en sortir.

Au moment où l’appareil perdait donc sa valeur à mes yeux, je me souvins que je pouvais appeler les secours mais le problème était que j’ignorais mon emplacement géographique. Alors quoi composer ? Je m’interrogeais pendant un long moment.

En espérant être encore au Canada, je m’exécutai. « Qui ne tente rien n’a rien. »

« 911, quelle est votre urgence ! » résonna une voix féminine.

À cet instant, mon cœur rata un battement. J’allai être sauvé !

« Ici le service d’urgence, je vous écoute ! » reprit la voix. « Allô ! Vous êtes là ? »

Aucun son ne put sortir de ma bouche malgré toutes mes tentatives. C’était sans espoir. Après avoir répété plusieurs fois son texte, la femme finit par mettre fin à l’appel vu qu’elle ne recevait aucune réponse…

J’avais passé tellement de temps dans cette cave froide, tellement pleuré à en perdre la voix, que je finis par m’irriter les cordes vocales. Ce fut le cœur endolorit que je me recroquevillais sur moi-même sur un sol humide avec cette seule source de lumière qui me narguait ironiquement. Ce fut de plus en plus affaiblie que je m’assoupis finalement.

*Entre-temps*

« … c’est toujours amusant de les voir comme ça : s’offrir des cadeaux, rechanter les mêmes chansons années après années, s’habiller en rouge et vert, se déguiser en bonhomme rouge, des fois verts… Ah ces humains ! » raconta l’Alpha Desmond l’air un peu amusé.

Depuis sa tour en Russie, il discutait avec le Dirigeant de la Northpart. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Alphas n’avaient pas toujours parlé politique et économie. Cet appel par visio-conférence par exemple avait été lancé par Desmond. Son épouse étant en voyage et ses Bêtas rentrés auprès de leur famille respective, il s’ennuyait et en avait marre de tourner en rond dans son bureau.

Derrière ce loup surpuissant se trouvait un homme qui avait besoin de se défouler et de quitter la routine que lui impliquait toutes ses responsabilités. Il avait passé beaucoup de temps à observer les humains fêter Noël et le voilà qui racontait gaiement ses aventures ! (Notez le sarcasme hahaha !!)

L'Alpha Dominant et la Luna Soumise (réécriture requise)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant