Le camp de mes 16 ans.

4

Non. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Si je tombe en amour avec Matthew, je tombe par la même occasion. Parce que c'est clair que notre amour est impossible. Hier soir, après le film, je suis montée me coucher en pleurant. Tout le monde l'a remarqué. J'ai claqué la porte puis j'ai éclaté en sanglots. Comme j'ai tant l'habitude de le faire. Oui bon je sais... Je suis une espèce de chialeuse dépressive et désespérée de la vie. Okayy, j'exagère un peu mais quand même! Tout va trop vite! Thomas qui me dit tout, Matthew et mes sentiments sans oublier les filles et Jayden que j'ai peur de perdre.
Pendant que j'étais perdue dans mes pensées, les filles entre doucement dans ma chambre. Dès qu'elles entrent, on entend des éclats de voix.
La voix de Jayden demande :" Oh!Bordel, c'est quoi ton problème?! Tu le sais aussi bien que moi! C'est impossible!"
Matthew répond alors sur un ton assez violent qui ne lui correspond pas et qui me fait peur :" Rah! Tu comprends rien! De toute façon, c'est juste parce que t'es jaloux! Si ces filles là n'étaient pas là-bas , j'y serais déjà!"
Puis plus rien. Léa commence sa phrase lorsqu'on entend des sanglots. Puis les sanglots se taisent et une porte claque en haut. Je me remets à pleurer et je me couche. Aimy s'approche et me demande se qu'il y a. Je me retourne et d'un simple regard, elle comprend que je ne veux pas parler. Elle se penche et me fait un gros câlin. Léa se joint à nous. Et on s'endort comme ça. C'est à ce moment que je réalise que je vais vraiment avoir de la difficulté à les laisser partir.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
On passe le reste du lendemain sans reparler de l'événement d'hier soir. On sent même presque pas de malaise. Je suis bien contente car je n'ai nullement envie de replonger dans ce mode déprime. On décide de partir faire un pic-nic en groupe. Les filles préparent les sandwichs et la salade de riz. Les gars eux, rassemblent ce qui pourrait nous être utile. Trousse de secours, vestes, couvertures et lampe de poche au cas où on se perdrait. De mon côté, je cherche de quoi m'occuper. J'aide un peu les filles et ensuite bavarde avec les garçons. On dirait presque que ils se sont mis ensemble pour que je ne fasse rien... Ce qui ne m'étonnerais pas.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Comme je connais la terre du ranch comme le fond de ma poche, je prends la tête de l'expédition. Léa est super nerveuse. Elle a peur des insectes. Et ici, il y en a partout. On se fou un peu d'elle. À vrai dire beaucoup. C'est marrant mais bon, on finit par se lasser de se faire donner des petites tapes d'une blonde hystérique qui crie comme une folle.
Plus on avance dans le sentier, plus je me sens à l'aise. Je suis bien contente d'être en compagnie de cette troupe là. Loin de mes parents, je redoute moins les conneries des mecs et le vocabulaire des filles. On marche environ 30 minutes. On arrive finalement, tous affamés mais en un seul morceau, au site prévu. Léa ne cesse pas de se plaindre parce que il fait chaud, il y a des insectes, bref, vous voyez le genre. Je crois plus que c'est parce qu'elle est dans sa semaine. Ce qu'elle confirme en laissant échapper son tampon en allant au toilette sèche. On se marre encore. Elle rougit. Je saisis la chance de lui faire vivre ce qu'elle me fait vivre avec Matthew et j'hurle comme un défoncée:"T'ES TOUTE ROUGE! AWW C'EST PLATE!"
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
On finit par passer à autre chose en commençant à nous goinfrer de nos sandwichs et de notre salade. Les gars chialent, comme toujours. Léa me foudroie du regard pendant tout le repas et moi, je me paye sa tête en l'imitant. Aimy fait des semblant d'orgasmes pour foutre le malaise. C'est réussi. On éclate tous de rire. Sauf lui. Le seul qui n'a pas prononcé un mot depuis le début du pic-nic, Matthew. Je me sens mal. Pourquoi? Aucune idée. J'espère juste que c'est pas à cause d'hier...
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
On reprend la route au milieu de l'après-midi, si on en croit le soleil. Le trajet du retour se passe rapidement. On discute un peu et les filles font des blagues sur les roux et les rousses. Des blagues du genre: Le jeu préféré des roux? La roulette rousse. Ridicule? Non, c'est les filles au naturel... Hihi.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
On revient vers 5h00 de l'après-midi. Les gars montent faire une sieste. Ah, c'est dur la vie, les gars! Nous, les filles, on va s'occuper des chevaux. Je leur présente ma jument*,Chaya. Une jolie oldenburg** alezane*** de 6 ans. Note aux lecteurs: * femelle du cheval. ** Race de cheval. *** Couleur du cheval, c'est comme roux. Voilà! 😁
En plus, elle attend un bébé. Elle est dû pour ce soir ou demain soir. Aimy me demande alors si on peut dormir dans l'écurie. J'accepte avec plaisir et Léa bougonne;:
" Il va faire froid. Et il y aura des insectes. Et de la poussière."
Aimy la coupe en répliquant:
" Ah aussi! Des  pédophiles en rut. Et des monstres velus."
Je renchéris en mettant en position fœtale et en marchant vers Léa comme Gouloum et en chuchotant d'une voix rauque:
" Sans oublier les roux sauvages assoiffés de sang..."
On se plie en deux, couchées sur le sol, en pleurant de rire. Léa a finalement accepté à condition de la protéger des roux. J'ai accepté ce job, vu que je parle leur langage. Et ici bien comprendre que je déconne grave.
On rentre et le souper est prêt. Comme mes parents sont partis pour encore 1 semaine pour voir ma grand-mère malade, les gars ont fait la bouffe. 
On se régale avec des pâtes aux fromages. Je demande à qui on doit ce qui plat, qui est franchement délicieux. Tout le monde regarde son assiette. Mais j'ai juste demandée qui avait fait la bouffe?! Pourquoi cette réaction? Puis, je comprends. Tout se met en place dans ma tête. Et je dis, les yeux pleins de larmes:
"Matthew?"