Catégorie: Amour
Titre: PlaneL'été.
Le soleil.
La plage.
La piscine.
Les fêtes.
Les garçons.
La belle vie.
Pour toute personne qui part en vacances, pour toute jeune personne féminine qui part en vacances, c'est le but à se fixer pour réussir à s'amuser.
Mais... Pas pour moi, car je ne pars pas. Je vais rester dans ma ville natale à profiter de mon été sous le soleil caché par les nuages, en regardant la plage à la télévision dans le journal de treize heures, puis j'irais à la piscine municipale faire quelques brasses et le soir, j'irais fêter le fait que je ne pars pas en vacances en regardant des séries où des beaux garçons se montrent torse nus. Le plan "La belle vie !".Enfin, en réalité, j'aurais dû partir deux semaines, mais j'ai annulé, car je ne voulais pas le voir.
Je ne voulais pas voir celui qui me fait rater un battement de cœur à chaque fois que son nom est prononcé, celui qui me fais rougir rien qu'en me regardant dans les yeux, celui qui me fait élever une colonie entière de papillons dans le ventre.
"Je ne veux pas le voir, j'ai choisi de ne pas le voir". Je ne cesse de me répéter cela en boucle.Alors pourquoi je me lamente ?
Parce que je l'aime tout simplement. J'ai passé trois ans de ma vie avec lui. Trois ans, ce n'est pas rien.
Quand nous naissons, en trois ans, nous apprenons beaucoup plus de choses capitales qu'en une vie. Nous apprenons à marcher, nous apprenons à parler, nous apprenons à manger, nous faisons nos nuits, nous grandissons.
En trois ans avec lui, j'ai appris à ne marcher qu'avec lui, en lui tenant la main pour ne plus me séparer de son cœur qui bat au rythme du mien. J'ai appris à parler lui, je l'ai défendu, je l'ai fait revivre en le complimentant et en lui redonnant confiance dans ses jours les plus bas. J'ai appris à manger selon ce qu'il aime, bien que ce ne soit pas toujours diététique. J'ai appris à dormir avec lui, dans ses bras, contre son torse, mes jambes emmêlées aux siennes.
J'ai grandi grâce lui en devenant une personne meilleure, car l'amour que je lui ai porté m'a fait devenir cette personne que je n'étais pas avant.
Il m'avait repêchée dans un pathétique moment de ma vie. Désormais, il me rejette à l'eau en me redonnant cette pathétique vie. Enfin jusqu'à tout à l'heure.Quand il est venu au parc ce matin, pour que je lui donne une seconde chance, je n'ai pas pu. Je suis rancunière, je l'admets, mais je n'ai pas pu lui pardonner le fait qu'il m'est lâchée dans un moment difficile de ma vie.
Pendant un moment, j'ai cru pouvoir lui dire que tout allait bien, que nous aurions pu rentrer à l'appartement et faire comme si de rien était. J'avais cru pouvoir faire cela, car il était arrivé dans sa chemise à carreaux bleu et rouge, que je lui avais achetée pour Noël et qu'il portait son jean bleu brut avec les souliers marrons que j'aimais tant. Ils sont classiques, mais tellement ravissants sur lui. Il avait aussi relevé ses cheveux bruns en un mouvement sur la gauche et les avait fait tenir avec un peu de cire. Et pour finir, il sentait le parfum que je lui avais offert à son anniversaire. Quelle douce odeur. En outre, il s'était mis sur son trente et un pour me présenter ses excuses, mais je n'ai pas pu accepter. Après m'avoir explicitement dit qu'il ne pouvait plus me faire confiance, car son meilleur ami lui avait dit qu'il avait couché avec moi, alors que ce dernier avait inventé cette histoire de toutes pièces pour rendre sa copine jalouse, je ne pouvais pas lui pardonner.
Je lui ai donc dit de rentrer chez lui, dans notre appartement, mais il a refusé. Il a regardé le ciel, car la pluie commençait à tomber, mais il est resté devant moi, impassible. Il a enfin fini par bouger, mais c'était pour sortir un écrin de sa poche. Avant qu'il n'ait pu dire ou faire quoique se soit, je me suis enfuie en courant. Il m'a suivi et quelques instants plus tard, j'ai senti qu'il m'agrippa par la taille, avant de poser une dernière fois ses lèvres sur les miennes. Je ne l'avais pas repoussé, car j'en avais envie. Ce baiser était simple et innocent, comme notre premier. Il était attentionné et protecteur mais surtout plein d'amour, provenant aussi bien de lui que de moi. Mais quelques secondes plus tard, des gouttes salées se mêlèrent aux gouttes tombant du ciel et je suis partie, pleurant comme jamais je n'avais pleuré pour lui.