Souris

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Alors que Mike se tourne et se retourne les neurones afin de trouver quelque chose à faire de sa journée, une petite main vient toquer à sa porte. Quand l'adolescent ouvre, il reste stupéfait.

-Qu'est ce que tu fais là toi ? demande-t-il sur la défensive.

-Tes parents sont là ? demande lui aussi Matthew.

-Ils bossent. Qu'est ce que tu fous là ?!

-Je voulais te proposer un deal : tu viens jouer au foot avec moi et je te rends ton ordi ce soir.

-C'est une blague ?

-Non. Si tu viens jouer, je te rends ton pc réparé.

Mike se gratte l'arrière de la nuque et siffle entre ses dents :

-D'accord.

Si bien que quelques instants plus tard, les voilà se faisant des passes avec le ballon que transportait le petit garçon sous son bras.

-Donc tu t'appelles Mike, c'est ça ? Entame l'enfant.

-Ouais.

-Moi, c'est Matthew.

-Je sais.

L'enfant voit bien que Mike n'a aucune envie de papoter avec lui mais il garde son sourire étincelant et continu la conversation.

-Je suis en vacances chez mon oncle. Quand j'avais 7 ans on m'a dit, après que j'ai fait une chute dans les escaliers de mon école, que je ne devrais pas faire trop de sport mais je m'en fiche parce que j'aime bien jouer au ballon. Toi aussi tu aimes bien le sport ?

-Bof.

-Je trouve que ça rapproche les gens moi et que ça rend heureux aussi. Mon oncle m'a dit que tu étais assez solitaire, c'est vrai ?

-Il ne faut pas croire tout ce que les gens disent.

-Il a dit aussi que tu n'as pas eu une vie facile et que tu étais renfermé.

Mike stoppe le ballon sous son pied et plonge son regard dans celui de l'enfant.

-Si jamais tu parles encore de ça, je te jure que je t'explose la tête. Articule précipitamment l'adolescent en attrapant le ballon.

L'enfant hoche les épaules et pose ses mains sur ses hanches.

-On m'a dit aussi que c'était parce que ton frère est mort.

Le ballon est projeté au sol et rebondit violemment tandis que Mike s'approche de Matthew et l'attrape par le bras. Il pensait lui faire peur, mais le blondinet reste de marbre et plonge son regard profondément dans le sien. Mike resserre sa poigne et aperçoit des larmes perler aux coins des yeux de l'enfant.

-Ne viens plus jamais me voir, lui dit-il en tournant les talons et en frappant une nouvelle fois le ballon pour l'envoyer valdinguer une vingtaine de mètres plus loin.