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Le lendemain matin, Mike se rend chez Matthew, son ballon de football à la main.

Arrivé devant chez-lui, l'adolescent sonne à la porte mais personne ne vient lui ouvrir. Il retente plusieurs fois l'initiative mais la porte reste close.

Soudain une voix l'interpelle.

-Eh jeune homme ! Ça ne sert à rien de rester ici ! lui crie la grosse voisine entaillant ses roses.

-Comment ça ? demande Mike.

-Si c'est l'enfant que tu cherches, il n'est pas là. Joe a du l'emmener à l'hôpital dès ce matin.

-Pardon ? L'hôpital vous dites ?

-Oui oui. Le gosse a refait une crise et...

-Une crise ?!

Mike serre le ballon de toutes ses forces contre son torse avant de partir en courant.

Alors qu'il laisse ses pieds le guider vers l'hôpital de la ville, son esprit, lui, est déconnecté. Son cœur rebondit lourdement dans sa poitrine et ses mains tremblent en tenant fermement le précieux ballon. Il a l'impression que les rues qui défilent sous ses yeux se floutent au fur et à mesure qu'il approche avant de se rendre compte que des perles salées menacent de couler sur ses joues. Rageusement il ravale ses larmes, pénètre dans le hall de l'hôpital et se jette sur l'infirmière qui est à l'entrée.

-Y a un enfant qui est arrivé ce matin. Matthew, il s'appelle Matthew! Donnez-moi le numéro de sa chambre !

-Calmez-vous voyons. Il est dans le bâtiment trois, chambre 29. Mais les infirmières ne vous laisseront pas entrer si vous ne vous calmez pas.

Mike se contente de hocher la tête avant de s'élancer vers le bâtiment trois.

Quelques minutes plus tard, il fait face à une porte quelconque où un sinistre numéro 29 est placardé tel une annonce fatidique.

Doucement il presse la poignée et pousse la porte.

Matthew est allongé dans un lit, recouvert d'une couverture verdâtre et, blanc comme un linge, il fixe le plafond. Quelques machines angoissantes qui émettent des « bip » comme à l'agonie sont reliées à lui par de longs tuyaux implantés sous sa peau.

Mike tire une chaise et s'assoit à côté de l'enfant mais ce dernier continue de regarder le plafond. Mike sait que son état n'est pas normal et surtout qu'il n'a pas fait une chute quelconque dans les escaliers plus jeune. Il s'en veut de ne pas avoir deviné plus tôt que quelque chose rongeait peu à peu Matthew.

-Salut p'tit gars, commence Mike en triturant ses mains, gêné.

Les lèvres de Matthew émettent un petit sourire plutôt semblable à un rictus de douleur.

-Tu aurais du... Tu aurais du me le dire... bégaye Mike.

-Je ne voulais pas perdre mon seul ami.

Tendrement l'adolescent attrape la main moite du blondinet et la presse.

-Je t'ai ramené ton ballon, articule difficilement Mike alors les mots semblent se coincer dans sa gorge.

Il le pose délicatement sur la poitrine de l'enfant et le regarde toucher l'objet de sa main libre avec difficulté.

-Tu ne dois pas pleurer pour moi Mike. Je ne veux pas que tu pleures pour moi. Je veux que tu souris.

Matthew serre encore plus fort la main de son ami.

-Matt... Je veux que tu saches que toi aussi tu es mon ami.

-Promets-moi Mike que tu ne pleureras pas. Promets le moi.

-Je te le promets p'tit gars. Je te le promets.

Tout se bouscule dans la tête du jeune homme, ses pensées ne veulent plus rien écouter et se percutent dans un chaos total tandis que son jeune ami lui demande de le laisser.

-Il fallait juste que tu saches pour ma santé Mike. N'en veux à personne. Même pas à la maladie. On n'y peut rien, mais la vie nous a quand même gâté en croisant nos chemins. Souris pour moi Mike.

Mais Mike se lève et se tourne pour s'en aller mais avant de sortir, il se retourne et sourit.

Un beau sourire. Un vrai sourire. Un sourire qui veut dire merci.

SourisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant