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Rencontre #2 (Suite)

PDV : Luke.

Michael se met debout et m'aide à faire pareil. Il court dans l'entrée prendre mon sac et mon t-shirt et il me dit de monter dans sa chambre en me donnant mes affaires. Il court éteindre la télé et moi, je cours dans sa chambre. Je mets mon sac sous son lit et j'enfile mon t-shirt. Je m'assois sur le lit et Michael entre dans la chambre. Il ferme la porte et s'approche de moi. Il prend mes mains et me lève. Il ouvre son placard et je rentre à l'intérieur. Je suis au milieu de ses vestes et ses chemises, et son odeur me transperce. Il me chuchote :

-Tu restes là d'accord ? Peu importe ce qui arrive.

-Michael je peux pas te laisser comme ça... Si ton père lève la main sur toi je...

-Tu restes bien caché, je ne veux pas qu'il te trouve.

-Me laisse pas s'il te plaît... Je peux pas te laisser...

-Si mon cœur. Tu restes caché. Je t'aime.

-Moi aussi je t'aime.

Il caresse rapidement ma joue et referme la porte de sa penderie sur moi. Je le vois s'asseoir sur son lit, mettre rapidement son maillot et prendre un livre. Il l'ouvre à une page au hasard et la porte s'ouvre.

Un homme plutôt grand entre dans la pièce. Ses vêtements sont sales et certains déchirés. Il a une barbe crasseuse, comme ses cheveux.

Michael pose son livre sur le côté et se relève. Son père s'approche de lui et lui demande :

-T'aime toujours les mecs ?

-Non.

-Bien !

-J'aime un mec.

Il insiste sur le "un" et même si je ne devrais pas, je rougis et sens la chaleur monter en moi.

Son père souffle et lui met une gifle, violente. Je plaque mes mains sur ma bouche et recule dans la penderie. Je me prends le mur du fond. J'entends encore des bruits de coups, et des gémissements de douleur. Ceux de Michael.

Je ferme les yeux pendant que les larmes dévalent mes joues. Il n'y a rien de pire que d'entendre la personne que l'on aime se faire frapper sans rien pouvoir faire pour l'aider. J'ai tellement mal au cœur que je suffoque dans l'armoire de Michael. Je me couvre le visage de mes mains, comme si ça allait m'aider à aller mieux. Je me laisse glisser contre le mur,  et m'assois par terre. Mes jambes sont contre mon torse et ma tête est sur mes genoux.

Je regarde au-dessus de moi et vois une chemise bleue ciel. Je la prends rapidement et me réinstalle assis contre le mur. Je colle la chemise contre mon visage, comme si elle me protégeait. L'odeur de Michael s'insuffle dans mes narines et je la souille avec mes larmes. Je pleure en silence, j'attends que ça s'arrête. Que tout sois finit, pour pouvoir aider Michael.

J'entends la porte calquer mais je ne bouge pas. J'ai peur de ce que je vais voir. J'entends des pas s'approcher de la penderie où je suis caché. Je relève la tête quand j'entends le petit grincement de la porte du placard.

Michael est là. Il s'accroupit devant moi et je tombe dans ses bras en explosant en sanglots. Il caresse mes cheveux en murmurant :

-Chut... Je vais bien... Ça va...

-J'ai eu tellement peur...

Il s'assoit par terre et je me retrouve à califourchon sur lui. Je relève la tête et prends son visage entre mes doigts. Sa joue droite est bleue, son front est écorché et sa lèvre supérieure est ouverte.