6 - catastrophes

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"- C'est quoi ton problème?
- De quoi tu parles? m'interrogea-t-il en arquant un sourcil.
- Du jour au lendemain, tu me fais des avances, tu essayes de m'embrasser, tu m'emmènes au restaurant, le plus cher de la ville en passant, tu réserves carrément la terrasse pour moi et tu me dis que je suis une princesse. répliquai-je en m'énervant tout en croisant les bras. Je répète ma question, c'est quoi ton problème?
- J'ai pas le droit de te faire plaisir? répondit-il un sourire aux lèvres.
- On est censé se haïr et là, t'es en train de m'inventer que tu veux me faire plaisir? dis-je en riant faussement. Mais t'es quel genre de menteur? Au fait, ne crois pas que j'ai oublié que ce que tu m'as fait. Espèce d'idiot. Ensuite, ne pense pas m'amadouer avec tout ce cirque! Invite l'une de tes putes, moi, je me casse."

Sur ces mots, je n'ajoutai rien de plus et tournai les talons avant de sortir du restaurant, de saisir mon téléphone et d'appeler un taxi. Le numéro était en train de se composer lorsque quelqu'un attrapa mon épaule ce qui me força à me retourner.

"- Qu'est-ce que tu veux encore? lui demandai-je agacée.
- Je voulais simplement qu'on reparte sur de bonnes bases et toi, au lieu d'être contente, tu me remballes et tu te casses. répliqua-t-il.
- Ecoute-moi bien Stilinski, je te hais. Et tu peux m'emmener au restaurant, à New-York ou même aux Bahamas si tu le souhaites, ça n'effacera en rien l'acte ignoble que tu m'as fait. rétorquai-je en sentant les larmes monter. Tu es une ordure, un monstre et la personne la plus antipathique qui puisse exister sur cette planète. Sache-le pauvre con.

Sur ces mots, je sentis les larmes monter de plus en plus, me remémorant ce qu'il m'avait fait quelques mois plus tôt... Ma main brûlait d'envie d'atterrir sur sa joue et elle ne tarda pas à le faire. La gifle était tellement forte que sa tête tourna à gauche. Probablement interloqué par mon acte, il ne bougea pas d'un millimètre. Les larmes se mirent à couler le long de mes joues. Ne voulant pas paraître faible devant ce déchet, je les essuyai d'un coup de manche. Il bougea enfin et planta son regard dans le mien.

"- Tu peux me haïr, si tu le souhaites. Tu peux m'insulter de tous les noms, me rabaisser, me malmener, je ne t'en voudrai pas. Loin de là. Pour la simple et bonne raison, que j'ai conscience que mon acte était stupide et complètement immature. Mais j'avais besoin d'argent et c'était la seule solution qu'il me restait. En tout cas, j'aimerais te dire que je suis extrêmement désolé et qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'en culpabilise encore! Je ne te demande pas de me pardonner, mais juste de passer cette soirée avec moi, afin que je puisse te montrer le bon côté de ma personne. Tu ne seras pas déçue, je te le promets."

Stiles

Après ce petit discours, j'affichai un léger sourire sur mon visage et ne la quittai pas des yeux. Bien évidemment, je n'étais absolument pas sincère dans mes propos et je ne regrettais rien. J'avais besoin d'argent et la seule solution qu'il me restait était de vendre ce fameux collier. Il était en or massif, alors il valait forcément une petite fortune.
Quoi qu'il en soit, elle me dévisagea durant un long moment. Je m'avançai vers elle et celle-ci recula directement. Sans plus attendre, je saisis sa main et la rapprochai de moi davantage. Elle ne broncha pas et baissa la tête avant de prendre la parole.

"- Je n'ai qu'une seule chose à dire...
- Je t'écoute? l'interrogeai-je.
- Va te faire foutre."

Bam.
Elle me repoussa et tourna les talons. La rage monta en moi petit à petit mais il fallait absolument que je garde mon calme si je ne voulais pas tout faire foirer. J'avais réservé cette fichue terrasse pour elle et maintenant, je me retrouvais tout seul. J'avais dépensé 400$ pour qu'au final, je me ramasse une gifle. Super. Il ne fallait pas que je baisse les bras. Surtout pas maintenant! Je grimpai rapidement dans mon véhicule et roulai, à la recherche de Lydia. Soudain la pluie se mît à tomber et je l'aperçus en train de marcher. Je baissai la vitre.

"- Monte vite! dis-je.
- Laisse-moi tranquille tocard. Si j'ai des pieds, c'est pour m'en servir. répondit-elle froidement.
- Bon et bien dans ce cas je te laisse marcher sous cette pluie. Bonne route!"

D'un coup, un orage se fit entendre et mon interlocutrice sursauta.

"- Tu ne veux toujours pas monter? lui demandai-je en arquant un sourcil."

Elle souffla bruyamment et se précipita vers la voiture avant de grimper à mes côtés. Le trajet se fit en silence: seul le bruit de la radio se faisait entendre. Soudain, de la fumée se mît à sortir du capot et sans plus attendre, je me garai directement sur le côté.

"- C'est quoi cette putain de fumée?! criai-je énervée.
- C'est ton moteur de merde qui nous a lâché. Il te faut un schéma peut-être? répliqua-t-elle en croisant les bras."

Je levai les yeux au ciel et sortis du véhicule sous cette pluie qui ne cessait de tomber. J'ouvris le capot et un nuage de fumée noirâtre me fouetta en plein visage. Je toussai, manquant de m'étouffer, avant de jeter un coup d'œil au moteur.

Lydia

Il ne manquait plus que ça... Tomber en panne en plein milieu de nul part avec cet idiot sous un orage interminable. Y avait-t-il pire? Je ne pense pas. Je regardai un peu partout autour de moi et remarquai que la forêt se trouvant de part et d'autre de la route était terrifiante. Ça me faisait étrangement penser au film "Détour mortel". Je me chassai ces idées de la tête et reportai mon attention sur le capot. Soudain, Stiles releva la tête et semblait désespéré. Il remonta dans la voiture et plaça ses mains sur le volant tout en soufflant.

"- À cette heure-ci, aucune fourrière n'est ouverte et il est hors-de-question que je laisse ma bagnole ici. Alors on a pas d'autres choix que de marcher jusqu'à ce que nous trouvons un motel où passer la nuit."

Je retire ce que j'ai dit: il y avait effectivement pire.

FlatmatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant