8 - motel

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Après une heure de marche dans un silence gênant, nous repérions enfin au loin, une pancarte illuminée d'un motel. Soulagés, nous accélérions le pas et arrivions enfin au bâtiment. Il n'y avait que deux voitures et un camion sur le parking. C'était assez flippant. Il y avait 3 bâtiments. Le premier bâtiment était consacré à la réception et les deux autres étaient des chambres. Nous marchions jusqu'au premier bâtiment et lorsque nous entrâmes à l'intérieur, une petite sonnette se fit entendre afin de prévenir notre présence. Stiles avança jusqu'au comptoir et appuya sur une petite clochette. Un homme assez grand, tête oval, calvitie au milieu du crâne, cheveux bruns sur le côté et de grosses lunettes posées au milieu du nez, sortit d'une porte se trouvant au fond, de l'autre côté du comptoir. Il afficha un sourire et nous aperçûmes ses dents jaunes et noircies, probablement à cause de la cigarette.

"- J'peux vous aider les jeunes? rétorqua-t-il en souriant.
- Oui, combien coûte une chambre pour une nuit? demanda Stiles.
- 150$ mon p'tit.
- Euh.. C'est une chambre faite en peau de panda? Parce qu'à ce prix, je pourrai m'offrir un voyage en Thaïlande. ironisa mon colocataire.
- C'est le prix. Tu payes ou tu te casses. répondit-il tout en fronçant les sourcils.
- On va prendre une chambre."

Il répondit d'une manière tellement menaçante, que j'en eus des frissons. L'homme se mît à sourire, ce qui était terrifiant. Il tendit une clé à Stiles et ce dernier lui donna un billet de 100$, ainsi qu'un autre de 50$. Nous avions la chambre 29. Nous nous dirigeâmes vers celle-ci, toujours sans dire un mot.

Une fois à l'intérieur, la pièce sentait le renfermé, ce qui était très désagréable. Il y avait un lit deux personnes, des tables de chevet de part et d'autre du lit avec des lampes posées sur le dessus, un vieux téléviseur et une grande armoire. Une porte menait à la salle de bain, dont la baignoire était mal nettoyée ainsi que le miroir également. C'était répugnant.

"- Hors-de-question que je dorme dans cet endroit. répliquai-je en sortant de la salle de bain tout en croisant les bras sur ma poitrine.
- J'ai payé 150$, alors crois-moi, tu vas dormir. répondit-il. Et puis, c'est pas si mal. termina-t-il en s'élançant sur le lit.
- Tu te fous de moi? La chambre n'est même pas aérée, la salle de bain est dégueulasse et les draps le sont certainement aussi!
- T'as qu'à postuler en tant que femme de ménage, moi, j'vais dormir. dit-il en se levant tout en enlevant son t-shirt ainsi que son jeans."

Il était en caleçon et je dois dire que j'étais assez interloquée. Je n'avais jamais remarqué à quel point il avait un corps aussi bien sculpté. Je n'arrivai pas à détourner mon regard de son torse et il ne tarda pas à le remarquer.

"- Bave pas trop.
- Qu.. Quoi? bégayai-je en reprenant mes esprits. Pourquoi je baverai? Tu es complètement banal. me défendais-je. Et puis, j'ai vu des corps plus musclés que ça."

Il ne pu s'empêcher de lâcher un petit rire à chaque réplique que je disais. Je m'installai sur le lit et enlevai mes chaussures avant de me coucher.

"- Tu comptes dormir avec tes vêtements? me demanda-t-il en arquant un sourcil.
- Quoi, tu pensais quand même pas que j'allais dormir à poil à côté de toi? dis-je avec sarcasme.
- Bah... Si."

Je me lançai dans un fou rire qui dura une minute avant de reprendre mes esprits.

"- Bonne nuit. dis-je froidement avant de m'enrouler dans les couvertures."

Il ne répliqua pas et vint à son tour sous les draps.

"- Tu ne t'approches pas de moi. l'avertis-je.
- Mhh.. Ton côté dictateur m'excite. répondit-il amusé."

Je m'empêchai de rire et lui tournai le dos.

*

Je me réveillai, n'arrivant pas à fermer l'œil à cause de cette chaleur. Je saisis mon téléphone et regardai l'heure: 3h35 du matin. Je me levai doucement du lit et enlevai mon t-shirt ainsi que mon short avant de me remettre sous les draps. Je tournai le dos à Stiles, lorsque je sentis son bras s'enrouler autour de ma taille. Je sursautai et le regardai: il semblait dormir à poings fermés.
Je tentai d'enlever son bras, en vain: il était beaucoup plus fort que moi. Un long soupir m'échappai. Je décidai d'abandonner et après quelques minutes, je tombai enfin dans les bras de Morphée.

*

J'ouvris doucement mes paupières et m'étirai avant de frotter mes yeux. Je me redressai et remarquai que ma couverture était tombée, probablement parce que j'avais un peu trop gigoté durant la nuit. Soudain, Stiles sortit torse-nu de la salle de bain et se mît à me regarder de long en large avec un sourire assez pervers sur le visage. J'avais complètement oublié que j'étais en sous-vêtements...
Je saisis rapidement la couverture, me levai et l'enroulai autour de mon corps.

"- Regarde ailleurs, pervers. dis-je agacée.
- Très sexy, ton ensemble en dentelle. J'aime beaucoup. fit-il suivi d'un clin d'œil.
- Va au diable. rétorquai-je en levant mon majeur."

Il rit puis mît un t-shirt avant de reprendre la parole.

"- Fort heureusement, le petit-déjeuner est compris dans le prix. Je vais aller nous chercher de quoi manger."

J'hochai la tête et pénétrai dans la salle de bain.

*

Nous avions terminé le premier repas de la journée et Stiles avait appelé une dépanneuse qui n'allait pas tarder à arriver sur le parking du motel.

"- Je sais que tu as adoré passer ces quelques heures en ma compagnie. répliqua-t-il.
- Oui, exactement. répondis-je avec ironie.
- Les filles du lycée rêveraient d'être à ta place bébé.
- Appelle-moi "bébé" encore une seule fois et je te coupe les boules avant de te les faire bouffer. le menaçai-je.
- Tu préfères que je t'appelle princesse?
- Arrête de me provoquer. l'avertis-je."

Il s'apprêtait à répondre lorsqu'un bruit de moteur nous interpellâmes. La dépanneuse était arrivée.

*

Après que Stiles ait montré où se trouvait sa voiture, il a signé quelques paperasses et la dépanneuse l'a emporté avant de nous reconduire chez nous.
Nous étions donc enfin à la maison et il était 14h. Exténuée, j'étais allongée sur le canapé, lorsque la sonnerie de l'interphone retentit. Je me levai à contre-coeur et allai répondre.

"- C'est qui?
- Jackson, ouvre."

J'ouvris la porte de l'immeuble en appuyant sur le bouton, puis je me réinstallai sur le sofa.

*

Stiles était sortit et j'étais donc seule en compagnie de mon meilleur ami. Installés sur le canapé, nous discutions de tout et de rien, lorsque Jackson planta son regard dans le mien. Il approcha lentement son visage, tandis que je ne bougeai pas d'un poil, beaucoup trop outrée par ce qui était en train de se passer. Nos lèvres étaient sur le point de se toucher.

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