Chapitre 7

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Le lendemain matin, j'étais encore sous le choc du rêve de la veille. Nous étions en cours de physique avec un vieux prof tout moisi qui semblait avoir un peu trop tendance à lever le coude. J'étais au milieu-fond de la classe et je me faisais chier, en comparaison, un cours dans mon ancien lycée était un concert de LMFAO.
Carine n'était pas encore arrivée, ce qui était très étonnant, elle toujours si ponctuelle...
Un quart d'heure plus tard, on frappa à la porte. Le prof fit "entreeez" de sa voix faible et traînante, et ce que je vis me fit un choc absolu : Carine. Bon, vous me direz, rien d'impressionnant là dedans mais sa tenue, bon dieu sa tenue : un haut qui avait un décolleté comme je ne l'avais jamais vue. Je fus secouée d'une sensation incomparable à toutes les précédentes. Carine était sur le point de rejoindre sa place quand le prof l'arrêta net :
- Non non, vois irez à côté de mademoiselle Bensoussan, je ne veux plus vous voir bavarder avec Alice.

Et meeeerde ! Bon, va falloir que je tienne parce que au moindre faux pas...
J'engageai la conversation :
- Ben alors, t'étais ou ?
- Je t'expliquerai, me répondit-elle.

Elle paraissait incroyablement stressée et à bout de souffle. Je n'insistai pas, je devinai qu'elle ne souhaitai pas me faire part de ce qui se passait.
Je vais vous dire, autant j'ai déja vue Carine nue, mais alors la c'est mieux. Elle était habillée en pute, mais qu'est-ce que ca lui allait bien... Je ne pouvais décrocher mon regard de sa poitrine mise quasiment à nu, de la forme de ses seins, de la petite bosse que représentait son téton... Et je suis sure qu'en me penchant un peu, je pourrais voir...
Merde, elle m'a vue. Elle se mit à regarder alternativement son décolleté et moi, son décolleté, moi... puis elle fixa son regard dans la mien, me fit un sourire, et là je sus. Elle savait, elle savait depuis le déb...
- MESDEMOISELLES ! Essayez de maintenir le peu d'attention dont vous avez fait preuve jusqu'à maintenant, je vous prie !

Ce vieux croûton me tira de mes réflexions. Je me reconcentre sur le principe de fonctionnement des fissions nucléaires...

17H45 : fin des cours, toutes les filles retournées aux dortoirs. Je courus rejoindre ma colocataire. J'avais deux ou trois questions...

- Bon, dis moi Carine.
- Dis moi quoi ? répondit-elle, l'air déconcerté
- Pourquoi t'étais en retard ?
- Ah, ca...

Elle paraîssait triste et, pour une fois, grave. Aucun sourire ne vint faire briller son visage. Aucune étincelle ne vint faire pétiller ses yeux.

- Eh ben tu sais, depuis quelques temps...

Elle n'eut pas le temps de répondre. Un tumulte assourdissant se fit entendre du couloir, suivis de cris.
Deux filles étaient en train de se battre. Cela n'avait rien d'extraordinaire, mais à chaque fois, tout le monde s'amassait autour des filles qui se crépaient le chignon, c'était un peu l'attraction. Sauf que cette fois ci, il y eut du nouveau. L'une des filles, connue pour avoir racketté et blessé plusieurs enfants de 5ème (ce qui était difficile à croire, au vu de la douceur de ses traits) sortit un couteau de sa poche, l'ouvrit et le pointa sur l'autre fille.
De nouveaux cris se firent entendre. Carine, avec d'autres filles, se ruèrent vers la fille menacées, pour la protéger. Puis Carine, enhardie comme toujours, sauta sur l'autre fille pour lui essayer de lui prendre son couteau. Elle expédia son bras vers le poignet meurtrier, mais le rata de très peu, ce qui la déconcerta et la fille au couteau, Juliette, eut le temps de se fendre et toucha ma colocataire en pleine poitrine.
Tout se passait au ralenti. Beaucoup de filles s'enfuirent, seules six ou huit (dont moi) restèrent près de Carine, touchée par une lame au côté droit de la poitrine. Bonne chose : c'était le côté opposé au coeur. Mauvaise chose, Carine était hémophile.

Lesbienne refouléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant