Mon étrange bad boy: Tome 2

Chapitre 3

Louna

— Dis-moi ma belle, ça va ? demande Debra en prenant place sur mon lit.

Les yeux pleins d'eau et le regard vide, je souris un peu trop exagérément et me met à rire nerveusement en hochant la tête, essayant d'avoir l'air crédible, mais la larme dévalant ma joue vient tout casser. Debra m'observe avec un regard désolé, et c'est alors que mon rire se transforme en sanglot.



— Oh, ma chérie... commence mon amie en venant s'assoir près de moi et en me prenant dans ses bras. Il est stupide s'il ne voit pas la personne extraordinaire que tu es.

— Debie... la coupé-je. En ce moment, je n'ai vraiment pas envie d'entendre à quel point c'est un parfait idiot et combien je suis spéciale... ajouté-je en riant nerveusement. J'ai seulement besoin que tu me serres dans tes bras, d'accord ?

Elle rit doucement et me serre fort contre elle, alors que nous nous étendons sur le côté et restons ainsi un long moment.

— Lounaaaaaaaaaa !

Kelly entre dans ma chambre en courant et s'arrête lorsqu'elle me voit en larmes dans les bras de mon amie. Je me redresse vivement et tends les bras, impatiente de serrer son petit corps contre moi.

— Viens par-là, petit ange... soufflé-je, alors qu'elle se jette sur le lit et me rejoint.

Je prends doucement son corps dans mes bras et caresse ses cheveux en retenant mes larmes.

— Louna, pourquoi est-ce que tu pleures ? demande-t-elle doucement.

— Ce n'est rien, ma puce. Il arrive parfois que les gens soient tristes, et c'est tout à fait normal. Ne t'inquiète pas, je vais bien.

*

— Tu vas faire quoi ? demande Rayne après que je lui ai tout raconté sur la soirée d'hier.

Nous marchons tranquillement dans les couloirs du bahut, alors que des dizaines de regards se posent sur moi, comme toujours.

— Absolument rien. Je vais continuer tranquillement ma petite vie de serveuse en espérant un jour pouvoir enfin être heureuse. C'est tout.

Au même moment, je referme brusquement la porte de mon casier et avance rapidement vers mon cours, pendant que Rayne me suit difficilement. 


— Louna, je sais que Jared t'a quittée et que tu as peur de le recroiser ici puisqu'il revient pour l'été, mais tu dois recommencer ta vie. Tu ne vas pas commencer à courir dans les couloirs, à te cacher dans la rue et à t'enfermer chez toi uniquement par peur de voir son visage...

— Je sais, Ray'... Je sais.

*

Ce soir, Julia a décidé de me sortir. Ouais, pour la première fois en un an, j'ai accepté de sortir faire la fête, et cette fois j'ai prévu de m'y amuser.

Je choisis la liberté, et l'essai du bonheur. Même sans lui.



— Ma chériiiiiiiie ! s'écrie Julia en accourant vers la salle de bain où je me trouve. Tu m'en verras désolée, mais je suis dans l'obligation de t'emprunter ce haut !

Elle brandit un bout de tissu qui se trouvait dans ma garde-robe il n'y a pas cinq minutes en le remontant sur sa poitrine, pour donner un aperçu de son allure sur elle.

— Comme tu voudras ma belle, dis-je en pouffant de rire et en finissant la ligne de eye-liner que j'étais en train de faire.

Elle redescend les bras et penche la tête, m'observant un instant avec un petit sourire discret.

— C'est bon de te voir sourire à nouveau... avoue-t-elle.
Je repose doucement mon eye-liner et me retourne vers Julia en souriant. 



— Vous aviez raison depuis le début. Je ne dois plus penser à Jared. Je dois être heureuse.
Elle s'avance lentement vers moi en souriant et me prend dans ses bras.
— Ne t'en fais pas, ma puce. Tu retrouveras le bonheur.

*

Julia et moi sommes assises au bar. Nous discutons tranquillement sous l'ambiance énergique de la musique et des lumières dansantes de la salle. Je crois n'avoir jamais vu le barman aussi débordé !

— Mesdemoiselles, dit une voix rauque derrière nous.

Nous nous retournons doucement, cherchant qui nous a interpellées, et tombons nez à nez avec deux jeunes hommes plutôt séduisants aux cheveux bruns. L'un porte un simple tee-shirt bleu et l'autre une veste noire.

— Les jolies demoiselles accepteraient-elles une danse ? dit le deuxième en tendant la main vers mon amie.

Cette dernière sourit bêtement, visiblement charmée par le beau gosse qui se trouve devant elle, alors que je demeure résiliente un instant.

— Alors ? dit celui au chandail bleu en me tendant la main.

Je jette un œil furtif à Julia qui me sourit de toutes ses dents en hochant la tête avec enthousiasme.

Pourquoi pas ?

Je prends la main de l'étranger et nous nous dirigeons tous ensemble sur la piste de danse.

J'avoue qu'ils sont plutôt mignons, mais pas du tout mon genre. Ils ont l'air de savoir s'amuser, mais ils sont beaucoup trop confiants sans raison. Aujourd'hui j'ai dit oui, mais si ça avait été à un autre moment, probablement que je les aurais envoyé bouler.