Le réveil

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Je me réveille ce matin le corps agréablement endolori. Malheureusement Adam n'est plus à mes côtés et je crains de comprendre la situation. Je me lève en vitesse, ne prenant pas la peine d'enfiler quelque chose. La cuisine dégage une bonne odeur sucrée. Je découvre des pancakes sur une assiette mais ce ne sont pas eux qui attirent mon attention mais le petit mot posé près de l'assiette en question. Un frisson me parcourt l'échine et ce n'est pas dû au fait que je sois nue comme un verre mais l'atroce simplicité des mots : " Magnifique soirée et nuit magique avec toi Bella ! A." . Fatalité. Je ne sais absolument comment interpréter ce mot mais je ne peux m'empêcher de le prendre mal, après tout il est parti avant mon réveil en ne me laissant qu'un simple mot me faisant uniquement pensé qu'il a bien profité de notre soirée et que désormais il prend ses jambes à son cou... Mais je ne veux pas prendre de conclusion hâtive, je vais donc attendre de voir s'il compte reprendre de mes nouvelles dans un avenir proche.

Trois jours sont passés depuis la soirée et toujours aucune nouvelle. Trois putain de jours. Je me sens humiliée. Je rumine dans mon coin et le boulot m'aide à ne pas trop y penser. Je zappe sur plusieurs galerie comme souvent lorsque mon téléphone sonne. Mon cœur fait un bond et l'espoir m'envahit mais je déchante vite en voyant qu'il ne s'agit que de William, je suis malgré tout heureuse de l'entendre :

- Salut Vic' ! Dit-il joyeusement.

- Hello beau gosse ! Quoi de neuf ? Je demande déjà un peu plus joyeuse.

- Ma bonne amie et ses décolletés vertigineux me manque donc je voulais savoir si prendre un pot ce soir t'intéressais ? Son ton taquin et amical sans complication et sans arrières pensées m'a manqué.

- Où et quand pour le casse acolyte ? Je demande pour rire.

- Notre petite taverne habituelle ? 19 heures ?

- Parfait ! Hâte d'y être !

Je raccroche le sourire aux lèvres. Le voir me fera du bien.

J'entre dans la petite taverne et vais m'installer à notre table habituelle. William n'est pas encore là. Je commande donc une bière en l'attendant. J'adore cet endroit atypique avec ses tables et chaises en gros bois brute, ses bières au fût, la lumière tamisée et l'ambiance chaleureuse qui s'en dégage. Et puis leur hamburger son une tuerie. Pour ma part je me trouve dans un petit box avec des sièges un peu plus agréable.
Je jette un coup d'œil vers la porte d'entrée et vois William se diriger dans ma direction avec un immense sourire. Mon dieu, il est toujours aussi beau celui-là.

- Bien le bonsoir !

- Hello you ! Je réponds tout aussi gaiement.

Il l'attrape dans ses bras et me serre fort en me secouant ce qui me fait rire.

- Tu es ravissante Vic' ! Mais tu n'as pas forcément la meilleure mine que je t'ai vu , ça va ?

Il s'installe face à moi. Je lui fais un sourire que je devine un peu amer a sa tête.

- Une histoire de mec... Rien d'important. Et toi quoi de neuf ?

- Je vois, je me sens un peu honteux maintenant que tu me dis ça, moi qui passe mon temps a passer de conquête en conquête mais sinon tout se passe bien sinon.

- Tranquille, il ne faut pas, je veux dire que j'ai déjà eu des coups d'un soir, peu, mais j'en ai eu et c'était toujours très clair mais ici, et ça me fait honte de l'admettre, j'ai espéré plus et je me suis prise une gifle... Je m'en remettrai ! Je lui dis avec un clin d'œil.

Il commande une bière et trinque avec moi. Nous commandons des hamburgers comme souvent. Le voir le fait du bien, il me fait rire aux larmes. Notamment lorsqu'il pousse sur ma main alors que mon hamburger se trouve à quelques centimètres de mon visage ce qui fait que je me retrouve complètement barbouillé de sauce. Je ne peux m'empêcher de rire malgré tout. Je retire la sauce autour de ma bouche à l'aide de mon pouce et le fourre en bouche. William se moque de moi mais prends tout de même sa serviette et m'essuie le coin de la bouche.

- Ah la la incapable de manger proprement ! Me taquine William.

- Eh bien, disons plutôt que je me suis faite attaquée par un hamburger guidé par un britannique impossible. Je lui réplique.

Je trinque en riant de plus belle avec lui et nous finissons notre repas dans la bonne humeur. Mais je me sens observer et décide donc de faire un détail rapides des alentours lorsque mon regard se pose sur Adam. J'en reste coi et choquée, il m'observe sans détour. Je me concentre à nouveau sur William qui a saisi mon trouble.

- Il est ici... Je murmure.

- Le gars qui t'a donné de faux espoirs ?

- Oui.

William s'apprête à me répondre lorsque je distingue une haute silhouette du coin de l'œil et lorsque je regarde dans la direction en question, il est là, devant notre table.

- Bonsoir Victoria ! Il dit, les dents légèrement serrées.

William, loin d'être effrayé par Adam, comprends qu'une discussion à laquelle il n'a nullement besoin d'assister est sur le point de se produire. Il décide donc de laisser sa place.

- Je vais aller réserver les fléchettes Vic'! Rejoins-moi quand tu as fini. Il me sourit gentiment.

Adam prend la place de William et me jauge.

- Ta soirée se passe bien ? Il me demande.

- A merveille et la tienne dis moi ? Mon ton est sarcastique.

- Elle allait bien jusqu'à ce que je te trouve en train de dîner avec un autre homme... Pourquoi ne m'as tu pas appelé ?

- Je te demande pardon ? C'est toi qui t'es enfui avant mon réveil après notre première nuit, ne me laissant qu'un vulgaire mot laissant pensé que je n'étais que ton amante d'une nuit.

- Quoi ? C'est comme ça que tu le vois ?

- Comment d'autre je devrais ?

Il s'apprête à répondre mais se retiens en plaquant un doigt sur ses lèvres, en fermant les yeux et inspirant profondément. Quand il rouvre les yeux, il me regarde gravement.

- Je crois que nous devons parler mais pas ici. Passe me voir chez moi après ta soirée ou demain, comme tu veux. S'il te plait.
J'hésite un instant mais hoche la tête pour acquiescer.

- Mais si tu veux bien maintenant je retourne rejoindre mon ami qui m'attend aux fléchettes.

- Bien. Amuses-toi bien. Il ne semble pas ravi mais ne dis rien.

Je rejoins William qui m'assène des milliers de questions du regard mais rien ne sort du fond de sa gorge et il comprend vite que je ne veux pas en parler. Nous commençons donc à jouer et la bonne humeur me revient rapidement. D'autant plus que je gagne la partie, non pas que je joue bien mais William joue encore plus mal que moi.
Nous buvons encore une bière puis décidons qu'il est temps de rentrer. Lorsque William remarque que je ne prends pas la bonne route pour retourner chez moi, je me contente de lui répondre :

- Une discussion inachevée.

Il comprend et m'encourage d'un sourire et d'un pouce levé. Je vais avoir besoin de courage.

Dangerous curvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant