[Harry Potter] Une corne explosive

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Rolf releva la tête du bestiaire qu'il était en train de compléter. Comme d'habitude, elle était là. Cela faisait plus d'un mois qu'il l'avait remarqué. Elle était là tous les jours, un calepin à la main, à prendre des notes en passant devant les différents animaux empaillés et les vitrines de fossiles du musée d'histoire naturelle. Et, chose que bien peu de personnes auraient remarquée, elle portait fixée sur son oreille une petite branche de bois finement taillée d'une trentaine de centimètres. Une baguette magique. Elle ne s'en était jamais servie dans l'enceinte du musée, puisqu'il se trouvait dans le monde moldu mais elle la portait avec une nonchalance qui permettait à n'importe quel sorcier de la reconnaitre comme telle. Justement, Rolf Scamander était un sorcier.

Bien peu de personnes savaient que le troisième bureau surplombant la salle principale du musée abritait un sorcier. Parmi ces personnes, il y avait bien sûr sa famille, et la conservatrice du musée. En tant que sœur d'un sorcier né moldu, elle était parfaitement au courant de ce monde parallèle que constituait la culture sorcière. Son frère lui avait même fait lire le livre de Newt Scamander, grand-père de Rolf. C'est donc avec un enthousiasme non-dissimulé et une fascination certaine qu'elle avait accueillie Rolf dans le musée, lui offrant un bureau et un appui en vue des futures demandes que le naturaliste devrait présenter pour mener à bien ses recherches. En échange de quoi, la conservatrice ne demandait rien d'autre que d'avoir accès aux livres sur la faune magique, puisque c'était la seule chose qui la passionnait vraiment parmi toutes les possibilités qu'offrait le monde sorcier.

Depuis un mois, il y avait cette étrange jeune fille aux cheveux d'un blond un peu grisé, comme recouvert d'une fine couche de poussière. Avec de grands yeux étonnés et curieux mais aussi réfléchis et profonds. Elle était toujours vêtue comme une parfaite moldue malgré l'assemblage curieux des couleurs. Aujourd'hui, sa jupe était d'un vert doux, son pull était bleu, ses chaussures étaient d'un vert criard et la veste qui recouvrait le tout était d'une intense couleur jaune canari. Mais personne ne s'attardait à la détailler et elle semblait imperméable aux regards curieux que quelques visiteurs lui jetaient en passant. Pour le moment, elle était stoppée devant un rhinocéros. Elle y était d'ailleurs depuis ce matin, lui tournant autour, prenant des notes et des mesures également. En fait, elle fascinait tellement le jeune homme, qu'il en était arrivé au point de sortir des jumelles pour l'observer en détail depuis son bureau. S'il n'allait pas lui parler c'était pour deux raisons : De 1, une timidité un peu maladive qui le retenait de faire le premier pas ; de deux, la peur de mal s'y prendre, de lui faire peur et qu'elle ne revienne pas.

C'est donc résigné qu'il se décida à aller prendre sa pause déjeuner. Il la prenait plus tôt que d'habitude puisque sa supérieure voulait le voir dès treize heures trente. Il était donc convaincu que la jeune fille serait partie lorsqu'il reviendrait. Pourtant, environ trois-quarts d'heure plus tard, alors qu'il revenait dans l'enceinte du musée un muffin à la main, elle était toujours là. Le musée était presque désert à cette heure-ci, tout le monde étant parti manger mais elle était là. Elle n'avait pas bougé. Discrètement il alla s'asseoir sur le banc juste derrière elle et la regarda en toute quiétude. Il était là, se croyant invisible lorsque sa voix résonna à ses oreilles. Une voix claire, beaucoup moins voilée que ce à quoi il s'attendait et il eut presque un doute en l'entendant. Etait-ce elle ? Elle s'adressait vraiment à lui ?

-Est-ce que vous pourriez me donner les mesures exactes de la corne ? Le vigile refuse que j'y touche et j'ai vraiment besoin de savoir sa taille. 

-M...moi ? bégaya Rolf.

-Oui, vous, dit-elle en se retournant vers lui. Je vous ai vu sortir du bureau là-haut tout à l'heure. Et c'est bien un badge officiel du musée qui est accroché à votre chemise, non ? fit remarquer la jeune femme.

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