Chapitre 1

13 2 0
                                    

Mais où étais-je ? Mon réflexe de femme pragmatique et réaliste fut de regarder ma montre, en premier lieu : elle était arrêtée. Pourtant, j'étais sûre d'avoir changé les piles la semaine dernière... Les sourcils froncés, je me mis en marche, décidée à trouver de l'aide au plus vite. Ce qui m'arrivait était purement incroyable, inconcevable. Il devait forcément y avoir une explication. Je me souvenais de m'être endormie la veille, chez moi, comme tous les soirs. Puis plus rien. Le néant.

Je passai devant une montagne de déchets et je me demandai pour la centième fois ce que je faisais dans cet environnement hostile. Etais-je dans une ville détruite par la guerre, dans un pays lointain ? Mais cela était impossible, la veille encore j'étais dans mon appartement parisien...

Soudain, la soif me reprit : il me fallait de l'eau, et vite. Je tournai encore la tête désespérément, à la recherche d'un lieu accueillant, mais tout n'était que terre aride et desséchée. Aucun point d'eau, aucun végétal, aucun animal, aucune...vie. Rien qu'un sol craquelé et envahi de déchets. Les seuls édifices érigés étaient ce que je pensais être des centrales nucléaires laissées à l'abandon.

Je continuai ma marche courageusement, mais je commençais à perdre mon sang froid et je ne tarderais pas à céder à la panique.

Soudain, des silhouettes se détachèrent, au loin. Et elles semblaient se mouvoir. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine : d'autres humains !

Je courus sans réfléchir, l'espoir à nouveau présent en moi. Mes semblables pourront très certainement me venir en aide.

Je courais à en perdre haleine, ma cœur battait les chamades et mes jambes manquèrent de me lâcher. J'étais encore trop faible pour ce genre d'effort physique. De plus, mon estomac vide n'arrangeait rien et l'atmosphère était lourde, chargée. L'air était difficilement respirable, ici...

Et plus je courais, plus les silhouettes reculaient. J'avais beau avancer, je ne m'approchais pas, à l'inverse. Pourtant, sans perdre courage, je continuai bravement.

J'étais de plus en plus essoufflée, mes poumons sifflaient car je ne les remplissais pas suffisamment. Ma bouche était sèche... Sans eau, je n'allais pas tarder à...

Puis je perdis connaissance une fois de plus. Je me sentis m'effondrer sur le sol sec puis... Plus rien...

EarthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant