Chapitre 2

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- Ca y est, elle se réveille... fit une voix lointaine.

A ce moment-là, je fus prise d'une violente quinte de toux. Je me redressai vivement en crachant mes poumons. J'avais dans la bouche un goût désagréable de sang.
Quelqu'un tapota dans mon dos :

- Elle n'a pas l'air en forme. Donne-lui de l'eau...

- Mais... Nous n'en avons presque plus, tu le sais bien, riposta un autre.

- Tant pis. On ne peut pas la laisser dans cet état. Passe-moi la gourde.

On soupira puis je sentis quelque chose effleurer mes lèvres desséchées.

- Tiens, me fit-on entre deux toux. Bois.

Sans prendre la peine de regarder mon interlocuteur, je me saisis de la gourde et je bus avidement l'eau qui s'en écoulait, à longues gorgées. Ma soif semblait intarissable.

- Stop, maintenant, ordonna une voix dure.

Des mains se saisirent de la gourde et me l'ôtèrent. Je levai enfin les yeux vers mon « sauveur ». Ou plutôt ma sauveuse. C'était une femme à peine plus âgée que moi, soit d'à peine trente ans. Elle était accroupie à mes côtés et me souriait avec bienveillance de ses yeux d'une délicate couleur pralinée. Ses cheveux d'un roux flamboyant tombaient en cascade sur ses minces épaules.

- Tu vas mieux ? s'enquit-elle, voyant que j'avais pleinement repris connaissance et que ma toux avait cessé.

- Ou...Oui merci... murmurai-je faiblement. M... Mais...

Soudain, l'angoisse me tenailla l'estomac et la triste réalité me rattrapa :

- Où suis-je ? criai-je presque d'une voix tremblante. Que...

La demoiselle posa ses doigts sur mes lèvres, m'intimant le silence.

- Chut... Tout va bien, tu n'es plus seule, maintenant.

Ses mains entourèrent mes épaules et m'enlacèrent dans un geste réconfortant. Mes tremblements cessèrent un peu et je finis par me calmer. Je levai à nouveau les yeux vers elle et je cherchai son regard doux. Elle me sourit et je lui souris à mon tour.

- Bon, on ne va pas y passer la nuit, dit une voix masculine à ma droite.

Je sursautai, surprise, et tournai la tête vers l'individu. C'était un homme brun, plutôt jeune, aux traits durs et fermés. Le jour et la nuit, comparé à la jeune femme... Il était assez grand, fin mais costaud.

- Matt, laisse-lui le temps de récupérer... soupira la fille.

Le dénommé « Matt » me toisa et répondit :

- Je veux bien, mais nous n'avons pas le temps. Il faut trouver de l'eau et des vivres, je te rappelle. A moins que tu ne veuilles mourir ici, Hanna...

- Non, tu sais bien que non... répondit-elle.

Hanna se tourna vers moi et me dit d'une voix douce :

- Tu te sens la force de nous accompagner ?

Je ne répondis pas tout de suite, et je sentais que Matt s'impatientait.

- Heu, oui, je pense que oui ! fis-je d'une voix peu sûre.

Je regardai à nouveau le paysage désolé qui m'entourait et je demandai :

- Mais... Où sommes-nous ?

Matt planta son regard sombre dans le mien et me répondit :

- Bienvenue sur Terre.

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