Chapitre 3 [réécrit]

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Après être sortie par la même fenêtre que le jeune homme quelques minutes plus tôt, je me glissai dans l'obscurité. Je marchai rapidement jusque dans ma cabane. Je ne m'aperçu pas de la longueur de trajet, tant mes pensées se bousculaient dans mon esprit. Ce garçon, qui était-il ? 

En moins de deux, je me retrouvai devant ma cabane. Je soupirai, les yeux posés sur le bois en décomposition. Je soupirai rangeai mes choses revêtis des vêtements normaux et me dirigeai vers mon appartement.

***

Le lendemain, je m'éveillai, la lumière passait faiblement par ma fenêtre. Je voulus retomber sur mon oreiller et me rendormir. Lorsque je vis l'heure, je jugeai temps de m'habiller et d'y aller. Après m'être habillée et coiffée, je sortis et pris la direction de la maison de ma patronne. Je circulai dans les rues plusieurs minutes avant d'arriver devant une grande maison aux briques brunes. Des marches de béton se situaient devant les portes vitrées.

Je grimpai les escaliers avant de frapper trois coup à la porte. Une femme vint m'ouvrir. Elle portait une robe courte noire ornée de quelques motifs blanc, ses cheveux blonds platines étaient noués en chignon. Elle portait des talons aiguille si haut que je me demandai quelques secondes comment elle pouvait tenir dessus. Elle potait beaucoup de colliers, de bracelets et de bagues.

— Bonjour, Rachelle ! Entre, entre !

— Oui, madame Lynch.

Madame Lynch me conduisit dans le sous-sol, où je lui vendait la majorité de mes trouvailles. La grande femme s'assit sur un fauteuil vert.

— Bon, qu'est-ce que tu m'offres aujourd'hui ?
— Hum, j'ai... attendez... ça ! dis-je en sortant le pendentif de cristal de mon sac.

Madame Lynch fronça les sourcils, puis se leva comme une furie. Elle arracha le collier de mes mains, puis cria :

— Tu crois que je vais t'acheter ça !? C'est tellement petit, tellement laid, que j'ai de la peine à croire que cette...personne à qui tu as volé ce... déchet !

Je souris légèrement, puis finalement, éclata de rire. Je saisis la chaîne, avant de la glisser dans mes poches.

— Alors je la garde, dis-je avant de monter les escaliers puis quitter la maison.

Le sourire qui fendait mon visage contredisait mes pensées. Cette semaine-là, j'étais fauchée. Je manquais cruellement d'argent. Je n'avais aucun moyen de couvrir mes dépenses. De plus j'avais une facture à apporter à mon lycée. Je commençai à réfléchir à un moyen de gagner de l'argent lorsqu'au tournant d'une rue, je vis une bande de plusieurs garçons. Certains avaient des cigarettes dans la bouche, d'autres avaient des bouteilles de bière dans ls mains. À voir leur démarche, je pouvais deviner sans mal qu'ils avaient bus la veille et qu'ils ne s'en étaient pas encore remit. Je tentai de les contourner, mais ma tentative échoua.

L'un d'entre eu un rire pâteux, puis chargea vers moi. J'inspirai calmement. Dans cette banlieue, tout était possible. J'avais appris à me défendre. Je saisis l'homme par les épaules, puis lui gratifiai d'un coup de genou dans le ventre. Les autres ricanèrent pour ensuite se diriger vers moi à pas lents. J'écrasai violemment le pied d'un d'entre eux, et frappai au visage un autre. Je me retrouvai rapidement dans une situation délicate. J'étais à présent entourée. Ils avaient l'avantage du nombre. De plus, je ne devais que me défendre. C'était une sorte de code dans notre village. J'évaluai la situations sous tous ses angles avant de décider que la chose la plus sensée était de courir. Je fonçai tout droit pour bousculer les hommes. Je m'éloignai le plus possible d'eux.

Une fois que je les eût semés, je m'arrêtai, à bout de souffle. J'avançai encore un peu, le temps de reprendre ma respiration. Soudainement, entre deux maison, j'entendis des voix. Deux voix masculines. Je soupirai. Encore une bataille. Je songeai à partir, mais avant de me rendre compte de quoi que ce soit, j'étais déjà près du mur en train d'écouter.

— ...attention...pas...retourner...

La discussion était tendue. J'entendit un rire amusé. Je tentai de lancer un regard. Un garçon au cheveux noirs me faisait dos alors qu'un autre avait les cheveux bruns aux reflets roux. J'entre-vis un de ses yeux vert. Je pouvais distinguer dans cet oeil de la peur et un grain de colère. Encore un rire amusé provenant du garçon aux cheveux noirs. Tout à coup, un déclic se produisit dans ma tête. J'avais déjà entendu ce rire. Je l'avait entendu la veille pendant un cambriolage. Mon souffle, déjà court, se coupa.

Après quelques minutes, entre les longs doigts du garçon à la chevelure noire, se mit à danser une sorte de filet de feu. Mon coeur rata un battement. Une sorte de tour de magie ? La petite flamme se ramassa sur elle-même pour former une minuscule boule de feu qui se mit à se promener dans l'endroit. Le rouquin serra les poings et asséna un coup de coude à son confrère, qui esquiva agilement.

Mon souffle se débloqua et je mit à paniquer. Ce que je venait de voir, était certes un tour de magie, mais un tour de magie particulièrement effrayant. Je commençai à reculer tranquillement lorsqu'un couple de personnes pressées me fonça dedans. Ils me regardèrent d'un air énervé avant de poursuivre leur route. Je commençai à me relever, mais dès que j'eu levé les yeux, je remarquai le regard des deux garçons posés sur moi. La honte et la peur s'emparèrent de moi. Je me relevai rapidement et le garçon roux s'approcha de moi. Il fit semblant d'être calme, mais je voyais bien l'inquiétude qu'il tentait de masquer.

— Qu'est-ce que tu as vu exactement ?
— Elle n'y a vu que du feu...ironisa le garçon aux cheveux noirs

— Juste le petit truc avec le feu, dis-je en ignorant les moqueries du jeune homme. Et pour l'information, le couple qui viens de passer n'a rien vu non plus.

Le rouquin se détendit légèrement.

— Oh, et si tu pouvais me dire ton petit truc... dis-je à l'intention de l'autre jeune homme.

Il sourit, s'avança près de moi, plaça sa main près de mon visage et une petite flamme s'alluma. Je voulut reculer, mais le garçon l'avait déjà fait.

— Comme ça. Simple non ? fit-il.

— Tyler, arrête, le réprimanda son ami.

Le rouquin réfléchit quelques secondes et se planta devant moi.

— On ne peut pas vraiment prendre le risque de te laisser ici. Donc on va t'emmener avec nous dans notre lycée, là où il y a d'autres gens comme nous. Tu resteras avec nous quelques jours le temps qu'on décide ce qu'on fera de toi.

— Et si je ne veux pas ?

— Tu n'as pas le choix, lança le dénommé Tyler. On ne peut vraiment pas prendre le risque de te laisser en parler à tes petits amis.

Je me crispai et tentai de partir, mais Seth me retint par le bras. Tyler haussa un sourcil et claqua des doigts. Une petite étincelle jaillit devant mon visage.

— Ah, et oui, je te rappelle que tu me dois quelque chose, toi.

Je me figeai en pensant que j'avais négligé ce «détail». Je n'avais pas le choix. J'allais les suivre avec ou sans mon approbation. Je serrai les poings et tentai de me calmer tant bien que mal.

Je tournai les talons rageusement, et cette fois, les deux jeunes hommes me laissèrent partir. J'entendis vaguement Tyler lancer : «Rendez-vous ici à minuit, petit chaton cleptomane». Je grognai un juron et jetai un coup d'oeil à ma montre. En ce moment, séchais les cours, mais je ne m'en préoccupais pas. J'étais simplement en colère. Tyler m'avait carrément menacé si ? Je soupirai et me mit à déambuler dans les rues sans but précis.

Fire |EN RÉÉCRITURE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant