Fire |EN RÉÉCRITURE|

Chapitre 30

Une voix se fit entendre de partout dans l'école.

— Excusez ce malencontreux incident, cela ne se reproduira plus. Les cours reprendront leur cour normal la semaine prochaine, le temps que nous rétablissions un esprit de calme.

Tyler, qui était étendu sur le lit se redressa brusquement. Il grimaça en se recouchant. Seth lui lança un regard amusé. Il n'avait que des coupures superficielles alors que son ami s'était pris plus de coups. Moi, pour ma part, je n'avait que des égratignures.

— Ils sont sérieux là !? s'exclama Tyler. «Malencontreux incident ?» Tu appelle ça un incident ?

— Charlie et ses troupes on promit de revenir, murmurai-je.

— Raison de plus pour réagir !

Seth se releva lentement et se dirigea vers son armoire. Il en sortis des pansements et nous les tendit. Tyler en saisit un et banda ses poignets.

— Tu t'es encore fait donner la fessée ? demanda Seth à Tyler.

— Tu étais trop hypnotisé pour être réactif donc il a bien fallu que quelqu'un le fasse à ta place, fit Tyler, désinvolte.

— Rachelle, pas trop amochée ?

— Moins que toi, fis-je.

Je haussai les épaules et rejetai ma tête en arrière pour regarder le plafond. Je ne voulais pas rester là à rien faire, mais je ne voulais pas non plus entraîner Tyler et Seth là dedans aussi. Y aller toute seule était du suicide... Les yeux dans le vide, je regardai le soleil, bien haut dans le ciel. Soudain, mon estomac me rappela à l'ordre.

— J'ai faim, fit Seth.

— Ça tombe bien, moi aussi.

Nous prîmes le chemin du garde manger. Nous circulâmes dans les sinueux couloirs qui, au fil du temps, m'étaient devenus familier. Mais cette journée-là, j'avais l'impression de revivre la première fois où j'avais mit les pied dans cette école. Cette fois-ci, nous ramenâmes tout un petit buffet dans la chambre de Tyler. Seth avait prétendu ne pas vouloir avoir le même bordel que lui dans sa chambre. J'avais ris. Tout cela m'avait manqué.

Tyler entra en premier et donna quelques coup de pied sur des feuilles froissées en boules et des vêtements. Il s'assit sur son lit et ouvrit le sac de chips. Je m'empressai de saisir une grosse poignée avant que le garçon n'engloutisse tout. Effectivement, en moins d'une minute, le sac était presque vide. Je rigolai un peu tandis que Tyler et Seth se battaient pour la dernière chips. Finalement, je subtilisai le sac à Seth et mangeai la chips.

— Alors, tu vas me le payer, c'était ma chips ! fit Tyler.

— Trop tard ! dis-je.

— Hé c'était ma chips ! protesta Seth.

— Je suis une voleuse, je vole, peu importe à qui !

Des pas se firent entendre dans le corridor. J'écarquillai les yeux et Seth m'entraîna dans la penderie. La porte de la chambre s'ouvrit sur M. Smith et le directeur.

— C'est quoi tout ce boucan ? demanda l'home au crâne dégarnis.

— Quand je suis fâché, je défonce les murs, fit Tyler dans un haussement d'épaule.

— Pourtant, j'ai cru entendre une autre voix. Une voix féminine... lança le directeur.

Je retint mon souffle près de Seth. Tyler sortit une petite bouteille de sa poche et la balança en direction du directeur, qui l'attrapa au vol.

— C'est quoi ?

— Des médocs !

Les deux hommes grognèrent et sortirent de la chambre en trombe. Après quelques instants, Tyler éclata de rire. En moins de deux secondes, Seth et moi nous bousculâmes pour sortir.

— Bon sang on étouffe là dedans ! lança le rouquin en faisant mine de s'étrangler.

— Ça fait combien de temps que tu n'as pas ouvert ce placard ?

— Je ne sais pas, je ne suis jamais dans ma chambre.

— En tout cas, le coup des médocs, c'était trop fort, fit Seth.

— En parlant de ça, c'était quoi ? demandai-je


— Des somnifères.

— Pourquoi faire ?

— Avec un peu de chance, il les prendra et il dormira comme une souche.

— Pourquoi ça ? Et pourquoi tu as ça avec toi ?

— Je comptais les lui attribuer gentiment. Si il ne veut rien faire, moi je compte bien faire quelque chose.

— Faire quoi...? fit Seth en haussant un sourcil.

— Bien... se venger sur Charlie !