chapitre 4 : la veste

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c h a p i t r e  q u a t r e

« Les seules personnes debout à 3:00 du matin sont soit amoureuse, seules, ou saoules, ou les trois. »

15:20, ruelles

C'était un jour de pluie. Un jour gris. Je marchais sur les trottoirs, traversant les passages piétons. A peine réveillée, j'avais enfilé un jean et un vieux sweat. J'avais saisi la veste de Sky juste avant de fermer la porte de mon appart à clé et je l'avais revêtu par-dessus mon accoutrement. Je ne pouvais plus attendre qu'Aaron revienne. Cela faisait deux semaines qu'il ne me donnait plus de nouvelles. Cette nuit-là, j'avais fait un cauchemar, à mon réveil je n'ai pas réfléchi une seule seconde, aveuglée par mes pensées nuptiales.

Il fallait que je le vois. J'étais arrivée devant la porte de son vieil immeuble. J'appuyais sur l'interphone sans m'arrêter. J'étais fatiguée d'être seule. J'étais fatiguée d'aimer les gens sans retour. J'appuyais encore et encore. Personne ne répondait. Je fis quelques pas de recul et levai les yeux au ciel pour voir si ses volets étaient ouverts. Ils l'étaient effectivement et sa fenêtre aussi. Alors je criai :

_ Aaron ! C'est moi, Alix, ouvre-moi !

Au même moment un homme âgé sorti du hall d'entrée. Sans réfléchir, j'attrapai la porte avant qu'elle ne se referme et me glissa à l'intérieur. Je montai jusqu'à son étage en sautant les marches quatre à quatre. Quand je fus arrivée à son étage, je repris mon souffle et remis mes mèches de cheveux derrière mes oreilles. Je toquai à sa porte, aucune réponse. Je frappai plus fort. Personne ne venait m'ouvrir. Je bouillonnai à l'intérieur, j'avais cette envie d'exploser.

Je soulevai son paillasson et pris la clé qu'il plaçait toujours ici, que Dhelia, Tim ou moi devions utiliser en cas d'urgence. J'ouvris la porte en trombe et appelai Aaron. J'avançai jusqu'à la cuisine.

_ Je sais que tu es là, ta fenêtre est ouverte Aaron.

Lorsque j'eus franchi le seuil de la porte, il y avait cette silhouette féminine qui m'étais familière. Un peignoir recouvrait ses épaules, elle se servait du café.

_ Oh, c'est toi, me dit-elle, Aaron m'a dit de n'ouvrir à personne. Tu veux une tasse de café ? Je viens juste de me lever, Aaron est parti faire des courses.

_ Non merci ça va aller Carry, je vais y aller.

Je fis demi-tour et referma la porte derrière moi, je retirai la clé de la serrure et la remis sous le paillasson. Je sentais les larmes me monter aux yeux. Pendant deux longues semaines il ne m'a pas adressé la parole parce qu'il restait avec Carry. Au moins, ça avait le mérite d'être clair. J'étais enragée, frustrée et vexée. J'avais envie de tout briser, de tout détruire. Cette sensation désagréable décuplait mes forces mais aussi, elle rendait tous mes membres frêles. Ils ne voulaient plus rien faire.

Une fois sortie du hall d'appartement, je repris le chemin du retour, les poings serrés. J'avais mis mes mains dans mes poches pour ne pas qu'elles pendent bêtement. Je regardais les voitures circulées et les métros passés. Je tournai au coin de rue en croisant une vielle femme qui promenait son chien.

Lorsque mes yeux se relevèrent du petit animal frisé, Aaron se tenait devant moi. Ses sacs de courses à la main. Je ne me suis pas arrêté de marcher, j'ai juste baissé la tête. Réaction complètement idiote étant donné des circonstances, mais c'était ainsi. Je ne l'ai même pas regardé dans les yeux.

_ Alix ?

Je démarrai au quart de tour. Je commençai à courir sans m'arrêter. Je fonçais encore et encore. Je savais où j'allais aller. Le seul endroit où j'avais une chance de croiser la seule personne que je voulais voir. Le seul endroit où j'avais une chance de croiser Sky.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 04, 2015 ⏰

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