Prologue 1/2

105 5 0
                                    


12 août 1942 - Centre secret de recherche biologique du Canada

L'arrivée de nouvelles calottes glaciaire à analyser m'excitait au plus haut point. J'adorais mon métier de biologiste, je me sentais comme un explorateur à bord d'une machine temporelle me permettant de remonter des millions d'années en arrière. Mon travail de recherche financé par l'armée était strictement confidentiel, nous œuvrions en secret dans une base à l'écart du public. La mission première de mon unité consistait à concevoir de nouvelle arme bactériologique mais officiellement nous étions un complexe scientifique comme les autres. La guerre faisait rage en Europe, les dirigeants de notre pays voulaient une solution bis en cas de défaite.

Je m'occupais également à mes heures perdues des animaux qui nous servaient pour les tests. J'aimais passer du temps avec eux et m'assurer qu'ils ne leur manquaient rien. C'était peut-être une façon de me déculpabiliser face aux souffrances que nous leur infligions avec nos tests.

Une aile entière de notre complexe abritait les animaux, Il y en avait toute sorte, des singes, des souris, des araignées, des poissons. Plus surprenant, vous pouviez trouver cette drôle de bestiole qu'est la mouffette. Un mammifère étonnant disposant d'une glande anale capable de secréter un liquide fortement nauséabond. Le thiol, composé principal de ce fluide était étudier par nos équipes. Imaginez le carnage que pourrait faire un gaz puant dans les lignes ennemies.

Les calottes glaciaires arrivaient dans des convois réfrigérés, nous y analysions certaines bactéries coincées à l'intérieur. Elles paraissaient mortes, complètement inertes, mais une fois exposées à des températures plus élevées elles revenaient à la vie. Si nous arrivons à comprendre ce procédé, imaginez les débouchés militaires possibles. Je pris une calotte au hasard et l'ouvrit. Je me sentais comme un enfant déballant son cadeau de Noël. Quel ne fut pas mon étonnement en découvrant un morceau de tête de poisson à l'intérieur. Cela devait être une créature préhistorique datant de plusieurs millions d'années. Je fis un prélèvement pour le passer sous microscope en perçant un petit trou dans la glace. Incroyable, le tissu était intact, intact ! Mes bactéries chéries avaient-elles empêché la dégradation des cellules ? Il fallait que je convoque mes supérieurs, il n'y avait plus de doute ma découverte allait mettre un terme à cette guerre.

À la réunion le chef de département déclara.

— Inutile ! Complètement inutile mon amis. Que voulez-vous qu'on fasse d'un morceau de poisson, des sushis empoisonnés pour l'ennemi ?

— Mais Monsieur, je vous assure que...

— Trouvez une application concrète à vos bactéries sinon on stoppera vos recherches et vous passerez sur un autre projet plus intéressant comme celui du gaz mouffette. Montrez moi du grandiose.

Inutile ! Alors que ma découverte m'aurait valu un prix Nobel en temps de paix. Plus de temps à perdre, mon supérieur voulait quelque chose de grandiose, il aurait encore mieux que ça. Je décidai de créer une chimère à base des cellules du mégalodon et celles d'un homme. Risqué mais il était hors de question que je travaille sur leur projet de mouffette de merde. Dans mon laboratoire se trouvait une armoire contenant les cellules de plus d'une centaine d'espèces animales et également quelques-unes humaines.

Ma créature serait un super soldat, un monstre de guerre ah ah, j'allais en mettre plein la vue à mon chef. En ouvrant l'armoire je fus choqué, qui avait rangé tout n'importe comment et touché aux étiquettes ? Tout était mélangé. Celle-ci ? Girafe. Et la ? Lion. Et ce que je tiens en main ? Moufette de merde! Non mais bordel, les cellules humaines sont introuvables! Disons que par élimination cela doit être celles-ci. Je n'y crois pas, cette façon désordonnée de travailler, si mes instructeurs avaient vu ça je n'aurais jamais eu mon doctorat.

Je pris une femelle requin dans un de nos aquariums afin de prélever des ovules. Le procédé est assez complexe à expliquer mais pour simplifier, il consiste à lancer le processus de division cellulaire et d'y intégrer mes différentes cellules, ainsi que mon ingrédient secret. C'est-à-dire mes bactéries provenant des calottes glaciaires.

L'opération se déroula correctement, jusqu'à ce que je me coupe en manipulant les plaquettes de verre du microscope. Le sang gicla de mon doigt, il y en avait partout. Je rangeai vite fait la fiole contenant le résultat de mon expérience en espérant qu'elle ne soit pas contaminée. La plaie était assez profonde. Mais quel idiot, s'ouvrir le doigt avec un microscope.. D'après moi il fallait des points de sutures, je couru pour me rendre à l'infirmerie.


Skunk Shark VS Iron CaribouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant