Prologue

81 5 8
                                    

J'ouvrai les yeux et contempla ce que je vis: un vide, plongé dans le noir total. J'étais seule, abandonnée dans ce drôle d'endroit et son obscurité. Comment m'étais-je retrouvé ici? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je me rappelais c'était que j'étais chez moi, dans ma chambre, quand tout coup je me suis retrouvée là. Peut-être étais-je morte? J'étais apparemment morte d'une certaine façon, car j'étais seule et oubliée dans cet endroit. Une partie de moi me poussais à me relever mais une autre disait : « pourquoi ? ». J'aurai tant aimé savoir pourquoi j'étais ici, depuis quand ? Puis ce que je n'avais rien à faire autant réfléchir à cela, j'avais le temps. Tant de questions à se poser ! Je commençai à en avoir mal à la tête. Petite, quand je me sentais perdue, ma mère m'avait dit : « Regarde toi dans un miroir, regarde qui tu es, les miroirs sont les reflets de notre âme, même si tu vois sur ton visage les horreurs que tu as faites, regarde-toi, car après tout, les miroirs ne sont que le reflet de nous-mêmes. » Je n'avais jamais compris ce qu'elle voulait dire. C'était si... magique, mais ici il n'y avait personne. Je n'avais pas connu mon père qui, d'après ma mère, était mort d'un arrêt cardiaque avant ma naissance. Puis tout d'un coup, je réalisai que ma mère commençait à me manquer. Avec tout ce que ma mère m'avait appris et montré... Tout me revenait, tout. Mes punitions, mes pleurs, mes fous rires, mes loisirs... Avant, j'avais une belle vie. Maintenant, c'était différent. Au lycée j'étais populaire, j'avais des amis, tous les garçons me faisaient la cour, en même temps avec mes cheveux bruns, ma peau pâle, mes yeux verts, on ne pouvait pas dire que j'étais laide. Alors, je me dis que je devais retrouver ma vie. Du coup, je pris mon courage à deux mains et me relevai. Il y avait toujours cette obscurité. Difficile de me diriger dans le noir. Mais j'avançai tout de même à tâtons. Aucune lumière en vue. Tout à coup je trébuchai sur quelque chose de dur. C'était une minuscule lampe de poche. Je la pris en espérant qu'elle avait encore des piles. Je commençai à chercher le bouton pour l'allumer puis appuya dessus, une faible lumière étincela pendant quelques secondes mais elle s'éteignit. Je réessayai de l'allumer en vain. Aucun doute, elle n'avait plus de piles. Enragée, je jetai par terre, la lampe de poche ridiculeusement minuscule. Quelque chose me démangeait dans la bouche, je me passai la langue sur mes dents, puis continuais-je d'avancer. Je commençais à perdre espoir, en ne voyant toujours rien. Puis, je vis quelque chose plus loin devant moi. On aurait dit... une flamme ! Oui c'était bien une flamme. Soulagée, je courus vers cette lumière qui scintillait devant moi. A peine l'avais-je atteinte qu'elle s'éteignit. Perplexe, je regardai autour de moi, la cherchant. Quelques secondes plus tard, une autre flamme apparut plus loin. Je courus donc vers cette étrange flamme. Mais comme celle d'avant, quand je fus près d'elle, elle s'éteignit. J'avais à peine pu ressentir la chaleur de la flamme. Mais une autre flamme fit son apparition plus loin. Je courus une nouvelle fois après elle. Mais elle disparut, puis réapparut de plus en plus loin au fur et à mesure que je la rejoignais. Cela commençait franchement à m'énerver. J'allais m'arrêter de poursuivre la flamme, quand je pensai, qu'il y avait sûrement quelque chose au bout. Elle allait forcément s'arrêter. Et puis, je n'avais rien d'autre à faire et c'était la seule source de la lumière qui me permettait de voir claire. Par contre je pensai, que j'allais bientôt m'essouffler à force de courir, mais non. Aucun point de côté, rien du tout. Alors je courais dans le noir en poursuivant la flamme. Je courus, au moins une bonne heure d'après moi, puis tout à coup, au moment où j'atteignais la flamme, elle ne disparut pas pour réapparaître à un autre endroit et resta dans les airs, telle une planète de feu dans l'univers. Je m'en approchai doucement et lentement, méfiante. Mais rien ne se passa, comme si la terre s'était arrêtée. A ce moment je me rendis compte qu'il y avait une porte en bois juste devant la flamme. Je faillis pousser un hurlement de joie et je m'apprêtais à poussais la porte quand je me retins. Je ne savais pas ce qu'il y avait derrière cette porte, quelque chose ou... quelqu'un ? Tandis que je pesais le pour et le contre, la flamme parut soudain se réveillée et s'enflamma partant dans tous les sens, puis fonça vers la porte et explosa. Cela me fit décider et avant que je puisse changer d'avis je poussai la porte. J'entrais et ne vis d'abord rien avant de me rendre compte que j'avais fermé les yeux. Je les ouvris et ce que je vis me surprit beaucoup : c'était une salle, quatre murs et sur ces-derniers il y avait des miroirs et il n'y avait que ça. La porte se referma en claquant ce qui me fit sursauter. J'essayai de la rouvrir en vain. J'abandonnai pour parcourir la salle. J'entendis une sorte de soufflement très doux, comme une petite brise de vent. Je m'observai dans les miroirs, quand je vis une ombre sur un des miroirs... Une forme humaine. Deux plutôt. Puis une sorte de bruit de succion. Je me retournai et je vis la chose la plus cauchemardesque. C'était un homme avec une femme et ce premier avait sa tête enfouit dans le cou de la femme. Il buvait son sang. Sans pouvoir me retenir je poussai un cri d'horreur. Ce qui malheureusement fit relever la tête de l'homme qui laissa tomber la femme, qui s'écroula sur le sol. Il me regarda et je pus voir ses yeux d'un vert foncé si profond avec des reflets menaçants... Il était très beau, son visage était magnifique, à l'exception qu'il avait du sang qui coulait de sa bouche et que ses lèvres étaient retroussées sur ses dents ou plutôt ses canines qui étaient longues et aussi pointues que des dagues. Un mot me sortit de la bouche :

- Vampire.

Le monstre disparut dès que j'eus prononcé ce mot.
Je courus voir la femme mais elle avait disparu, elle aussi. Je me retournais vers les miroirs et là je vu mon reflet : c'était le reflet d'un monstre, mes yeux verts avaient des aspects menaçants, pour me rassurer, je me souris à moi-même, ce qui ne fit qu'aggraver les choses car mes canines ressemblaient aux-mêmes que celle du vampire. Je commençais à hurler de terreur, et essayais de m'enfuir mais de tous les côtés, je me voyais en monstre, en train de hurler. La porte par laquelle j'étais arrivée, était bloquée. Je ne pouvais rien faire à part fermer les yeux mais même là je revoyais mon image...

MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant