Le temps est tellement long quand on vit seul, entouré de verdure et de maisons délabrées. C'est alors que je passe ma journée à la fenêtre à observer ce paysage sombre, ce ciel grisonnant et ces oiseaux s'échapper pour trouver un monde plus beau. Rien n'ici ne peut illuminer une journée mis à part ce vent parfois chaud mais si rare. Je ferme un instant mes yeux, me laissant bercer par le son de la nature qui se plaint de la fin de l'été. Mon regard roule ensuite pour découvrir une voiture qui arrive et se gare devant la maison voisine. Qui peut bien vouloir de ce genre de vieille bâtisse ? Surement un de ces fou qui veut se perdre dans la banalité et la solitude. Pourtant en regardant de plus près, en me penchant par la fenêtre, j'aperçois un jeune homme un peu plus jeune que moi à vue d'oeil. Il me fait étrangement penser à quelqu'un avec ses boucles soyeuses, ses fines jambes et sa façon gracieuse de marcher. Mais quelle est cette magnifique créature qui s'aventure sur ce terrain en ruine ? Je me surprend à le dévorer des yeux, les mains moites et la peau brûlante. Cette sensation de vide autour de moi ne s'était emparée qu'une seule fois de moi avant aujourd'hui.
C'était il y environ 3 ans, à la rentrée de ma dernière année au lycée. Comme chaque matins je traînais dans les couloirs du lycée quand j'ai aperçut un visage qui m'était inconnu, cette personne s'amusant à balancer ses cheveux bouclés de droite à gauche. C'est une fois dans la salle de classe que les présentations ont été faites. Son nom était Dake, il était là pour sa dernière année, venant tout franchement de je ne sais quel endroit loin d'ici d'après les ragots. Un beau jour le bus m'avait lâchement laissé sur le bord de la route alors le proviseur a demandé à ce garçon de m'accompagner chez moi. Contrairement à ce que je pensais il était très agréable, très tendre et sa peau était douce, je peux vous le confirmer. Au moment de me dire au revoir sa main avait accidentellement touché ma hanche et c'est à ce moment là, à ce regard échangé que tout a basculé et que nos lèvres se sont rencontrées. Vous savez, cette anecdote est semblable à ces romans qui énonce la vie parfaite de deux personnes qui découvre l'expression ''avoir un coup de foudre''. Les autres jours il me regardait tout en restant discret et moi je devais supporter ces filles qui se jetaient à ses pieds et qui s'imaginaient avec lui. Malgré ce sentiment d'être délaissé je l'aimais et je faisais avec le fait qu'il ne veuille pas avouer son homosexualité. Un de ces soirs au parc, dans les bras l'un de l'autre, il a prononcé une phrase qui est longtemps restée incomprise pour moi : ''Si un jour je ne suis plus là, alors trouve à nouveau ton bonheur mais aime le que s'il te fait sentir aussi bien que moi.''. Suite à ses paroles il me disait simplement qu'il avait peur de changer de ville, encore. Mais deux mois après il n'était plus dans ces couloirs qui paraissaient si pleins et vides à la fois. Personne ne comprenait, on vivait tous dans l'ignorance. Seulement quelques semaines après on a tout découvert. Ses parents sont venus au lycée à la dernière heure de cours et nous ont annoncé le décès de leur fils. Après tous ces cris et ces pleurs qui se répandaient dans la salle, cet homme reprit la parole, tenant une lettre à la main qu'il lut tout en tremblant, sa femme elle, s'asseyant pour ne pas tomber à cause de son chagrin.
« Mes chers camarades, je vous écris cette lettre parce que je sens que la fin est proche. Je suis désolé de vous abandonner sans même vous avoir prévenu que j'étais malade. Je ne m'étendrai pas plus sur ce sujet, je veux juste vous dire quelques petits mots. J'ai été très heureux de faire parti de vos vies, d'avoir reçu votre amour à chacun, d'avoir sourit grâce à vous. Vous avez tous été très accueillant, j'aimais tellement me balader auprès de vous dans ces couloirs. Je ne regrette qu'une seule chose, c'est d'avoir été un lâche, un gros lâche. Pendant ces quelques mois j'ai laissé les gens me draguer sans rien dire, j'ai même regardé certaines filles pour que personne ne se doute de rien et d'ailleurs, mes parents vont également l'apprendre dans cette lettre. Je n'étais pas seul, j'ai partagé ces mois avec vous mais plus particulièrement avec un garçon, Louis. Mon ange, je suis désolé de t'avoir toujours promis de dire la vérité à propos de nous et de finalement l'avouer que maintenant, maintenant que c'est trop tard. Je vous demande à tous de me pardonner. Maman, papa, Louis et mes chers amis, je vous aime, ne m'oubliez pas. »
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A devil in my smile.
FanfictionIl se peut d'être considéré comme drogué mais quand une personne est la cause, on tourne en rond sans pouvoir s'en délivrer.