Chapitre 8.

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Mon corps tremble de partout, mes yeux sont grands ouverts. Quand ce n'est pas l'un c'est l'autre. Je n'arrive pas à croire qu'il soit venu. C'est vrai que sa femme m'avait déjà rendu visite, mais lui. Je pousse un petit souffle hors de ma bouche, stressé puis relève mes regard alors que je sens le sien posé sur moi. Il a l'air ailleurs, comme préoccupé. Surement pour ce fameux sujet, le mensonge sur la sexualité de son fils. Je pose mes mains sur la table et entrelace mes doigts ensemble alors que par grande surprise, un serveur apporte deux cafés. J'attrape ma tasse chaude entre mes mains, restant silencieux. Je n'ose pas vraiment entamer la conversation. Avec son air froid et distant, il me fait légèrement peur. Mais très vite sa voix rauque s'étend autour de nous.


« Il vous manque ? »


Cette question me déchire sur-le-champs. Bien sûr que oui il me manque. Chaque jours je ne fais que penser à lui, et à Harry. Je me souviens de ses mains se posant sur moi, son sourire qu'il m'offrait chaque matins. Quand ses lèvres se déposaient contre les miennes mon estomac se tordait dans tous le sens. Chaque fois que l'on devait se voir, je ressentais un stress immense. J'avais toujours peur de faire un faux pas mais ses bras me rassuraient. Je me souviens de chaque moments que l'on passait ensemble. Tous ces souvenirs me hanteront jusqu'à la fin de ma vie, surtout le jour où j'ai appris qu'il ne faisait plus partit de ce monde. Ce jour là c'est comme si la terre s'était écroulé sous mes pieds, comme si je me retrouvais à présent seul, seul contre le monde entier. Je le regarde finalement, avalant de travers ma salive, mon corps tremblant de partout.


« Oui. Je me dis que je n'aurai plus jamais la chance d'être dans ses bras. Chaque jours j'espère je le voir à nouveau. »


Il me regarde, je le sens. Moi j'ai la tête baissée, les larmes me montant aux yeux. Trop de souvenirs reviennent d'un coup, ça fait mal. J'avale une gorgée brûlante de ma boisson alors que celle-ci descend me réchauffer l'estomac. Mais mon coeur, lui, restera à jamais glacé. Un jour il y aura une lueur de chaleur qui me traversera, quand j'aurai d'autres bras réconfortants qui m'accompagneront chaque jours. Mais la neige tombera toujours dans une partie de ma vie, de ma tête et mon coeur. Rien ne peut disparaître facilement. L'homme me regarde puis termine de boire avant de se lever. Je ne pensais pas que ce serait si court. Alors que je m'attend à ce qu'il parte, il se lève et me fait signe de le suivre. Je me redresse alors tout en terminant ma tasse puis enfile ma veste pour le suivre dehors, il ne fait pas très chaud. Je marche derrière lui, les mains dans les poches et m'avance vers sa voiture. Je ne comprends pas mais très vite je le vois se tourner face à moi, une boite de chaussures entre les mains. Il me la tend et me fait promettre de l'ouvrir qu'une fois seule. Je la prend contre moi et le regarde entrer dans sa voiture et partir. On devait dîner ensemble, que fait-il ? Peut-être qu'il souffre trop de me voir. Moi aussi ça me fait du mal de l'avoir face à moi, il me rappelle Dake. Je retourne dans le bâtiment, décidant tout de même de manger ici. Je demande des oeufs brouillés, ayant quelque peu perdu l'appétit. Très vite le serveur se retire de ma vue pour préparer ma commande. Cette boite me hante, j'ai envie de l'ouvrir mais j'ai peur de m'effondrer. Je fais mieux d'attendre d'être chez moi.


L'assiette devant moi, je prend une dernière bouchée avant de pousser la nourriture. Il en reste encore mais je n'ai plus faim, je suis tout bouleversé. Je soupire et me lève pour aller payer, n'oubliant pas mon carton. Je retourne ensuite à ma voiture, à petits pas comme si mon corps ne me répondait plus, traînant des pieds. Une fois sur le siège, ma tête tombe lourdement contre le volant, la douleur m'arrachant un cri. En voyant son père devant moi j'avais l'impression de me prendre un coup de couteau en plein coeur, une sensation étrange et immonde. Je reprends mon souffle et me mets en route, ayant posé précieusement la boite sur le siège à mes côtés. Je roule rapidement, comme une personne qui voudrait se donner la mort dans un accident de voiture. Mais ce n'est pas le cas, de plus la route la plus dangereuse ici n'est pas sur mon chemin. Mes yeux sont rouges comme de colère. Au fond je sais que je lui en veux d'être venu. Mais c'était pour son bien, du moins je pense. En tout cas l'entretien a été très rapide, une chance pour moi. Mes nerfs n'auraient pas tenu.

A devil in my smile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant