Vous voyez cet état second à mis chemin entre la conscience et le rêve .
Celui où l'on sait que l'on est en train de rêver mais que pourtant on a aucun pouvoir sur les événements qui se déroule devant nos yeux.
Celui où, même si la peur et l'angoisse nous surprennent, on se sent en sécurité parce que l'on sait que ce n'est qu'un songe.
Des brides de souvenirs, d'idées, de la supposée magie qui s'assemblent, se mélangent et s'allie pour créer notre propre Neverland. Beaucoup plus accessible que celui de Peter Pan.
Je crois que je m'y suis perdu. Non pas au Pays Imaginaire mais plutôt dans le néant.
Mes yeux ne voyaient que le ciel sombre parsemé d'étoiles.
Mes cheveux à présent lâchés, ne faisaient que s'envolaient à travers la brise légère.
Mes oreilles n'entendaient que le battement régulier d'ailes puissantes.
Puis plus rien, juste une lumière bien trop forte pour ma vue. Mes paupières se fermèrent pour m'empêcher d'être ébloui.
On me déposa sur quelque chose de mou et confortable puis la chaleur réconfortante s'éloigna de moi.
Je me recroquevillais sur moi-même, mon front posé sur mes genoux à la recherche d'un peu de chaud.
Je ne sais pas si je suis en train de cauchemarder ou alors si je suis seulement folle mais je veux que ça s'arrête.
Je n'ai pas vu ce qui s'est passé à la maison, je n'ai pas pu intervenir, je n'ai rien pu faire, paralysé par mon angoisse.
Ça faisait presque deux ans que je n'avais pas fait de crise.
Deux ans de travail sur soi qui part en éclat et dix-huit de vie familiale qui part en fumée.
Je n'ai pas compris ce qui s'est passé à la maison, je n'ai pas pu agir, je n'ai rien pu changer, paralysée par cette pseudo réalité.
Je refuse de me mettre à pleurer, je ne suis pas faible.
Un sifflement résonna dans la pièce, le genre de bruit produit par un objet lourd traversant l'air bien trop rapidement.
Je restais dans ma position. Peut-être que l'ont m'oublieras
"Que lui as-tu fait, Harry ?!" cria une voix masculine.
Je me crispais, mes ongles se plantèrent dans mes mollets. Combien de psychopathes y a-t-il ?
"Je ne lui ai rien fait putain ?!" hurla une seconde voix plus roque et tremblante de frustration. C'était l'homme au briquet, le bouclé aux yeux verts.
Je fus immédiatement debout quand le son d'un puissant impact retentit.
Mes yeux s'écarquillèrent à la vue du lieu dans lequel je me trouvais.
Cette pièce était tellement immense que deux lustres en cristals étaient suspendus de chaque côté d'un dôme vitré laissant apercevoir le ciel étoilé.
Une allée délimitée par des colonnes, cinq de chaque côté qui mènait à une gigantesque porte qui semble en acajou. Entre les piliers et le mur il y avait des banquettes en velours rouge sang de style ancien. Le sol était en marbre blanc et sur la légère estrade se tenait deux trônes. Ils étaient en roc, le plus gros celui où j'étais il y a une seconde avait le même type de coussins que les autres sièges de la pièce, ses accoudoirs étaient en or et au plus haut de cette chaise royale se trouvait une épée dont seule la garde dépassait de la roche. Le second, plus petit avait un coussin bleu, les accoudoirs en argent, une plante grimpante serpentait sur la monture rocheuse à la différence du premier, une pierre de lune éclatante remplaçait l'arme.