Ce soir-là je dormis mal, trop de pensées fusaient dans ma tête et je fis des rêves étranges dont je fus incapable de me souvenir distinctement à mon réveil. Malgré tous mes efforts pour me convaincre que toute cette histoire avec ce Liam n'était rien, cela m'obsédais. Ce n'était pas le fait qu'il m'eut bousculé, ni sa voix, ni sa beauté, c'était le fait qu'il m'eut regardé comme personne ne l'avait jamais fait auparavant, son second regard était triste, c'était un regard déchirant et si intense ... comme si il savait, comme si cela le chagrinait.
J'écartai ces pensées de mon esprit, il était impossible qu'il sache. « Ce n'est qu'un élève comme tous les autres », me serinais-je, « Peut-être que son regard triste provenais du fait de s'être éloigné de chez lui, ou peut-être avait-il tout simplement des problèmes personnels ? »
Contente de m'être rassurée tant bien que mal à son propos j'allais en cours et retrouvais Caroline ainsi que Thomas, déjà arrivés.
Caroline me regardais avec un air de satisfaction incommensurable, je savais déjà ce qu'elle allait me dire.
- Alors c'est qui la meilleure, clama-t-elle triomphante.
- J'ai pas lâché, j'y ai cru jusqu'au bout, je suis trop forte, continua-t-elle.
- Oui oui tu avais raison, profites-en pour une fois, dis-je hilare.
- Tu l'as vu ? Parce que là tu te moques mais quand tu le verras tu riras moins...
- Caro je suis là, évite de faire ce genre de commentaire en ma présence, la coupa Thomas excessivement jaloux.
- Oh c'est bon arrête de faire ton jaloux, je dis ça pour Cara pas pour moi, tu devrais le savoir à force, répondis une Caroline hargneuse.
- Alors tu l'as déjà vu ?, insista-t-elle de nouveau d'une humeur joviale.
- Oui, il est dans mon cours de théâtre, et pour ta gouverne il n'est pas exceptionnel.
- Tu te fous de moi ? Il est dans ton cours ! Oh la la Cara c'est impossible que tu ne lui trouves pas un petit truc. T'as vu le charisme qu'il a ? Enfin oui tu as du voir si tu l'as vu jouer je ne sais quelle pièce, fit-elle toute excitée.
- Je ne l'ai pas vu jouer, je n'y peux rien si je ne lui trouve rien.
- Chacun ses goûts comme on dit, mais lui il est le genre de toutes les filles ! Tiens regarde vers la grande porte, il arrive.
Je ne voulais pas le regarder, premièrement parce que je voulais faire comme si il n'existait pas, deuxièmement parce que je ne voulais pas le regarder comme une bête de foire, et pour finir je voulais éviter au maximum de croiser son regard.
- Ne le regarde pas comme ça s'il te plait, c'est pas un ovni, m'apitoyais-je.
- Il t'a fait quelque chose ? Tu n'as pas franchement l'air de l'apprécier.
- Non il ne m'a rien fait, mais je ne le connais pas alors je ne vais pas dire que c'est mon ami, et je te signale que je viens de le défendre en disant de ne pas le regarder ainsi, débitais-je sans réfléchir.
De suite je regrettai amèrement mes dernières paroles qui, j'en suis sur, allaient donner des idées à Caroline
- Ah je vois, tu nies juste le fait que tu lui trouves quelque chose !.
Bingo ! Mon amie est incroyablement prévisible
- Laisse tomber, je ne vais pas m'étaler sur le sujet pendant 100 ans.
- Oui, bon n'empêche que toutes les filles bavent sur lui.
- Elles font ce qu'elles veulent, dis-je amusée de sa réaction.
- Et tu devrais les comprendre, toi qui pense qu'il est le genre de tout le monde, ajoutais-je.
- Tu marques un point, me répondit-elle vaincue.
- Au fait, je m'en vais après manger aujourd'hui, déclarais-je espérant que cette annonce passe inaperçue dans cette conversation déjà fort peu agréable.
- Pourquoi ? me demanda Thomas.
- J'ai un rendez-vous chez le dentiste, mentis-je avec conviction plantant mon regard dans le sien.
- Okey, répondit Caroline sans se douter de rien.
Sortant de la cantine en retard, je m'apprêtais à me mettre en chemin pour mon fameux rendez-vous lorsque Thomas me retint par le bras.
- Tu sais j'ai cogité, et ton histoire de dentiste je n'y crois pas du tout, et puis ça ne devrait pas te prendre tout l'après-midi ?, déclara-t-il suspicieux.
Décidément ma journée n'allait cesser d'empirer, et un ami suspicieux, un !
- Pourquoi t'y crois pas ? C'est pourtant vrai. Et ça ne va peut-être pas me prendre l'après-midi mais crois-tu vraiment que je vais avoir envie de revenir pour une heure de cours ?, répondis-je souriante.
- J'y crois pas du tout, j'ai l'impression que tu mens, mais n'ai aucune idée de ce que tu vas aller faire cette après-midi.
- Si tu veux tout savoir je crois que j'ai une carie, tu veux peut-être que j'ouvre grand la bouche pour que tu puisses vérifier, dis-je d'un ton sûr et moqueuse, bien qu'en réalité je n'espérais qu'une chose : que ce mensonge fasse l'affaire.
- De toutes façons que j'insiste ou pas tu ne me diras rien, tu es de plus en plus secrète et réservé Cara, j'espère que tu t'en rends compte.
- Non je ne m'en rends pas compte puisque là je vais réellement chez le dentiste, tu veux m'accompagner et me tenir la main pendant qu'il me soigne peut-être ?, dis-je de plus en plus énervée.
- Nan c'est bon, je te crois. Bonne chance pour ta carie en tout cas, me répondit-il plein de sarcasmes.
Je m'en allai et entendis les paroles destinées à Faustine.
- Tu parles elle ne m'a rien dit du tout, t'aurais peut-être eu plus de chance que moi !.
Je ne pu entendre la réponse de Faustine, j'étais désormais trop loin. La tristesse m'envahi aussitôt, j'avais envie de tout leur dire mais je ne voulais pas leur faire de la peine, je ne voulais pas leur imposer une telle charge. Si je leur mentais c'était juste pour les préserver mais ça ils ne le sauront jamais. Je ne voulais qu'une seule chose : ne pas les perdre.
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Powers
FantasyCara a 17 ans et porte un lourd poids sur ses épaules. Sa personne est définie par le secret qu'elle s'inflige à porter au quotidien. Le jour où Cara sombre dans ce qu'elle pense être sa mort, Liam, un mystérieux nouvel élève, lui fait découvrir un...