Neuf

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J'allais frapper à la porte quand celle-ci s'ouvrit,

- Ah Mlle Faure, je vous attendais, j'allais justement demander à la réceptionniste si vous étiez arrivée, dit-il souriant.

- Oui excusez-moi de vous avoir fait attendre mais mon taxi était en retard.

- Ce n'est rien, allez-y entrez, nous avons plusieurs chose à nous dire.

- Oui en effet, dis-je d'un air désespéré.

- Personne ne vous accompagne ? Pas de parents ?, questionna-t-il sans aucun jugement.

- Non je suis venue seule, mes parents ne pouvaient pas se libérer et je préfère apprendre la nouvelle seule, je suis majeur donc j'ai tout mes droits non ?

- Oui tout à fait, la plupart des gens préfèrent être accompagnés mais si tel est votre choix ...

- Alors quel est le résultat, demandais-je impatiente d'en avoir fini avec ce moment.

- Je vais être franc avec vous, vous souffrez d'une tumeur cérébrale d'un stade avancé. Mais heureusement elle a fini par être détecté. De ce fait nous pouvons vous soigner.

- J'ai ... une tumeur ?

Avant d'entendre que j'avais une tumeur, avant de le déclarer à voix haute, je le savais, je savais que quelque chose en moi me tuait à petit feu. Mais le fait d'être sûre, de le savoir, c'était différent. Pire qu'un coup de massue en pleine poitrine, presque pire que la maladie elle-même. Je me demandais où j'allais trouver la volonté de lutter de toute mes forces contre quelque chose qui voulais ma mort.

- Je suis vraiment navré, mais rien n'est pas perdu, il existe des moyens pour vous guérir.

- Tant mieux, dis-je histoire de réagir à ses paroles.

- Souhaitez-vous appeler quelqu'un ? Ou voulez vous continuer ?

- Non continuons, dis-je trop abasourdie pour penser à quoi que ce soit.

- Il existe plusieurs moyens de soigner une tumeur, dans votre cas il nous est impossible de vous soigner grâce à la chirurgie. Votre tumeur est située dans un coin de votre cerveau trop complexe à atteindre par la chirurgie, peut-être que dans 20 ans nous pourrions vous opérer mais malheureusement pas maintenant, et pas avec nos moyens actuelle.

Je ne comprenais pas pourquoi il disait malheureusement, car moi personnellement j'étais bien contente de ne pas me faire ouvrir le crâne.

- Moi et d'autres médecins avons pensé à vous traiter par radiothérapie, mais cette pratique n'est souvent utilisée que pour améliorer la chirurgie, hors la chirurgie est une option inenvisageable dans votre cas.

- Nous avons donc le choix entre la chimiothérapie et la thérapie génique. Nous préférerions que vous choisissiez la chimio mais c'est vous qui voyez. La chimiothérapie consiste à injecter un médicament par voie intraveineuse. C'est un traitement long et éprouvant mais qui a fait ses preuves à de nombreuses reprises. La seconde option est la thérapie génique, elle consiste à injecter un tissu sein dans la tumeur à l'aide de ceci.

Puis il me montra un objet ressemble fort à un revolver armée d'une aiguille bien trop longue. Je frissonnais, les deux choix qui s'offraient à moi étaient affreux. Je ne voulais absolument pas de chimiothérapie mais ce revolver bizarre me fichait une peur bleue.

- Vous avez probablement éprouvé en plus des maux de tête, des étourdissements, vertiges, peut-être même des évanouissements ?,continua-t-il.

- Oui les vertiges m'arrivent assez fréquemment, mais jamais d'évanouissement, il y a une raison à cela ?

- Oui, lorsque des émotions trop forte se manifestent en vous tel que la peur, la colère... votre tumeur appui sur un endroit bien précis de votre cerveau qui provoque maux de têtes, vertiges,évanouissements et même dans le cas le plus grave peu provoquer un arrêt cardiaque.

Tout cela faisait bien trop d'informations à digérer d'un coup, je ne savais que dire, que faire, que choisir.

- Vous pouvez toujours appeler quelqu'un si vous avez besoin, et bien sûr vous disposez d'un certains temps pour prendre une décision.Nous pouvons aborder les deux solutions dans plus de détails. Mais aux vues de vos résultats il serait préférable de commencer un traitement le plus rapidement possible. Prendre cette décision en une minute est bien sur inconcevable, mais la prendre trop tard mettrai en péril votre vie. Vous devez probablement avoir des questions ?

- Pour être honnête je ne sais que dire, réussi-je à articuler.

Toutes ses paroles me revinrent en tête, mot par mot, des phrases que je n'oublierais jamais. Après avoir rejoué toute la conversation dans ma tête pendant de longues minutes de silence je vis soudain plus clair. Comme si j'avais eu une révélation, comme si soudain prendre une décision devenait plus simple. J'avais une tumeur, qui se devait d'être traitée le plus tôt possible, donc pourquoi ne pas prendre une décision maintenant ? De toute façon aucune des deux solutions ne semblaient juste.

- Je sais que c'est un choix qui est censée se faire après une certaine réflexion mais je souhaiterais me faire traiter avec la thérapie génique.

- Êtes-vous ... sûre ? Vous n'avez pas besoin d'appeler vos parents ? Des proches ?

- Non je suis majeur, mon choix est fait, ce sera la thérapie génique,dis-je avec une confiance extérieur que je ne possédais pas intérieurement.

- Très bien, dans ce cas j'aurais quelques papiers à vous faire signer, je dois vous avertir que si la thérapie génique ne fonctionne pas vous devrez vous rabattre sur la chimiothérapie qui peux vous offrir une nouvelle chance de guérison. Il nous faudra plusieurs contrôles avant de savoir si cela a fonctionné ou non, de ce fait nous nous reverrons souvent. Sachez que nous constatons très fréquemment une réduction de la taille de la tumeur grâce à ce traitement,traitement qui est d'autant plus efficace avec une chimiothérapie combinée.

Je ne savais pas comment je me débrouillais pour faire preuve d'autant de calme. À l'intérieur de moi c'était bien loin d'être le calme absolu, j'avais peur, j'avais envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir.

- Pouvons nous fixer un nouveau rendez vous demain ? Je vous ferez signer les papiers à ce moment là, prenez tout de même la nuit pour y réfléchir et si vous n'avez pas changer d'avis demain nous signerons. N'hésitez pas à m'appeler si vous avez des questions ou quoi que ce soit d'autre, d'accord ?

J'acquiesçais en signe d'accord. J'étais sans vie, une coquille vide.

Je sortis de son bureau, calmement, lui dit à demain. Dès que je fus sortis de l'hôpital je me sentis tanguer, ce n'était pas ma tumeur qui appuyait sur une partie de mon cerveau, non, c'était la peur, la tristesse, je m'effondrais sur un banc et me mis à pleurer, pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne pouvais plus m'arrêter, les gens me dévisageaient parfois avec tristesse, d'autres avec pitié et certains avec inquiétude.



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