Treize

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J'étais effrayée à l'idée du cours de théâtre à venir. Le souvenir de devoir passer les auditions avec Liam comme amant me terrifiait au possible. Je devais me calmer, avec ce qui c'était passé les jours précédent peut-être qu'il se désintéresserait de moi.

J'arrivai en avance au cours de théâtre et je m'installai confortablement en vue d'attendre l'arrivée des autres élèves quand la porte s'ouvrit sur nul autre que Liam, lui aussi en avance. Il s'assit quelque part derrière moi sans pouvoir savoir exactement où jusqu'au moment où il parla.

- Écoute, je suis vraiment désolé. Je sais que tu m'en veux de t'avoir touché dans le gymnase, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je m'en veux vraiment, si j'avais su que tu réagirais aussi mal je me serai abstenu.

Je ne savais pas quoi répondre et attendis donc de voir si il y avait une suite. Au bout de quelques longues et pensantes minutes il reprit la parole.

- Je peux m'en aller si tu veux, déclara-t-il avec le ton d'une personne vaincu, sur le point d'abandonner.

- Comment ça t'en aller ?, demandai-je un peu trop inquiète.

- Je peux quitter ce lycée, me confirma-t-il.

- Non, chuchotais-je confuse et soudain paniqué à l'idée de ne plus le voir.

- Tu n'es pas obligé de quitter le lycée à cause de moi, ajoutais-je à son attention.

- Si je te fais du mal, si tu ne veux plus me voir, il n'y a aucun intérêt que je reste ici, affirma-t-il en soupirant.

Je paniquais, disait-il cela pour que je lui dise de rester, était-il sincère ? Étais-ce une sorte de déclaration ? Qu'est-ce que cela voulait dire, il n'était là que pour moi ? Je devais esquiver cette situation de plus en plus inconfortable.

- Les décharges électriques elles te font quoi à toi ?, demandai-je éludant ses dernières paroles.

- Alors c'est comme ça que tu les appelles ? Je dois vraiment te faire souffrir, dit-il d'un drôle de rire avec une tristesse dans la voix que je n'avais que si rarement rencontré avant.

- Ce n'est pas que ça me fait mal, c'est juste que ça ne m'est pas agréable, dis-je pour le rassurer. Mais le rassurer de quoi au final, est-il responsable de cette situation ?

- Que se passe-t-il vraiment ? Tu avais une confiance en toi à toute épreuve mais là ..., je ne voulais pas dire qu'il paraissait triste et presque faible pourtant c'était le cas.

-C'est parce que avant je n'étais pas ...

La sonnerie retentit et j'eus l'impression que ces derniers mot furent : « amoureux de toi ». Je frissonnai d'effroi, non, je n'avais pas besoin de ça maintenant. La seule chose que je voulais c'était des réponses à toutes ces questions. Juste des réponses ...

Les élèves arrivèrent et le cours commença. Liam et moi furent appelés à monter sur scène pour l'audition et je n'eus pas besoin de me forcer pour mal jouer. Je ne savais même pas ce que je disais, je pensais à autre chose, je fixais désespérément les prunelles de Liam qui lui fixais les miennes, essayant en vain de démêler cette situation de plus en plus étrange. J'étais maintenant persuadée de ces dernières paroles. Je savais qu'il était triste. Étrangement j'eus envie de le toucher, vérifier si les décharges étaient toujours présentes, j'eus l'impression que notre lien était présent grâce à cela. Une fois notre texte terminé, nous décrochâmes enfin les yeux l'un de l'autre, je jetai un regard à tout les autres qui c'étaient arrêtés pour nous regarder. Ils se mirent à tous nous applaudir, je ne comprenais pas, je n'avais pourtant pas été concentré une seule seconde sur le texte.

- Magnifique, il y a une telle intensité entre vous, vous ne devriez même pas jouer Cléante et Marianne. Vous feriez des Roméo et Juliette parfait, s'exclama un visiblement heureux Mr Robkins.

- C'est gentil mais nous nous contenterons de nos rôles dans l'Avare, répondit Liam amer.





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