Chapitre 3

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Je ne la sens pas cette journée. Pour plusieurs raisons, comme le fait que je n'ai jamais vraiment aimé le sport, ou encore que j'ai autant de force qu'un poulet auquel on a cassé les pattes.

Lors de notre arrivée à la salle, la plupart savent déjà où aller, où s'entraîner et quoi faire pour cela alors que moi, je suis là, plantée, enracinée même à ce sol gris tacheté. C'est alors que j'entends :

"Bah alors Cendrillon à peur de se faire mal avant même de commencer ?" d'un ton des plus ironiques.

Vexée par ses paroles, je me mit à courir durant une bonne vingtaine de minutes puis je me dirige vers l'un des punching-ball présent dans la salle et frappe dedans à plusieurs reprise de toutes mes forces.

Eric qui décidemment ne veut pas me lâcher ricane et se poste derrière moi en me montrant comment faire. Ça me choque, je le connais seulement depuis un jour, deux si l'on compte aujourd'hui et pourtant si il y a bien une chose que je crois avoir compris de lui c'est bien qu'il n'est pas capable d'être gentil ne serait-ce qu'une seconde sans avoir quelque chose derrière la tête.

Lorsqu'ils décident que nous nous sommes assez entraînés, ils nous disent de nous mettre autour d'une sorte de ring et que nous allons nous battre avec quelqu'un d'autre qu'ils auront bien évidemment choisi. Mes phalanges me font mal et je ne me sens pas d'attaque à me prendre des coups, car soyons réalistes je n'ai aucune chance de gagner ne serait qu'un seul combat vu ma carrure.

Et malheureusement je passe à la casserole avec un mec hyper baraqué. Dit comme ça, ça à l'air bien mais faut pas se fier à la façon dont je le dit. Il a un sourire sadique collé aux lèvres, ça se voit que ce gars est sûrement pas galant.

Je monte lentement sur le ring tout en appréhendant la suite des événements.

Je n'ai pas le temps de me monter ma garde que je reçoit un coups dans le nez. Je saigne abondemment et evite de justesse un deuxième arrivant dans le ventre. Je tente de le déstabiliser en le frappant dans le tibia mais celui-ci vacille à peine. Il me frappe dans le ventre et je me recroqueville. Dans un élan je me relève bloque ses bras et frappe dans ses parties génitales. J'entend des «ça doit faire mal» et des «c'était vicieux» mais je m'en contrefout sur le moment et pour ne pas perdre l'avantage m'assois sur son torse, bloque ses bras et le rue de coups jusqu'à ce que le match s'arrête.

Je sens le regard de tout le monde me transpercer, comme si je n'avais rien à faire ici, comme si j'aurais dû le laisser me battre et me résigner à abandonner. Le pire est celui d'Eric, il me sonde, me scanne, il me juge et me regarde de haut comme si je ne valais rien, ce qui est d'ailleurs le cas car si il je n'avais pas frappé le point faible je serais au sol en ce moment.

C'est le déjeuner, cela fait donc plus d'une heure que j'ai tenté d'émasculer le jeune homme m'ayant frappée à plusieurs reprises et pourtant Eric me fixe toujours autant et de la même manière. Je hais me sentir observée, encore plus quand je mange, seule bien évidemment, je n'ose pas me jeter sur la nourriture malgré la faim tiraillant mon estomac de peur de ne pas manger assez proprement. Je fixe mon assiette ainsi que le plat et me contient en ne prenant qu'un petit bout.

Le dejeuner passe lentement et l'après-midi nous visitons les alentours de la ville, certains d'entre nous y travailleront et franchement ça me donne vraiment pas envie. De plus, pas que j'ai le vertige mais je me dit que tomber du côté extérieur du mur ça doit pas être cool si personne ne veut te faire rentrer. Il y a bien les Fraternels qui vivent à l'extérieur en permanence mais moi je pourrais pas, j'aurais trop peur que quelque chose vienne durant la nuit pour nous massacré. C'est assez pessimiste dit comme cela mais j'ai toujours pensé de cette façon et je suis encore en vie, c'est que ce ne doit pas être mortel, du moins peut-être pas encore.

Je surprend le regard de Nick, le mec que j'ai émasculé ce matin, et celui est plus noir que les vêtements que nouss portons, c'est vous dire. Je suis sûre que si me faire tomber dans le vide jusqu'à entendre le bruit de mon corps percutant le sol se trouvant devant le mur était legal il l'aurais fait depuis notre arrivée ici.

Ah de retour à ma maison possiblement provisoire, c'est fou comme passer l'après-midi entière dehors rend l'antre des Audacieux tout de suite très accueillant. C'est aussi fou comme passer un après-midi sans Eric et son regard hautain est destressant, on a toujours l'impression de ne pas valoir mieux que les sans-factions quémandant de la nourriture et des vêtements à quiconque s'approchant trop près, il est certe vrai que certains d'entre nous le serons, peut-être que je le serais mais ce n'est pour l'instant pas le cas et ce regard est très perturbant. J'ai peur de son regard autant qu'il me fais éprouver de l'empathie pour Eric, comme si il était mauvais mais qu'il ne reflètait que la partie extérieur ou qu'il était plus dur qu'il ne voulait l'être pour se protéger, pour garder un masque.

Orianne et moi parlons de tout et n'importe quoi durant le repas, ce qui permet à celui-ci de passer rapidement.

De retour dans le dortoir, nous instaurons avec les autres une rondes pour ce qui se rapproche le plus d'une salle de bain, les gars en premiers car ceux-ci mettent en général moins de temps à se laver car ils ont moins de masse capillaire et les filles ensuite. Il est important de garder de l'ordre car sinon nos chances de concentration pour les épreuves seront minimes.

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Salut, je sais que j'ai pris mon temps pour écrire ce chapitre, qui plus est que celui-ci, à mon goût n'est pas à la hauteur du temps d'attente.

N'hésitez pas à me laisser un commentaire, à me dire si j'ai fait des fautes, etc ...

Une histoire de chance [ARRETEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant