10 mois et 2 semaines avant

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"- Ecrivons nous réellement notre destin ? Mademoiselle Chase ?
- Je ne crois pas au destin mais au hasard.
- pourquoi cela ?
- Je n'ai jamais demandé à exister et encore moins d'être malade."

Après que j'aie prononcé mes paroles, un silence s'en ai suivit.
Nous nous défions du regard, le sien bleu-gris comme de l'acier, contre le mien plus noir que les ombres.
Il ne savait pas quoi dire. Je lui ai enfin cloué le bec.

"Il était temps..."

Personne n'ouvre la bouche ne serait-ce que pour bailler. Dans la salle, il ne reste plus que le bruit des ballons de basket tapant sur le bitûme, dehors. Nous nous retrouvons, tous, nous les malades, dans une sorte gymnase désaffecté, le vendredi à 3 heures. Nous restons une heure à discuter de... De pleins de choses en fait; la maladie, les sentiments, ce que l'on aurait aimé faire si nous n'étions pas des "invalides" comme il nous appelait.

"Ppffff... Il à cas se regarder et il saura à quoi ressemble un invalide." pensai-je, tandis qu'il détourne le regard pour porter son attention sur le garçon à côté de moi.

C'est à ce moment là que j'ai décroché.
Évidemment, j'entends les moindre paroles mais je ne suis pas attentive à ce que cela voulait dire.
Peut-être qu'il parle du fait qu'il va bientôt mourir. À ce moment là, je m'en fous. Chacun de nous va mourire alors pourquoi il voudrai qu'on le prenne lui en pitié. C'est quelque chose qui me met sur les nerfs ça.
Je serre les poing afin de ne pas me laisser emporter. Je n'ai pas prevu de me retrouver de sitôt dans la tombe, car oui, même quand je suis énervée je peux perdre mon souffle, vous dire si mes poumons sont nuls...

Tout le monde se lève. C'est enfin l'heure. Je demande à quelqu'un si il peut ranger ma chaise et le remercie. Je "fonce" vers l'ascenseur avant que tout le monde ne débarque. J'ouvre les portes et rentre.
Au moment, où elles se referment, Monsieur jesaistout les bloques avec son pied et rentre dans l'ascenseur.

"Pitié... Pourquoi lui !? "

Il me fait un grand sourire et me tend... Un sac. Je fronce les sourcils :
- heu... Je peux t'aider ?
- ben... C'est pas ton sac ça ?
- non.
- oh... Désolée alors.

Il me regarde et commençant à me sentir mal à l'aise, je lui dis que si il ne voulait pas se retrouver 3 étages au dessus il ferait bien de...
Je n'est pas le temps de finir que les portes se referment sur sa collègue, "La Princesse" comme tout le monde l'appelle. Personne ne l'aime dans ce groupe. Elle dit venir pour essayer de nous soulager mais on sait tous qu'elle veut juste que son père soit élu maire de la ville. Une pimbêche quoi.

On entend ses cris et je me demande pourquoi elle s'excite comme ça. C'est bon elle pourra prendre l'ascenseur tout à l'heure !
À moins que... Je regarde le mec, qui lui, à un petit sourire en coin.

- pourquoi t'étais là aujourd'hui ?
Je ne suis pas quelqu'un qui passe par quatre chemin.

- oh... Parce que je me suis porté volontaire enfin... Mes parents m'ont fait la "surprise".

Il mime les guillemets.
Je me renfrogne quant à ses paroles. C'est bon il a cas partir. Donc en plus d'etre nouveau, c'est un Connard.
Je ne dis plus rien.
Il doit remarqué qu'il m'a vexé où je ne sais quoi car il tente de se rattraper :

- non mais.. C'est pas ça que j'ai voulu dire... 'Fin c'est compliqué à expliquer.

Je le regarde et hausse légèrement les sourcils. C'est à son tour d'être mal à l'aise. Tant mieux. Les portes s'ouvrent. Je sors.
J'entends un bruit, comme quelque chose qui tombe dans l'ascenseur. Je n'y prête aucunement attention et continue pour sortir du bâtiment.
Quand je pose un pied dehors, quelqu'un m'attrape le poignet.
Je ne cherche pas à me débattre car je ne peux pas alors je ne fais que me retourner.

Une fois de plus, je rencontre son regard. J'aime les yeux bleus. Ça me rappelle ceux de ma grand-mère paternelle, morte il y a 2 ans de cela.
Je soupire.

- oui ?

- je ... Suis vraiment désolé de t'avoir dit ça comme ça. Vraiment.

- ...

- je m'en veux alors s'il te plaît dis un truc.

- ... Tu n'es obligé, ni de nous "supporter", ni de revenir. Au revoir.

Il lâche mon poignet comprenant qu'il a depassé son côtat.
La voiture de ma mère est garée la bas, à la première place du parking. Je rentre et l'attend patiemment dedans. Elle est sans doute allée chercher du pain à la boulangerie d'en face.

Tout à coup, j'entends des cris. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre et aperçois "Princesse", rouge de colère, levée un sac très haut dans les airs. En regardant de plus près, je me rends compte que c'est le sac de tout à l'heure. Je vois... Le mec, dont je ne connais pas le nom et sans doute que je ne connaitrai jamais, avancer tranquillement vers une bécane, toujours un sourire au lèvre.

Il avait donc pris son sac. Mais... Dans ce cas là, il le savait non ? Pourquoi est-ce qu'il aurait fait ça ?
Il me fait un signe de la main et enfourche ça moto. Il quitte le parking tranquillement et ma mère revient. C'est enfin les vacances d'été et les parents achètent des viennoiserie à leurs enfants pour leur quatre heures me dit-elle.

Comme d'habitude, nous nous dirigeons vers la vidéothèque afin que je rende les films et que j'en emprunte d'autre.
Pendant me trajet, ma mère me raconte sa journée.
Elle est au chômage mais c'est elle qui l'a choisi. Pour être là, avec moi. Quand je pense à tout les sacrifices que mes parents ont dû faire pour moi, ça me rend triste et en colère. Même avant que ma maladie ne se déclare, je detestait être dépendante des gens. Maintenant c'est tout ce qu'il me reste et c'est toujours aussi dérangeant.

"Vivement que je quitte ce monde finalement."

À cette pensée, je souris. Ça doit etre paisible. On a plus à s'occuper de rien.
Je suis interrompue dans le fil de mes pensées par le moteur reduit au silence. Pendant que je me rends dans la videothèques, ma mère va faire quelques courses.

J'arpente les rayons, cherchant deux ou trois film que je ne connais pas encore, en vain. J'ai passé ces quatre dernières années dans cet endroit. Curl, le proprio et quelqu'un à qui je tiens beaucoup, devrait pensé à en commander de nouveaux.

Aujourd'hui il n'y a pas grand monde. Je sais que Curl n'est pas là, il est chez lui avec sa femme et son enfant pendant toutes ces vacances. Je trouve ça bien.
Il m'a dit que quelqu'un de bien allait le remplacer alors j'attends de voir ce "quelqu'un de bien". Il n'est pas au comptoire.

Je soupire ne trouvant rien. J'opte alors pour quelque chose que j'ai déjà vu, les Disney. Je me dirige vers la caisse. Il n'y a toujours personne. J'attends.
Soudain, quelqu'un se relève de derrière le comptoire et lance un joyeux "bonjour !".
Je sursaute mais me reprend très vite.
Je pose les film devant lui.

Il n'a pas bougé. Je lève alors mes yeux vers lui et m'arrête net.

- encore toi !?

Il rit.

- et ouii ! Alors... Wow des disney !?

Je ne dis rien et attends qu'il finisse d''enregistrer mon emprunt sur ma carte.

- et voilà !

- merci.

Je prends mes DVD et lance un rapide au revoir.

- Hannah !

C'est lui qui m'appelle alors que je franchit les portes.
Je m'arrete et me retourne vers lui :
- quoi ?

Il sourit encore et me lance :

- Je m'appelle Niall. Niall Horan.

Sans faire plus de chichis, je me rue dans la voiture et nous rentrons chez nous.

"Tu parles d'une bonne personne..."

Breath [ Niall H. ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant