Chapitre 2

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NA: La photo représente des séquoias, le plus grand et gros arbre du monde. 

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Je m'avance vers l'allée au centre avec tous les regards sur moi. J'entends à peine le cri perçant de ma mère alors que mes oreilles bourdonnent et que ma respiration devient irrégulière. La SAG (sécurité et autorité du gouvernement) m'escorte. Ils sont vêtus de leur combinaison noire semblable à celles portées par les policiers de l'ancien monde, chaussures en cuir, gilet par balle et mitraillette dans leurs mains. Le sourire narquois de l'homme chauve sur l'estrade m'hérisse le poil. Les traîtres yeux de la gardienne à mes côtés sont baignés de larmes. Et en ce qui me concerne mes pas les suivent alors que mon esprit a quitté mon corps à la seconde où mon nom a été prononcé. J'ai l'impression qu'une bombe vient d'exploser devant mon nez, et que mes jambes sont devenues de la gélatine.

« Mathilde, soyez fière de nous représenter. », murmure le vieille homme aux yeux de vipère quand j'arrive en haut des marches.

Mais je sais très bien que ses paroles n'étaient pas qu'un simple murmure mais plutôt une acclamation à la foule. Je n'entend pratiquement rien, ni même les gardes me demander d'avancer quand ils m'ont embarquée pour m'emmener vers la géante porte en métal. Elle me fait sentir ridicule et petite, du haut de ses 90 mètres.

Je sens un liquide salé glisser le long de ma joue gauche tandis que la grande porte s'ouvre. C'est quand on me pousse pour que j'avance que je me rends compte que je suis actuellement en train de pleurer. Tout ce qui s'est détaché de mon esprit revient d'assaut et je traîne des pieds et tape un garde sans le vouloir pour qu'ils arrêtent de me faire avancer. Ils ne perdent pas de temps à prendre mes bras et les maintenir derrière mon dos tout en continuant de me faire avancer malgré mes protestations et mes supplications. La force qu'ils emploient pour me maintenir commence à me tirailler les bras, mais je n'abandonne pas. Je ne peux pas partir d'ici comme ça, sans avoir dit au revoir à ma famille. Malheureusement je n'ai même pas le temps de choisir que les gardes me poussent au sol, me faisant tomber sur le ventre, les fesses en l'air. J'ai les yeux verrouillés mais je peux tout de même entendre la porte grinçante se refermer derrière mon dos. Quand l'énorme boom assourdissant résonne, je sais que je n'ai plus qu'à courir pour essayer de sauver ma vie.

Je suis à l'extérieur du barrage.

La vieille sensation de l'herbe sur ma joue me rend inquiète. Il n'y a pas d'herbe à l'intérieur et c'est la première fois depuis des années que j'en touche. J'entends les feuilles s'entrechoquer entre elles au dessus de moi. Et je ressens une merveilleuse fraîcheur sur mes joues quand le vent fait son apparition. Toujours allongée au sol, je décide de me relever et de prendre mon courage à deux mains.

Avant de regarder les alentours, j'époussette mon pantalon en essayant de retarder un peu le temps et de me dire que je ne tomberai pas nez-à-nez avec une créature horrible.

Je prend une longue respiration avant de lever la tête et de ne remarquer seulement une vaste forêt avec des séquoias géants au dessus de moi, vivant avec des arbres déjà grands, mais qui ne leur arrivent pas à la cheville. Je suis complètement stupéfaite, je remarque même que ma bouche est grande ouverte alors que ma tête est perchée vers le haut en admiration.

Les séquoias sont trop loin du domaine pour qu'on puisse y voir le bout de leur nez. C'est là que je me rends compte que les gardes m'ont vraiment emmener loin.

Je me retourne et fixe la grande porte du barrage qui paraît maintenant minuscule d'aussi loin. Les gardes ont dû marché longtemps pour m'emmener ici. J'avais pourtant eu l'impression d'avoir entendu la porte se refermer juste derrière mon dos...

The Last SurvivorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant