CHAPITRE 36

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Je sortis du bureau en soupirant. Mes yeux étaient encore humides, est-ce que les gens allaient le remarquer ?

Lindsay et Gérard m'attendaient adossés sur le mur d'en face. Lindsay se triturait encore les mains, Gérard, lui, avait la tête baissée et observait attentivement ses chaussures. Je me frottai la nuque et m'avançai vers eux. Lorsqu'elle me vit, Lindsay afficha un regard inquiet.

—     Alors qu'a-t-il dit ? Me demanda Lindsay. Ça va ?

—     Je vais bien, ne t'inquiète pas. Ambre n'est pas sanctionnée, elle participera au cours.

—     Comment a-t-elle pu s'en sortir après ce qu'elle a dit ? Je trouve ça inadmissible.

—     Laissons ça de côté pour l'instant. Allons plutôt assister au cours, il commence dans deux minutes.

—     Je ne me sens pas prêt, bredouilla Gérard.

—     Moi, non plus, souffla Lindsay.

—     Ne vous découragez pas maintenant.

Ils hochèrent la tête en même temps. Je leur souris pour les encourager. Je les comprenais, moi non plus, à leur place, je n'aimerais pas participer à ces combats. D'ailleurs ils n'arrivaient toujours pas à comprendre mon envie pressante à y participer. Je me contentais donc de leur faire savoir que c'était mon premier défi dans cette Académie.

***

Nous poussâmes les portes menant au gymnase. C'était la première fois que je le voyais aussi rempli. Je n'étais même pas sûre de trouver une place parmi tout ce monde. Et en trouver trois était encore plus inquiétant.

Un homme était planté au milieu du terrain sur des tapis de sport, il devait avoir la quarantaine. Il portait un polo d'un vert sale, en dessous il devait porter une chemise blanche puisque le col reposait sur son polo. Son haut était accompagné d'un jean bleu foncé un peu trop large. Il était chaussé de baskets, ce qui ne collait absolument pas avec le reste de sa tenue. Il ne portait pas de lunettes, son visage était fin et ses yeux globuleux, et on pouvait voir sur son crâne un début de calvitie. Il ne devait pas mesurer plus d'un mètre soixante-cinq donc il était plutôt petit pour un homme. Il empoignait un objet que je reconnus comme étant un micro.

Je pris enfin conscience que personne ne faisait de bruit, tous très attentif à ce qui se passait. Même Ambre que j'identifiai au deuxième rang ne bougeait et ne parlait pas. Et nous, nous venions de faire un grand vacarme avec la porte parce qu'évidemment il avait fallu que celle-ci claque. Elle n'aurait pas pu se fermer doucement, NON ça aurait été trop beau, il avait fallu qu'elle fasse tout le contraire.

Nous étions tous les trois en retard à cause de Lindsay. Elle s'était arrêtée en route parce qu'elle avait vu une coccinelle. Oui, vous m'avez bien entendue, une toute petite coccinelle. Comment cette fille pourrait devenir une gardienne ? La simple vue d'un animal ou d'un insecte la rendait toute heureuse. Comment fera-t-elle le jour où elle devra tuer un animal dangereux ? Enfin, ce que je voulais dire c'est qu'elle s'était amusée avec durant deux bonnes minutes. Les deux minutes qu'il nous restait pour ne pas être en retard au cours.

Gérard et Lindsay affichaient un regard effrayé. Et, je comprenais leur réaction, l'homme qui était le prof, enfin je le supposais, devint tout rouge. Oui, je vous assure son visage était devenu rouge sans doute rouge de colère. Moi, je ne réagissais pas et il le remarqua.

—     Tiens, tiens, Monsieur Abne et Mademoiselle Parks vous êtes encore en retard. Je ne suis absolument pas surpris. Quelle est votre excuse cette fois-ci ?

—     Nous étions dans le bureau du Directeur, lui appris-je.

—     Oh mais qui vois-je ? Une nouvelle recrue. Vous devez être la seconde Mademoiselle Parks. Pouvez-vous me rappeler votre prénom ?

La Tueuse Écarlate - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant